Suiuvant le succès de Supergrave, Greg Mottola enchaine avec une autre comédie - du moins, vendu comme tel. C'est un peu à mon sens ce qui a provoqué son échec, car on a plutôt affaire à une comédie dramatique qu'autre chose.
1987. James Brennan (Jesse Eisenberg) doit travailler dans un parc d'attraction local afin de payer son université à NYC. Ses parents traversent une passe difficile, et lui aussi, largué par sa copine. il entame son job d'été à Adventureland, et croise le chemin de personnages un peu hors du commun. Un été pourri s'annonce. Quoique?

Le film s'éloigne des comédies adolescentes formatées qu'on nous balance à longueur de temps. Adventureland adopte un humour très sec, avec un personnages très peu sur de lui (qui rappelle inévitablement Michael Cera dans Nick & Norah's infinite playlist, par exemple), mais avec un inconfort presque tragique. Une romance se développe avec Kristen Stewart, elle aussi en pleine rupture familiale. en fait, Adventureland est traversé de personnages tous plus ou moins handicapés de la vie.
Le gros point positif du film est la tendresse envers chacun. Même dans leurs défauts, ils sont tous vus d'un point positif, sans chercher à les enfoncer inutilement. pas de jugement moral posé sur chacun.
Le moins, c'est que les interactions entre chacun restent superficiels. C'est dommage, car il manquait un chouia pour en faire une oeuvre vraiment à part. Mais comme c'est Hollywood, tout va rentrer pour les deux héros dans l'ordre comme les comédies romantiques le veulent bien. Avec une collection de succès musicaux US pour agrémenter le tout;
Un plus pour Ryan reynolds dans un rôle un peu disgracieux d'un simili-loser, réparateur de manèges, trompant sa femme à tour de bras, mettant à chacun sur son passé de guitariste de Lou reed (et incapable de connaitre les chansons du monsieur en question!). idem pour le couple Wiig (délicieusement idiote)/Bill Hader, décalés au possible - le meilleur du film.
Sur un sujet similaire, Edge of Seventeen de David Moreton (1998) réussissait beaucoup mieux son sujet de passage à l'âge adulte d'un jeune homme de milieu modeste via son job d'été. Un poil désenchanté (avec une même chanson qui se retrouve dans le film: Obession des ANimotion), plus rugueux et rentre-dedans, et ne cédant pas aux sirènes policées d'une branche de Disney. A y réfléchir, Adventureland lui ressemble bizarrement, d'ailleurs.
Vu sur le BD Anglais de qualité somme toute moyenne. Les basses claquent méchamment lors du feu d'artifice, mais le reste est anecdotique, visuellement comme audio.