Masks - Andreas Marschall (2011)

[Superwonderscope]

Le sémillant Eric Dinkian va aussi voir des métrages allemands qui rendent hommage au Giallo pendant le marché du film de Cannes 2012. Le preuve via son excellente critique de Masks ici :

http://www.devildead.com/indexfilm.php3 ... -2012-cine

[savoy1]

Un couloir tapissé de rouge et orné de photographies, et des baches de plastique déchiré en guise de voiles. Une porte aux vitres dépolies, de laquelle suintent des conversations soupirées. Et A. Marschall nous refait effectivement Suspiria. Et la meilleure, c'est que ça marche pas mal du tout. Appuyé évidemment par le filmage en cinémascope, la colorimétrie irisée. Le réalisateur va jusqu'à retrouver la magie de certains mouvements de caméra, tels ces lents travellings avant soudain perturbés par une rotation dans l'axe. Sans oublier les acteurs évocateurs et la musique goblinesque en diable.
A tel point que le scénario, reprenant sans complexe le schéma narratif et certains enchaînements de situations de son modèle, nous fait douter à plusieurs reprises devant notre écran. Ne l'avons-nous vraiment pas déjà vu ce film ? Suis-je tombé dans un univers parallèle ? Avec , au bout du compte, souvent le risque pour le film de ne ressembler qu'à une simple compilation stylistique.
Et puis aussi, cette sensation bizarre au détour d'un plan, lorsqu'on se met à vraiment scruter ce que l'on voit. Oui, effectivement, ce couloir est très étroit, oui, ce fond de décor respire le manque de moyens. Mais bien vite, la magie du giallo reprend ses droits, et c'est reparti pour un tour ...

Et au final, la récompense ... Là où Argento n'aura jamais été capable de conclure correctement son conte sur la Mère des Soupirs, ce Masks nous gratifie d'une fin en apothéose, crescendo prenant et logique. Un combat d'egos et de traumas féminins, aboutissant à un ultime plan qui prend à la gorge. Une apocalypse intime et extatique, qui vaut tous les feux purificateurs du cinéma fantastique.

[dario carpenter]

un peu déçu pour ma part...un rythme languissant et trop de références appuyées, pas l'impression que le réalisateur apporte quelque chose de vraiment personnel...dommage.

[Superwonderscope]

En demandant à la Fnac Halles samedi, le vendeur m'a confirmé que c'est Seven 7 qui sort le film le 10 avril 2013 en BD & DVD;

[arioch]

C'est édité par Filmedia. Seven Sept fait de la distribution pour des éditeurs tiers, comme Sidonis par exemple, depuis quelques années maintenant.

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=7827

[DPG]

C'est sorti en DVD avec Mad Movies y a un ou deux mois, non ?

[Superwonderscope]

je ne suis plus du tout MM, donc ça, je n'en ai aucune idée... mais je veux le BD!

[arioch]

Oui, le film a été commercialisé en DVD avec Mad Movies. Néanmoins, il est possible que Filmedia sorte un DVD avec plus de suppléments pour la distribution "traditionnelle" en boutique. Mais j'avoue que j'en sais rien du tout. Par contre, le Blu-ray est totalement inédit en France.

[Superwonderscope]

La chronique du Blu Ray français est sur le site (et le film est en vente, donc):

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=8039


bon, vu l'avis donné, je pense attendre que le prix du BD tombe quelque peu avant d'acheter...

[Stilleben]

Est-ce que quelqu'un sait si la BO du film est dispo quelque part ?
Merci

[Superwonderscope]

Un produit sympa et malin, en effet. Comme pointé, les hommages à Suspiria pleuvent, mais sans jamais sombrer dans la citation gratuite du fanboy de base. Il se dirige vers complètement autre chose, ce qui est plutôt bienvenu!
Une théâtralisation de la mise à mort assez bien vue, avec un érotisme que j'ai trouvé cependant un peu gratuit vu le sujet. Dommage que la technique ne suive pas toujours (il y a des travellings avant tremblotants, des compositions d'images pas très heureuses...) et que le film traine en longueur aux 2/3. un poil trop long.
Ceci posé, c'est visuellement brillant - sans atteindre le sensoriel et le côté image sublime de Amer. Le budget n'a pas du etre important et on voit tout à l'écran. Et quelle fin!

Par contre, le blu ray est quand même bien moche. Le 1080i fait tout bizarre à l'écran et la piste allemande 5.1 manque singulièrement de pêche. Aucun bonus et grosse déception technique.

[Omega]

Il m'intéresse fortement celui -là, surtout en tant que fan d'Argento ..

Je l'ai eu dans les mains hier, la trame est pas mal, comme le package, maintenant, je l'ai pas pris, vu le prix "grande - surface" ...

[comte vonkrolock]

Vraiment un beau film, soigné et tout et tout au niveau de la mise en image, et qui fait immédiatement référence aux meilleurs du Giallo des 70-80s réalisé par Argento. Pour ceux qui voudrais découvrir ou redecouvrir le Giallo je dirais qu'on tient là un film uniquement fait pour cela.
Malgré une impression de déjà vu ont est pas dans du plagiat. Dans un genre ultra codifier pour un pur produit teuton s'est bien le très haut du panier qui nous est servi. Photographie, partition musicale, acteurs passent magnifiquement à l'écran. Tout comme les montées d'angoisse lorsque les coups de fleurets pleuvent au sein de cette troupe de théâtre.

Vu sur le BR d'excellent tenu, couleurs et contraste sont juste parfait. Et la définition est bien a tombé, même si le disque est en 1080i.

[Manolito]

Effectivement, une très plaisante surprise. "Masks" revendique complètement la parenté très directe avec "Suspiria" - on a même une photo de Jessica Harper dans un plan ! - mais parvient à le renouveler avec son histoire riche en idées, liée à une troupe de théâtre mi-secte, mi-avant-garde, qu'on imagine très bien dans le Berlin des années 70 ! Il ne faut pas oublier que "Suspiria" était assez imprégné de culture germanique, ce qui fait que la rencontre marche bien. Les seuls soucis du métrage, ce sont sa facture vidéo (attention, on est quand bien au-dessus de Schnaas et cie !), son côté un peu fauché et une seconde moitié avec des petites longueurs. C'est dommage, car on se dit qu'un film qui aurait la maîtrise formelle d'"Amer" avec l'approche et les idées de "Masks" nous donnerait l'ultime Néo-Gialllo !

Cela dit, un second film prometteur, qu'on sent porté à bout de bras par des passionnés, avec de vraiment bons moments, en particulier sa fin mémorable ! A découvrir.

Par contre, le bluray français (un devil-cadeau d'Arioch ) laisse à désirer : transfert 1080i, bandes sons dolby digital... et compression de l'image souvent prise en défaut (solarisation et postérisation assez fréquentes dans les arrières plans, voire parfois sur toute l'image).