Ça n'est en effet guère folichon. Mais on est assez loin d'un Giallo quand même, puisque le film n'en épousa pas vraiment la structure. Il s'agit plutôt d'un suspense émanant directement des structures Cosi Dolce Cosi Perversa et autres Lenzi de la fin des années 60. Agrémenté d'un travelogue dont Albertini se fera un des portes-drapeaux quelques années plus tard. Ça m'a fait penser à Au Tropique du cancer avec Anita Strindberg ( mais en beaucoup moins réussi) dans le genre dépliant touristique mâtiné de suspense. Ici, c'est Stockholm, New York, le Kenya, un safari (bien sur)...
Il faut dire que je l'ai vu dans une version plein cadre (la seule version existant à ma connaissance?), ce qui n'aide pas à profiter de la mise en scène - d'autant plus que le Scope m'a paru plutôt bien utilisé.
C'est étrangement privé de scènes sexy, même Erika Blanc prend une douche en maillot de bain

- la violence est à minima, hormis un ou deux coups de rasoir donnant une giclée de sang sur le mur.
On sent la patte (fatiguée) des manipulations conjugales des Gastaldi/Martino dans le scénario. Qui ne révèle qu'un véritable suspense qu'à compter de ses deux-tiers . et comme dit ci-dessus, il est trrrrrrrrrrrès facile de deviner l'instigateur des meurtres. Car qui plus est, les meurtres sont perpétrés sont pas par une ombre gantée de noir, mais bel et bien par un personnage bien visible. le suspens se trouve donc ailleurs. Mais le scénario ne s'est quand même pas beaucoup foulé.
Le film est assez cheap sous certains aspects (les décors sont hideux!) mais du fait des extérieurs (NYC, Kenya..) on se dot qu'il y a quand même un minimum de budget pour en faire une bandelette à suspens exotique de facture juste médiocre.
On est très loin d'une mise en scène inspiré à al Sergio Martino ou même aux premiers Lenzi. Ça reste fonctionnel, léthargique et prévisible, moral.
Dommage aussi pour certains acteurs dont la prestation (petite) dessert plus le film qu'autre chose. Quand on voit ce que Janine Reynaud donne comme présence perverse à La Queue du Scorpion, elle est ici à peine utilisée. Quel dommage! Idem pour Pingozzi, simple pleutre sur deux scènes. un vrai gachis. Et ça n'est par Ardisson, peut expressif qui viendra sauver les meubles. les vrais meilleurs sont, pas une surprise, Erika Blanc et Alberto de Mendoza, toujours aussi pro.
On est quand même au-dessus de la vague d'après 1973, excessivement médiocre dans le scénario et le rendu (genre Il Vizio ha le calze nere, Ciak! si Muore (avec Girogio Ardisson, tiens) ou le pire comme La Polizia Brancola nel Buio).
Sans grand intéret mais regardable par temps de pluie.
PS : la musique de Stelvio Cipriani est bien une musique originale (le CD vient de sortir chez Digitmovies), sotre de neo-jazz avec quelques accents de Lalo Schiffrin sur une mélodie. Il y a en effet deux morceaux repris à Femina Ridens que la production a recollé au film. Dont la chanson du film qu'on entend à la radio pendant le meurtre de Janine Reynaud et la scène juste avant, qui est celle de la danse de séduction de Dagmar Lassander.
Un procédé assez courant - plusieurs films de Lenzi se retrouvent ainsi par exemple avec la même chanson " Why?" d'Orgasmo/Une folle envie d'aimer.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?