Lorsque sa mère meurt, Nicola (Lino Banfi) retrouve son frère Francesco (Nino Manfredi) à l'enterrement. Ils ne se sont pas vus depuis 40 ans, après que Francesco ait fait éclaté un scandale, puis s'en est allé. Dans son testament, leur mère a souhaité reposer dans son village natal de Case Bianche, uniquement via ses deux fils. Une fois accompli ce voyage, ils pourront alors avoir accès à une mystérieuse enveloppe supposée révéler un vieux secret.

La jolie surprise de ce weekend. Ou comment deux talents comiques italiens aux antipodes l'un de l'autre (Banfi et ses sexy-comédies puis Manfredi et son gout mordant de la comédie populaire tendance sociale) se rejoignent dans des ôles là aussi en complet décalage avec ce qu'on attend d'eux.
Banfi commence par jouer un nième role de petit bourgeois énervé, raciste, hypocrite, hypocondriaque et surprise... il est dirigé. Et ça donne un sacré bon acteur. Son rôle change dès la rencontre de son frère et que les règlements de compte commencent dans ce road-movie un peu particulier. Il réussit même à etre assez émouvant une fois ses tics habituels laissés de côté. Très belle scène finale, par ailleurs, les larmes au bord des yeux.
Idem pour Manfredi, jouant le rôle d'un professeur faisant son coming out dans les années 60 en Italie, revenant pour un dernier au revoir puis un ultime bras d'honneur à son frère. On le sent déjà un peu fatigué (il va mourir deux ans après le tournage), mais c'est quelque part parfait pour son rôle. Posé, calme, c'est un homme usé qui est en paix avec lui-même et ce voyage avec son frère va lui permettre de faire la paix avec son entourage.
Un voyage émaillé de quelques bizarreries, comme le fait de croiser la route de deux transsexuels espagnols, de la chute du corbillard de leur mère dans une rivière (ça rappelle vaguement l'argument de l'Armoire volante de Carlo Rim), et le fait que Francesco
Spoiler : :
Mais surtout, un voyage dans le temps sans hurlements à l'italienne, sans moulinets de bras intempestifs. Belle gageure d'avoir fait joué deux acteurs qui réussissent à dominer leur jeu de prédilection pour donner une belle leçon d'humanisme.
Un joli petit (télé)film plein d"humanité, de simplicité, de dialogues assez fins, sur un sujet assez peu commercial à la base - les enterrements, la fin de vie, des héros soixantennaires et plus, mais une comédie dramatique plaisante sur la tolérance et le manque de communication. Et qui aurait pu sortir au cinéma.
Film TV produit par Fulvio Lucisano et Harry Alan Towers (!?), il a eu les honneurs d'une sortie DVD chez 01, eut égard à son excellente réputation (non usurpée).
NB : on voit Gianni Garko dans un petit role de bourgeois étroit d'esprit, très cvlasse, as usual.