Toujours produit par l’editeur-producteur (ou inversement

L'idee d'une sorte de double/triple-bill pour voir plusieurs films (notamment d'animation), n'est dans les annees '90s absolument pas neuf, la Toei organisant son "Toei Anime Matsuri" / [ Toei Anime Festival ] (base sur le meme principe) annuellement et sous une forme ou une autre depuis 1969!
Si pour la Toei, il s'agit plus d'exploiter au maximum ses "franchises" televisuelles (p.ex Dragon Ball, Saint Seiya et bien d'autres), pour Kadokawa, il s'agit plus d'attirer l'attention sur de publications "maisons", et ainsi de potentiellement elargir son lectorat (i.e. mangas, romans ou "light novels").
A ce titre, Kadokawa, en plus d'etre l’heritier-proprietaire (depuis 1975) d'une maison de publication reputee (et d'une taille consequente(!) ); la Kadokawa Shoten, avait commence a jeter son devolu sur le cinema ("live") des 1976.
Il investira ainsi des sommes parfois "considerables" (pour ne pas dire a plusieurs occasions; "colossales") dans ses productions, productions generalement "populaires" dans l'esprit (mais pas forcemment "populos"), re-alignant au passage les types de publications des romans d’”auteurs” a des ceux d’auteurs “populaires”.
A son palmares de producteur, l'on trouve ainsi Fukkatsu no Hi / [ Day of the Resurrection ] a.k.a. Virus (1980), Yaju Shisubeshi / [ The Beast must die! ] (1980) Sailor-Fuku to Kikanju / [ Sailor-suit and Machingun ] (1981), sans compter les quelque films qu’il a realise lui-meme.
Dans les annees 90s, son etoile palira cependant, car se retrouvant mele a une affaire d'"importation" de stupefiant (pour sa consommation personnelle). En resultera une peine de prison et le transfert du control de la compagnie a un autre membre du “clan”.
Le business "familial" sera ainsi egalement re-centre sur l'edition, se distanciant, pour ensuite abandonner le cinema. Par la suite, Kadokawa rachetera une entite de publication du groupe…et recommencera a zero, y compris son activite cinematographique. Gageons, que nous n’avons pas fini d’entendre parler du bonhomme.
Cette deuxieme entrée dans la saga de SM se situe dans la suite directe du premier film, sortant l’annee suivante au Japon, question de battre le fer pendant qu’il est encore “chaud”.
Plus tard, en 1993 sortira egalement une version “live” sous forme d’OV (orginal video); Silent Moebius Gaiden Bakumatsu AMP Shimatsuki / [ Silent Moebius side-Story: Chronicles of AMP’s rampage in the Bakumatsu-era ] (1993) mettant en scene des personnages aux noms et personalites similaires dans une vie anterieure(!) a l’epoque dite du (gouvernement) Bakumatsu (1853 – 1869) au Japon. Si la terminologie varie, il semble s’agir d’un ancetre du V-Cinema, plus qu’un film “officiel” (et avalise!).
Encore plus tard, en 1998, le manga d’Asamiya sera adapte en serie TV pour la chaine TV Tokyo.
Ce deuxieme film, lie directement aux evenements narres en flash-back lors du premier volet permet aux “non-inities” de se familiariser un peu plus avec les personnages en racontant notamment le “recrutement” de Katsumi Liqueur dans l’AMP.
Ce deuxieme episode mettra plus le recit (et les personnages) en avant, gardant l’action (toujours presente) plus en arriere-fond.
L’animation reste excellente, meme si peut-etre un chouillat en-deca de celle du premier volet (peut-etre une resultante de la diminution des scenes d’action?). Les decors et arriere-fonds restent toujours aussi vaporeux, par contre…

Plus que le premier episode, ce deuxieme opus privilegie les scenes de jour, mais parvient a garder une atmosphere passablement sinistre, meme si cette fois-ci l’action se deplace de Tokyo vers Yokohama et son (maintenant detruit) site de Bay Bridge.
La musique se fait moins tonitruante, ce qui a nouveau permet au spectateur de se concentrer sur les personnages, justement mis plus en avance.
En resume, le deuxieme volet presente les personnages, tandis que le prermier est un etrange melange de present (sans doute incomprehensible pour le neophyte) et de flash-back qui presente quelques bribes du back-ground de l’histoire. A l’arrivee, il est difficile de suggerer de regarder le deuxieme film avant le premier, tant cela escamottera des evenements anterieurs narres sous forme de flashbacks.

Contrairement au “To be continued” en fin de metrage, la saga se mettra donc en “veilleuse”, et ce, donc jusqu’a la serie TV (officielle) de 1998. La raison en etant a chercher sans doute l’incarceration du producteur

Contrairement au debriefings habituels de votre serviteur, ni l’OV de 1993, ni la serie TV de 1998 ne seront commentes, le premier etant difficilement trouvable, et a vrai dire…d’un interet somme toute sans doute assez douteux

La deuxieme ayant ete vue sous sa forme de LDs en 1998 (je n’ai plus les LDs d’ailleurs), et est malgre son statut de “Shinya Anime” (Midnight Anime) franchement moyenne et ne justifie guere une diffusion tardive. Notons neamoins que l’histoire est plus “comprehensible” et respecte plutot le manga, meme si le cote “sombre” du recit ne transpire guere visuellement…
Bref, a reserver aux inconditionnels purs et durs (dont visiblement, je fesais moins parti que je ne le pensais

Concernant le deuxieme film, de nouveau un avis franchement biaise, sur un anime qui fleure bon les annees ‘80s.
Silent Moebius – The Motion Picture 2: 4.25 / 5