Le Dr McKenna (James stewart), sa femme (Doris day) et leur fils sont en voyage au Maroc. Ils sont témoins du meurtre d'un certain Bernard (Daniel gélin), connu pendant leur voyage, qui murmure à McKenna des mots incompréhensibles. Sans comprendre ce qui se passe, ils se retrouvent au cœur d'une intrigue internationale aboutissant à l'enlèvement de leur enfant.

Un Hitchock de la "grande" période Hollywoodienne, remake de son propre premier film. La donne change quelque peu (James Stewart prend le lead vs la femme du dr McKenna, il s'agit d'un petit garçon vs une petite fille dans la version 1934), mais la structure demeure globalement identique.
J'ai pris beaucoup de plaisir à revoir le film, même si je dois avouer avoir ressenti une infériorité par rapport à des morceaux de bravoure comme La Mort aux Trousses ou Vertigo. La première partie, entre comédie, espionnage et aventures, ma 'parue quelque peu anecdotique. Non pas que cela ne soit pas bien, bien au contraire, mais ça reste mineur. L'intrigue d'espionnage est assez initéressante par rapport à la mécanique même de mise en place du final au Royal Albert Hall.
Ceci dit, il faut voir le dernier quart, avec un suspense réglé au millimètre, et qui tient le spectateur toujours autant en haleine sur l'attentat. L'absence de dialogues est une grande idée, tout comme le montage alterné avec la préparation de l'attentat: on a beau connaitre (ou pas) l'intrigue, Hitchcock est un maitre incontesté de la mécanique du suspense, de la montée en puissance. Quel climax! Un vrai modèle du genre!
Idem pour la scène avec Stewart se rendant chez le taxidermiste... superbe modèle de mise en scène du thriller, de la paranoïa, de la peur qui grimpe. Hitch sait comment conter une scène, une histoire avec uniquement le langage des images.
Et, ici, un des rares exemples d'une musique de film qui devient un personnage à part entière de l'intrigue et de la progression dramatique. Superbe!
Vu sur le Blu Ray UK du coffret Hitchcock. Une belle copie qui connait cependant de curieuses couleurs par moments. Une certaine instabilité d'un plan à un autre, sur cdes intérieurs (l'église, le restaurant marocain), qui se couple à d'autres plsu réussis (le final). La piste DTS HD MA 2.0 anglaise (en mono) est solide, avec un point culminant vers l'orchestre dirigé par Bernard Herrmann à la fin - dommage, là, qu'un mixage plus élaboré ne donne pas plus d'espace à la musique. Par contre la chanson "que sera sera" chantée par Doris Day (qui reçut un oscar) m'a parue quelque peu trop sourde dans le rendu.
Le bonus est une reprise d'un préexistant de 2000 (je crois) avec la fille d'Hitchcock, le co-producteur, le scénariste et le décorateur parlant de l'élaboration du film, du tournage. Sympathique, mais là aussi , assez mineur...