Crossfire - Edward Dmytryck (1947)

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Superwonderscope
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Crossfire - Edward Dmytryck (1947)

Message par Superwonderscope »

Le capitaine Finlay (Robert Young) suspecte un groupe de soldats démobilisés dans le meurtre d'un certain Samuels. Le suspect principal, un jeune soldat timoré, est défendu par ses collègues. Mais aidé par le lieutenant Keelay (Robert Mitchum), Finlay découvre petit à petit le motif répugnant du meurtre - menant au coupable.

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Assez bon film noir au sujet relativement neuf pour l’époque. A savoir l’antisémitisme et la haine de l'autre. L'intrigue en whodunit n'est pas très réussie - le coupable saute rapidement aux yeux-, c'est plus sur la mécanique du meurtre, le mécanisme de la aine ordinaire que le film touche le plus. Aidé en cela par d'excellents dialogues qui font mouche - les déclarations finales de Finlay sont en ce sens justes et percutantes. Et peuvent aisément trouver leur place aujourd'hui pour tout acte haineux. Il y a quelque chose d'universel dans le discours tenu.

Côté film noir, le film sacrifie aux exigences du genre. La femme fatale perdue ( Gloria Grahame, dans un rôle mineur mais crucial), le femme aimante et loyale envers et contre tout, les endroits louches et bars glauques, le héros inflexible, les seconds rôles carrés et physique (Lex Barker est là!) et un méchant charismatique, archétype du violent explosant à retardement. On est à des lieues d'un Richard Widmark ricanant, mais le résultat est efficace.

Ça sent le petit budget, le tournage rapide (bon, c'est pas du Ulmer non plus!) et reste focalisé sur le thème de la persécution - au choix du suspect ou de Samuels -. Tout en livrant une mise en scène tendue, directe (82mn), ambiance lourde. Ca et le sujet de démobilisation des troupes après la 2e guerre mondiale, c'est plutôt bien vu. J'ai trouvé que le film s'en sortait bien pour éviter de trop être donneur de leçons.
Meme si on songe fortement à un autre sujet
Spoiler : :
à savoir l'homophobie, auquel le film quand même beaucoup penser! Le suspect est un être "sensible" "incapable de faire du ma à une mouche" et dans les arts. Ahem.
, apparemment évacué par le studio. L'antisémitisme est vue de manière assez timide, mais pour 1947, c'était visiblement tout ce qu'Hollywood pouvait produire et c'était ce que le public US pouvait encaisser.

Vu sur le dvd Z2 anglais de chez Universal. Vo avec sta, assez moyen au visuel comme au son, avec pas mal de traces de compressions et un certain souffle largement audible entre deux dialogues.

Film annonce et basta.

Mais une belle découverte!

Vf : Feux Croisés
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