Ce que le jour doit à la nuit - Alexandre Arcady (2011)

[Manolito]

Article sur Alexandre Aracdy en repérage à Oran pour son prochain film, fresque sentimentalo-historique à gros budget ; spécial dédicace à tous ses fans sur le forum, et je les sais nombreux

http://www.lemonde.fr/cinema/article/20 ... _id=977604

[DPG]

Le titre sonne très "film français" et le résumé fait un peu peur ds le genre "grande fresque sentimentalo-historique" qui va en faire des tonnes et où tt le monde sera beau et gentil, mais bon, ça pourra être pire que les deux derniers Arcady donc wait and see...

Arriver à trouver 17M€ vu ses derniers films, ce mec (et ses prods) est au moins un génie de la finance

[tomfincher]

Ce titre est beau comme du Bernard Henri Levy !

[DPG]

Pleurez pas, on a déjà échappé à Yamina Benguigui à la real !

[Superwonderscope]

Bon alors, les Arcady Lovers, ils sont où?
Car le film se prend une belle baffe vers ses 190 000 entrées en 2 semaines sur 250 salles (dont 1/4 sur paris). Qui a eu le courage? DPG?

[DPG]

Je suis là.

Et je l'ai vu, bien sur. Ben oui, si j'y vais pas, qui ira ?

Et bon, c'est à peu près du niveau de ce que j'en attendais. Soyons francs, ça ressemble plus à un gros téléfilm de luxe en deux parties qu'au "Autant en emporte le vent" franco-algérien que ça voudrait sans doute être... Il y a des longueurs (2h40 hein), un comédien principal qui ferait un très bon mannequin, mais qui n'est pas forcément le plus grand comédien du monde (doux euphémisme), quelques facilités, scénaristiques, ou dans la vision du conflit algérien, une ambition de peindre une grande fresque sans en avoir forcément les moyens ... Et puis surtout, gros défaut, qui devient de plus en plus agaçant au fur et à mesure que le film avance : Qu'est-ce qu'ils sont cons ! Tous. Les français, les algériens, les juifs, les cathos, les arabes, les hommes, les femmes, l'OAS, le FLN... il n'y en a pas un pour rattraper l'autre ou presque, mais avec surtout mention spéciale au couple central qui vit une histoire d'amour impossible, et qui agit en dépit du moindre bon sens du début à la fin du film !!!!!

Bon, tout n'est pas noir pour autant. Il reste de belles scènes, une reconstitution plutôt soignée, un casting inégal, mais avec de vrais réussites, la bande de potes (Giraud, Van Khache, Barthelemy) fonctionne bien, l'oncle et la tante (Fellag et Anne Consigny) sont très justes également, Vincent Perez fait le boulot, Anne Parillaud nous rejoue "Le blé en herbe" meets Botox, mais pourquoi pas... Nora Arnezeder est magnifique. Le tout n'est pas trop naïf ou plein de bons sentiments contrairement à ce que je craignais un peu, le message sur l'émancipation est plutôt bien abordé, ...

Enfin voilà, ça se laisse suivre sans trop de difficultés ou de souffrance, mais ça n'est pas non plus le grand film que ça rêverait d'être. C'est juste moyen, ni déshonorant, ni trop lourd, mais jamais non plus vraiment surprenant ou transcendant. Ca remplit le contrat, ni plus ni moins, mais je peux vivre une vie sans jamais le revoir ... Après, sur le fond, il y aurait beaucoup à dire, mais chacun aura son point de vue, et je ne suis pas le mieux placé pour être objectif, et de toute façon, c'est un autre débat que celui autour du film lui-même. Mais c'est finalement intéressant de voir un film sur des évènements d'il y a 50 ans, et de voir ce qu'il peut en rester aujourd'hui. C'est peut être même ce qu'il y a de plus intéressant dans le film à vrai dire...