Ordeal - Lee H. Katzin (1973)

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manuma
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Ordeal - Lee H. Katzin (1973)

Message par manuma »

Victime d’une mauvaise chute de cheval en pleine randonnée dans le désert californien avec sa femme et l’amant secret de celle-ci, le richissime homme d’affaire Richard Diamant se retrouve seul dans le désert. Il comprend bien vite que sa femme n’a aucunement l’intention de revenir le chercher. Le malheureux Richard va devoir rejoindre la civilisation par ses propres moyens …

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La réussite d’un "ABC Movie of the week" relève finalement d'une formule assez simple : sujet reposant sur un pitch résumable en 2 lignes maxi toujours sagement réfléchi en fonction du budget, généralement modeste, alloué au projet, casting bien pensé, s’appuyant dans les premiers ou seconds rôles sur des valeurs sûres parfois associées à de plus jeunes talents, et facture technique impeccable, s’alignant quasiment sur les standards cinématographiques de l’époque, que se soit au niveau de la mise en scène - au minimum efficace si pas toujours d’une grande personnalité - de la photographie, du montage ou de la musique, dernier poste convoquant régulièrement les meilleurs de l’époque (Goldsmith, Fielding, Grusin, Mellé).

Pur produit de cet âge d’or de la télévision américaine, Ordeal n’en est certainement pas le représentant le plus marquant. Ce remake, par le même scénariste, de l’Inferno de Roy Ward Baker bute en effet sur l'une des difficultés majeures à surmonter par ces essais télévisuels : proposer un récit facile d’accès dans sa dramaturgie sans non plus faire simpliste. Une tâche délicate, que ce mélange de survival – genre apparemment très apprécié au sein de "l’ABC Movie of the week" – de film noir et de trip écolo à la Man in the wilderness ne parvient que partiellement à accomplir. L’intrigue romantico-policière est traitée par-dessus la jambe (cf. sa conclusion) tandis que les pérégrinations et réflexions à voix haute du héros dans le désert n’émeuvent guère. Quant à ce choix de final ambigu, il laisse avant tout perplexe, n’aidant en tout cas pas à consolider le faible capital crédibilité du récit.

En dépit d’un sujet prometteur aux enjeux certes très classiques mais néanmoins stimulants, d’une honnête interprétation et d’un décor bien planté par une mise en scène soignée, à l’irréprochable professionnalisme, l’impression générale laissée par cet Ordeal est donc celle d’un travail plutôt laborieux à l'écriture peu inspirée. Dispo en intégralité sur Youtube. Titre français : La Rage de survivre.
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