
Attention, quasi chef d’œuvre.
Sorti en catimini chez nous sous le titre "français" de Home for Christmas en décembre 2010, le film a rapidement disparu des radars. c'est grandement dommage, car il s'agit d'une petite pépite de film comme on en voir rarement souvent. Ou comment parler d'une fête supposer rassembler des cellules familiales et effectuer un travail diamétralement opposé aux éruptions saccharineuses américaines .
La soirée du 24 décembre dans une petite ville norvégienne. Chacun prépare la veillée de Noël à sa façon. Mais pour quelques destins croisés, tout ne va pas se passer comme prévu.
Autour de quelques destins contrariés, le scénariste/réalisateur Bent Hamer va broder une portrait de groupe tendre, dramatique, drôle et qui va laisser une sensation étrangement bienheureuse au bout des 80 minutes. sans jamais céder au pathos, au tirage de larme, aux traits de comédie forcés.
Ca commence dans les Balkans où une jeune mère cherche son fils dans une ville abnadonnée, visée par un sniper qui leur tire dessus. Cut sur le village de Snorki, Norvège. Où le réalisateur prend un ton moins grave pour se glisser dans une petite vie provinciale tranquille, à priori sans risque.
Il installe des petites musiques de la vie ou alterne des situations cocasses (un couple cinquantenaire en train de faire l'amour et qui se casse la gueule du lit, le tout via un lent travelling latéral en plongée ), voire tristes : un clochard revient dans sa ville natale sans le sou et croise par hasard son premier amour d'il y a 30 ans. Des rencontres improbables : deux enfants (Morten Ilseng Risnes & Sarah Bintu Sakor) ne fetant pas Noel se mettent à observer des étoiles du haut d'un immeuble... en fait, le jeune garçon ment à son entourage car est amoureux de sa voisine musulmane. Voire tragi-comique : un homme en vient à endosser le costume du père Noêl, assommer le petit ami de son ex-femme pour le simple bonheur de revoir ses enfants avec les cadeaux qu'il n'aurait jamais pu payer...
Le scénario s'ingénie à jouer sur les apparences (on cherche justement le rapport entre la scène initiale et le reste du film - chose qu'on comprendra à la toute fin)., pour brouiller les cartes, et que les apparences trompeuses déjouent une certaine humanité à fleur de peau.
Tout ce petit monde va s'entrechoquer et porter au bout de la nuit des envies de communication - alors qu'en temps normal, chacun se heurte à cette impossibilité d'aller vers l'autre.
Cela ne se fera pas sans sacrifice, sans mort. La tragédie pointe le bout de son nez au même titre que l'espérance d'une vie nouvelle, plus belle. Tout est filmé de manière chaleureuse, pleine d'espoir mais sans jamais être ridicule ou mélodramatique. Voire même crue et frontale. ce serait impensable pour une production US voire des conneries françaises genre les Marmottes ou la Buche. Sans porter de jugement sur les protagonistes, qui commettent des actes allant de l'adultère, le mensonge voire carrément répréhensibles. Une des très grosses qualités du film.
On ressort du film avec une pêche pas possible, avec un monde où on aimerait clairement se retrouver propulsé. J'avais un grand sourire à la fin du film et le cœur, quelque part, apaisé.
Vus sur le DVD Norvégien Z2 :

en scope 2.35:1 et 16/9. 5.1 norvégien avec st anglais.
Durée 1h20. Sans bonus, mais de très bonne qualité!
Bref : vivement conseillé!