VF : Le Crash Mystérieux
C'est en effet un mélange de film catastrophe, de drame et de (léger) film de procès, comme l'a indiqué manuma.
Des premières minutes sont plutot prenantes et même surprenantes : le crash de l'avion intervient dans la séquence (assez longue) de prégénérique. Généralement, il s'agit d'un climax en moitié ou fin de métrage, on sent clairement que la suspens ne sera pas celui d'un Crowded Sky ou Crash Landing.
En fait, il s'agit plus du personnage de Glenn Ford, ancien coéquipier de Rod Taylor pendant la seconde guerre mondiale. Et sa quête pour prouver l'innocence du pilote que chacun pointe du doigt (séducteur, alcoolique, etc.), qui mène à une meilleure compréhension de l'homme. C'est en ce sens conforme au bouquin d'origine (dont pourtant le film s'est totalement éloigné en terme de fil narratif!), à savoir une sorte d'hommage aux pilotes (aviation civile et militaire), mais surtout aux hommes derrière l'uniforme, quel qu'il soit.
Le film est donc plus une enquête sur un homme que chacun croit connaitre, mais que la recherche d'amis plus ou moins proches ne commencent à dessiner autre chose de plus inattendu. Clairement une marque de fabrique de chez Ralph Nelson, chez qui les personnages atypiques ont été souvent traités (Charly, Lilies of the Fields ou encore Soldat Bleu. A noter aussi quelques éléments mineurs qui étonnent en 1964 (film tourné en 1963). Une des victimes est une enfant noire : l'un des plans appuie cela et c'est rare, la mère accompagnant sa fille se trouve intégrée au paysage des clients de l'avion - non pas comme un thème du film, ou comme gouvernante, etc. Juste un être humain parmi d'autres. De plus, Nancy Kwan tient un des rôles-clés du film : elle était une des rares actrices de premier plan d'origine asiatique dans les années 60.
La partie 'film de procès" est assez sommaire, il s'agit plus d'une audition sur les raisons de catastrophe qu'autre chose. Glenn Ford, un acteur que j'ai souvent trouvé très quelconque, y apparait remarquable.
La construction en flash back n'est pas gênante en soi, puisqu'ils sont utilisés en qualité de puzzle narratif, servant directement le propos du film. Ils sont bien agencés, écrits de manière assez intelligente - sauf pour celui de l'épisode du cargo militaire, avec une apparition bien inutile de Jane Russell qui pousse la chansonnette pour les militaires. Ca fait cachet vérité (elle chante même une chanson d'Alice Faye présente dans le Banana Split de Busby Berkeley en 1943), mais ça ne sert à rien du tout - hormis peut-être un peu de pub pour le film.
Côté véracité des faits, il est à noter la reconstitution de l'épave de l'appareil afin de chercher les causes de l'accident. On peut voir qu'actuellement, les reconstitutions d'épaves grandeurs natures sont toujours identiques!
Côte effets spéciaux, on oscille entre le pas mal et la maquette agitée devant une rétro-projection. Un certain soin apporté au crash même, des scènes de décollage - tout comme le plan aérien vers la fin. Les retroproj sont assez médiocres.
Pas un incunable (loin s'en faut) mais un drame humain parfois touchant et qui fonctionne aussi omme une enquête policière. Un chouïa trop long aumilieu, mais de l'entertainement solide.
Deux petites choses :
1/ Dorothy Malone est bien dans le film, mais non créditée au générique. Cela ne devait être qu'une apparition, mais la demande du public semble avoir été plus forte. Des scènes additionnelles furent tournées après coup, mais le générique étant prêt à l'avance, rien ne fut modifier.
2/ l'avion du film n'existe pas. Il a été monté de toutes pièces pour le tournage du film, à partir d'éléments de plusieurs avions (DC6 et Constellation). On ne voit aucun plan sur le tarmac, en décollage et d'explosion qui ne concerne un plan réel; Pas de stock-shot, donc, mais une utilisation de maquettes. Vu le sujet quelque peu "brulant" (à savoir
), il y a fort à parier qu'aucune compagnie et aucun fabriquant d'avion n'a voulu se risquer dans cette aventure.
Le blabla mystique du film tenu par Nancy Kwan (en fait,
si on a la foi, l'unique raison du crash est en fait le destin - ce que Glenn Ford finira par sortir à la fin de la session d'interrogatoire) est en effet un peu facile
A noter que la structure du film (Crash dès les premières minutes -en quête - rebelote au final) a été réutilisé pour SOS Concorde de Ruggero Deodato. C'est en voyant ce Fate is the hunter que je me rends à quel point les scénaristes n'avaient ni plus, ni moins, que dupliquer les idées principales du scénario

(accident d'avion, la raison, l'unique survivante étant l'hôtesse (Ici Suzanne Pleshette, là-bas Mimsy Farmer, obligée de revivre l'évenement, etc.)
Le DVD de chez Twilight Time est de bonne facture, et qui produit d'excellent contrastes - faisant profiter au maximum le sublime travail sur la photographie, effectuée par Milton Krasner.
Cinemascope 2.35:1 et 16/9e
Noir et blanc
1H46 - vo anglaise en mono deux canaux, sans st.
Film annonce d'époque, tout comme deux films annonces de prochaines sorties Twilight Time : The Egyptain de Michael Curtiz et Woman Obsessed d'Henry Hathaway.
Mais aussi la piste sonore isolée avec la musique de Jerry Goldmisth en DD 2.0 stéréo.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?