A la realisation, Kazuo Tomisawa (Hadashi no Gen / [ Barefoot Gen ] (1983) ) aussi partiellement seconde par Kikuchi Michitaka (Meio Project Zeorymer OVA / [ Hades Project Zeorymer ] (1988), Detonator Orgun OVA (1991) ), qui n’est autre que l’auteur du manga (plus connu sous son “nom de plume”, Kia Asamiya).
Produit par l’editeur-producteur Haruki Kadokawa, le film sorti de concert avec Arislan Senki / [ Chronicles of the War of Arislan ] a.k.a. Heroic Legend of Arislan (1991) dans le cadre du double-bill labellise “Six-Dimensional Heroic Legend”.
L’intervention de l’editeur Hariki Kadokawa s’expliquant par le fait que les 12 volumes du manga d’Asamiya (plus 2 Spin-off, dont un en deux tomes) sont tous parus chez des compagnies-satellites de l’editeur.
Ce court film (54 minutes au compteur) beneficie d’une tres bonne animation pour l’epoque, et ce, meme si les arriere-plans sont TRES vaporeux.
L’inspiration visuelle de SM est quant a elle a chercher clairement du cote de Blade Runner (1982) dans ses designs urbains et de “mechas” (notamment l’utilisation recurrente des “Spinners” ou vehicules volants imagines par Syd Mead pour le metrage de Ridley Scott).
Dans con concept, le film renforce l’idee du manga d’Asamiya et fait clairement un grand ecart entre une atmosphere de (sword &) sorcery dans un univers purement cyberpunk—le plus etonnant, etant que cela fonctionne!

Pour le premier film, il faut dire que le spectateur lambda risque d’etre passablement “largue”, car projete dans une intrigue (peuplee de personnages) dont il ne connait ni les tenants ni les aboutissants et ou il ne peut qu’essayer de se raccrocher a l’action (passablement dantesque) menee tambour battant au rythme d’une musique de premiere grandeure de Kaoru Wada (Kishin Heidan / [ The Machine-God Corps ] OVA (1992), Jubei Ninpucho / [ Ninja Scroll ] (1993), Samurai 7 OVA (2004) ).
D’ou peut-etre necessite d’eclairer un peu le Schmilblick en presentant le casting (spoilers quant au back-ground de l’histoire, mais pas vraiment le choix pour comprendre le film et les personnages):
Gigelf Liqueur (present uniquement en flash-back dans le metrage): un puissant mage, qui a l’aide de la guilde des magiciens essaya d’enrayer la pollution terrestre en creeant un portail trans-dimensionnel avec le monde de Nemesis. Le projet fut sabote par l’un de ses disciples et favorisa la venue en notre monde des Lucifer Hawks, les creatures habitant Nemesis.
Rally Cheyenne: chef et fondatrice de l’AMP (Attack Mystification Police Dept.), une force de police exclusivement feminine et destinee a combattre les entites inter-dimensionnelles appellees Lucifer Hawks. Son passé est entoure de mystere, et elle-meme n’est que partiellement humaine, car lieee aux creatures qu’elle et son unite combattent. Ce dernier point etant ignore de son equipe…
Katsumi Liqueur: fille du mage Gigelf Liqueur, lui-meme l’une des cause de l’apparition des Luciferhawks en notre monde. Elle est tant le membre le plus puissant de l’AMP, que vraissemblablement son pire ennemi, car consideree comme une “cle” par les Luciferhawks. Par le pouvoir que lui confere son sang, elle peut invoquer son arme; l’epee Grospoliner qui est une partie de son corps. Son sort est marque du double traumatisme d’etre la fille de Gigelf Liqueur, celui par qui la race humaine est maintenant menacee et celui de ne pas avoir pu sauver sa mere; Fuyuka Liqueur.
Lebia Maverick: seule “gaijin” (non-japonaise) avec Kiddy Phenil de l’equipe, elle possede plus d’affinite avec les ordinateurs et reseaux informatiques. Ceci est du aux implants cybernetiques lui permettant de se connecter directement avec ces derniers. De par son grand-pere, elle est egalement liee au projet “Gaia” de Gigelf Liqueur. Officieusement seconde-en-commadement apres Rally Cheyenne, elle a tendance a etre assez froide dans ses contacts “humains”.
Kiddy Phenil: d’origine australienne et anciennement membre des forces de police regulieres de Mega-Tokyo, l’officier Phenil fut presque tuee lors d’un affrontement avec un tueur en serie artificiel (un “Megadyne”) appelle “Wire” et ramenee a la vie sous forme majoritairement cybernetique. Si les transplantations pourraient lui accorder une existence “normale”, elle a neanmoins decide de garder son corps artificiel et de devenir elle-meme un Megadyne partiel dans le seul but d’un jour retrouver et mettre fin aux agissements de “Wire”.
Si son corps est quasiment indestructible et dote d’une puissance peu commune (elle est la seule dans l’AMP a pouvoir manipuler le “Graviton”, l’arme “technologique” la plus puissante de l’AMP), elle reste passablement instable et infrequentable (ou inversement!), car en proie a une agressivite tout aussi peu commune…
Yuki Saiko: la benjamine de l’equipe. Enfant, elle fut le fruit d’une serie d’experience comme bien d’autres, experiences visant a creer des armes “humaines” (project “YLPER”). Ses pouvoirs d’origine ESP, restent encore inconnus, y compris d’elle-meme, meme si la precognition et la clairvoyance semblent en faire parties. Si elle parvenait a les controller, elle pourrait devenir un atout non negligeable pour l’AMP.
Nami Yamigumo: heritiere du clan Yamigumo, une famille de pretres et exorcistes Shinto, et ayant survecu a l’epreuve imposee par sa maison, elle a le pouvoir d’invoquer le Kirin sacre qui regne sur tous les animaux de la creation via sa dague. Elle peut aussi creer via des o-fuda (feuilles sur lesquelles des envoutements sont ecrits) des champs qui peuvent, soit isoler, soit enfermer les Luciferhawks.
Leurs adversaire designes sont les Lucifer Hawks, des creatures venus d’un autre monde (Nemesis) par l’entremise de Gigelf Liqueur. De formes et forces variables, ils ont le pouvoirs d’influer sur leur apparence et peuvent se melanger (et se reproduire) avec les etres humains. Ils n’ont aucune consideration pour l’existence humaine et leur apparition met en peril la ville de Mega-Tokyo qui represente l’une des portes par lesquelles ils penetrent en notre monde.
Pour etre franc (et meme si votre serviteur ADORE le manga et les deux films




L'on voit donc que SM n'est pas franchement revolutionnaire, et ne fait que reprendre une des grandes "formules" gagnantes des industries manga / anime, ce qui n'est pas etonnant, le manga ayant ete entame pendant les annees '80s.
Cependant, et grace a d'un cote la qualite de l'animation produite par le studio AIC (sans doute aidee par un budget consequent mis a disposition par M. Kadokawa himself dans le but de "vendre" ses publications), le manque potentiel d'originalite est assez largement compense.
Un avis donc TRES biaise, mais un film recommande quand meme.

Silent Moebius – The Motion Picture: 4.5 / 5
P.S. Avis aux amateurs, la VHS (US jadis editee par Streamline picture est absolument a proscrire tellement le doublage est nazebroque). Pour jouir a fonds de la sono en VO (et accessoirement faire s’ecrouler la façade dans la rue

