Sujet : une mère éthiopienne réfugiée au Soudan pousse son gamin de 9 ans à se déclarer juif alors qu'il est chrétien afin qu'il soit expatrié en Israel. On suit l'histoire du gamin de 9 ans jusqu'à son âge adulte. Sa vie entière est un mensonge et il ne songe qu'à une seule chose : retrouver sa mère.
Et un film de plus avec un sujet historique terrible ! Le moins qu'on puisse dire est qu'on ne rigole pas beaucoup dans les salles obscures en ce moment. Voici donc encore une page d'histoire inconnue qui se révèle à nous au travers de ce très beau film. Les premières scènes mettent d'entrée dans l'ambiance et le film reste proprement passionnant pendant plus d'une heure (cela correspond en gros à l'enfance du personnage principal). Par la suite, on sent quelques problèmes au niveau du montage et on se doute que le cinéaste pouvait faire un film bien plus long : on le sent contraint de couper, ce qui déséquilibre le film. C'est bien dommage, d'autant que la fin est vraiment très belle. Son sujet sur la quête de l'identité et sur l'amour filial est traité avec retenue et un vrai sens de la psychologie. Le cinéaste en profite aussi pour dévoiler le racisme très développé en Israel et l'étroitesse des mentalités. Le tout est soutenu par une mise en scène discrète et pas toujours formidable et par une bande-son vraiment très belle. Malgré sa longueur, le film emporte notre adhésion.
D'accord avec the wall. Une belle fesque à fleur de peau. Avec ses maladresses, ses raccourcis, et aussi ses moments de grace. Habilement scénarisé, Va vis et deviens est traversé par un vrai souffle romanesque. La réalisation, dynamique, mais douce accompagne bien ce(s) portraits de femme(s) gravitant autour du jeunne héros. Car, et la presse s'en est faite l'écho, le film est avant tout une ode à la tendresse féminine, à l'amour maternel. Les thèmes abordés sont par ailleurs assez intéressant (the wall en parle, je ne vais pas répéter ce qu'il dit).
L'interprétation est d'un très bon niveau. On retiendra particulièrement Yaël Abecassis, qui joue la mère adoptive de l'enfant. Après les révélations de Ronit Elkabitz (Prendre Femme, Mon trésor) et Asi Levi (dans Avanim), l'année 2005 est définitvement celle des actrices israéliennes.
Le nanar du cinéma d'art et d'essai. Interminable fresque (le mot me fait trembler) de 2h20 réalisée pour un public d'occidentaux pas très exigeant. Les âmes sensibles seront révoltées face à autant de pathos, de racisme et d'injustice... Les autres pourront ironiser sur les ressorts rouillés utilisés par un cinéaste peu scrupuleux. Cela se veut beau, mais c'est creux, à l'image d'une dissertation hypertrophiée et boursoufflée d'un élève qui veut en mettre plein la vue au prof. La scène finale avec son plan numérique est tout simplement risible!
Pour moi le scénario de ce film est d'un "bateau" affligeant : la mère qui "abandonne" son gamin pour le sauver de la guerre et de la famine et le gamin reccueilli par une famille sensée lui apprendre sa nouvelle vie etc (jusque là ca vaut "un indien dans la ville).... Le gamin qui revient 20 ans après et qui comme par hasard retrouve sa mère dans un camp de réfugié ! Sa mère n'est pas morte. ha bon ? Elle a tenu 20 ans dans ces conditions ha bon ? Moi je lui aurais même pas donné un an à vivre quand il l'a quitté ! On se fout de nous là ? Ca relève du conte de fée ? Il a plus qu'à jouer au Loto le mec d'"Un Indien dans la ville".
Et "le must du must" c'est évidemment la fille amoureuse du mec pendant 10 ans et qui l'a jamais trompé !!!! Mais bien sûr et moi je suis la Vierge Marie aussi tant qu'on y est.
Bref le scénario tient pas debout une seule seconde : c'est bourré de bons sentiments bien naïfs et très proches des téléfilms à l'eau de rose diffusés sur M6 dans l'après-midi pour ce qui est des ressort emotionnels...
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Ach, vos avis semblent confirmer ce dont je craignais le plus, et confirme l'impression que m'avait laissé le réalisateur lorsqu'il fut invité dans l'émission Comme au cinéma, vous savez le machin auto-congratulent présenté par la nouvelle prêtresse de la culture façon service public : Daniela -verre d'eau entre les ouies- Lumbroso.
Enfin je verrais bien.
Modifié en dernier par Soundjata le mer. avr. 20, 2005 6:34 pm, modifié 1 fois.
Je finis là où tu commences, et là où tu finis, je commence
C'était le mois dernier.
Nous avons eu droit à une interview avec le réalisateur franco-israélien accompagné de l'acteur principal, lui-même felasha et qui d'ailleurs ne parlait que l'hebreu.
Vision dadaïste de voir celle qui est au cinéma ce que Charles Villeneuve est au journaliste d'investigation discuter de ce que fut l'Opération Moïse et des Felashas face à un réalisateur et un jeune premier, le premier faisant montre d'une rare humilité, d'une rare maturité pour le second.
De toute façon, je veux voir la performance de Roschdy Zem. Envie renforcée depuis que j'aurais découvert son excellente prestation dans Chouchou.
Je finis là où tu commences, et là où tu finis, je commence
Un film très ambitieux, mais très discuté à sa sortie : grande fresque bouleversante ou gros mélo interminable ?
"Va, vis et deviens" est en tous cas un film au sujet de départ absolument passionnant et la première moitié (l'enfance du personnage) est tout à fait excellente, même si très dure. Crédible, soulevant de nombreuses questions originales et prenantes. La seconde moitié devient effectivement plus classique, même si les thématiques fortes restent présentent ; mais on passe à un récit plus conventionnel. Enfin, plus on approche de la fin, plus le film devient discutable. Une fois que Schlomo résout son drame, le métrage devient une succession de choses improbables et trop romanesques, jusqu'à sa toute fin que j'ai trouvée très discutable.
Cela dit... "Va, vis et deviens" reste tout de même un film rare dans le cinéma français, rare par ses thématiques, rare par son ambition et son sujet. Une fresque avec ses faiblesses, mais tout de même passionnante.
Vu sur ciné +, bonne copie 2.35 16/9, vostf stéréo.