
Nestor, un policier idéaliste nouvellement affecté au quartier des Halles, est renvoyé de son métier après une série de gaffes dans une rue chaude. Il tombe alors amoureux d'Irma la Douce, une prostituée qu'il tient absolument à réformer. Mais celle-ci refuse de quitter son travail dans lequel elle excelle et n'accepte pas que Nestor travaille, car elle a les moyens de l'entretenir ! Pour la sortir de la prostitution malgré elle, Nestor va recourir à la ruse.
"Irma la Douce" est une comédie musicale française créée en 1956, puis diffusée dans les pays anglo saxons avec un grand succès. Après l'échec de "Un, deux, trois", sa comédie sur fond de guerre froide tournée en Allemagne, Billy Wilder se voit donc confier ce projet plus classique : transposer à l'écran, avec de gros moyens, un succès de Broadway.
Nestor est joué par Jack Lemmon et Irma par Shirley McLaine (Marilyn Monroe a d'abord été envisagée, mais n'était pas disponible), ce qui réunit le tandem de "La garçonnière". Wilder prend quand même une grande liberté : entre ses mains, "Irma la Douce" devient une comédie classique, non musicale, sans chanson ni danse.
Quelques petites scènes sont tournées dans les rues de Paris, mais la très grande majorité du métrage est filmée à Hollywood, dans une reconstitution du quartier des Halles (pré forum !) signée par Alexandre Trauner, le grand directeur artistique du cinéma français.
"Irma la douce" est un film qui divise souvent les amateurs de Billy Wilder... et je ne peux hélas que rejoindre le camps des déçus. Le film commence pourtant bien, avec sa superbe photo, ses décors si soignés, sa manière de poser les personnages et la situation tout à fait réussie.
Mais une fois Nestor renvoyé de la policer, le film paraît bien lent, bien long. Envolés le tempo foudroyant de "Un, deux, trois", la subversion de "Certains l'aiment chaud", le tragique de "La garçonnière"... Le sujet de la prostitution est traité de façon folklorique, léger, les dialogues ne sont guère percutants. Le numéro de Jack Lemmon déguisé en "Lord X" pour duper Irma, supposé être le clou comique du métrage, n'est pas spécialement hilarant. Et la fin se perd dans des rebondissements tirant à la ligne.
Bref, malgré la somme de talents mis en jeu, et certainement sensibles à certains moments, "Irma la douce" paraît un film superficiel, trop long (deux heures et demi) et surtout, surtout, où l'on ne rit pas assez...

Vu sur le dvd US MGM sorti en 2001. Il propose une copie 2.35 16/9 avec des faiblesses (quelques saletés et rayures, et surtout des soucis assez réguliers de moirages très visibles) mais aussi des qualités, comme des contrastes et des couleurs agréables, un piqué très convenable pour un disque aussi ancien. La bande son anglaise est en 2.0 mono d'origine, de qualité correcte. Avec VF et STF.
MGM a transposé le même dvd en Europe, aussi en 2001.