Un groupe de passagers d'un avion à destination de l'Amérique du Sud s'écrase en pleine jungle. Le commandant Lonagan (Robert Ryan) essaye de maintenir l'équilibre entre une entraineuse en voie de perdition (Anita Ekberg), un assassin repenti (Rod Steiger) jeune couple qui bat de l'aile (Gene Barry), le fils (JOn Provost) d'un bandit notoire récemment tué et son gardien, ainsi qu'un couple de personnes agées (Beulah Bondi & Cameron Prud'homme). ils se rendent compte que l'endroit n'est pas forcément inhabité.

Excellente série B d'aventures! Et même probablement l'une des toutes meilleures des années 50. Remake de son propre Five Came Back de 1939, John Farrow donne là non seulement un ancêtre de la série de films catastrophes des années 70 à la AIRPORT mais également un récit d'une épaisseur insoupçonné.
On n'est pas du tout dans la lignée des Crash Landing ou encore Crowded Sky avec leurs narrations simplissimes. On se trouve carrément au-dessus, avec une complexité relationnelle et une odeur d'ambiguité rarement atteinte dans les années 50.
La palme revient à Rod Steiger et son numéro d'assassin repenti qui va finir par mener la barque et plus ou moins décider du destin de chacun. Interprétation très classe, sournoise, manipulatrice qui va le révéler. Ca donne une assez bonne idée de ce qu'il sera capable de faire avec Le Sergent ou encore Le Preteur sur Gages.
Anita Ekberg pas en reste sur un rôle pourtant bien crétin au départ. elle réussit à donner un semblant de rédemption sans sombrer dans le stéréotype habituel de la pute au grand cœur.
Le flic est un pleutre de première, le pilote joué par Ryan est un alcoolique de première (Denzel va te rhabiller!)... bref, si on passe les obligatoires scènes de prière en pleine jungle pour sauver tout le monde, il y a une galerie de personnages borderline comme anti-héros qui étonne.
Côté action, c'est bourré de rebondissements, avec d'assez chouettes maquettes de DC3 et notamment la scène de l'atterrissage catastrophe. En fait, j'avais vu le film il y a environ 30 ans (putain!) et j'avais un souvenir TRES précis de ces scènes-là. C'est toujours efficace, tout comme la reconstitution de la scène de réparation et de décollage. Farrow sait donner du dynamisme, du mystère à l'ensemble, avec un fin particulièrement en demi-teinte, avec
Spoiler : :
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C'est ressorti en DVD-R chez Warner Archive, d'un RKO-Scope passé en 1,77:1 et noir et blanc.
film annonce:
http://www.youtube.com/watch?v=t1QKUtXe3G8
Vivement recommandé car infiniment supérieur à nombre de films calqués sur le même moule, voire même aux avatars qui suivront 15 ans après!