
Lewis, un petit orphelin, voit son existence bouleversée à l'occasion d'un concours d'inventions auquel il présente une machine à lire les souvenirs qu'il a lui-même bricolé. A cette occasion, il est contacté par un jeune garçon qui s'avère venir du futur et posséder une machine à explorer le temps...
"Bienvenue chez les Robinson" est la première production d'animation Disney à avoir été entièrement créée sous l'égide de la nouvelle équipe dirigeante, à savoir par John Lasseter, tête pensante de Pixar... Il s'agit d'un projet qui, par bien des aspects, semble vouloir tourner le dos aux facilités des dessins animés numériques inondant les écrans ces dernières années : pas d'animaux débiles qui parlent et pas de doubleurs célèbres par exemple (en fait, si, il y en a un seul, mais vraiment à titre de caméo).
Certes, dans la grande tradition, Disney, on fait l'apologie de la famille. Mais ce message classique, a priori réactionnaire est contourné et changé en une autre formule : la famille qui est défendue ici, ce n'est pas forcément la famille qu'on nous impose, c'est la famille qu'on se choisit dans la vie, qu'on se construit autour de soi, en fonction de ses affinités et des péripéties de son existence.
"Bienvenue chez les Robinson" rue aussi dans les brancards visuellement : on pense à un patchwork de Tim Burton, de Fernand Léger, de Magritte, de Devo, et que sais-je encore dans un espèce de délire visuel délibéré, un colage Dada dont la source la plus proche dans le catalogue d'Oncle Walt ne peut être que "Alice aux pays des merveilles".
"Bienvenue chez les Robinson" se veut quelque part un film de rupture, un électrochoc pour tenter de redonner vie à la machine Disney. Mais un choc qui se revendique dans la continuité des entreprises de Walt Disney. En avant-programme de "Bienvenue chez les Robinson", nous trouvons ainsi un court-métrage d'animation de 1938, "Boat Builders", aventure de Mickey dans lequel la souris et ses compagnons se livrent à moulte facéties délirantes tout en se confrontant à l'assemblage d'un navire pour le moins difficile. Là encore, on "ose" proposer un film technicolor de 1938 aux enfants de 2007 pour souligner la modernité et l'ambition formelle des petites aventures de 5 minutes créés durant l'âge d'or de l'animation Disney.
Sur les intentions, tout cela est donc bien beau. Mais le résultat en lui-même ? Il n'est pas évident d'adhérer totallement à "Bienvenue chez les Robinson" : la charte visuelles est d'un goût parfois contestable - on pense au rétro kitsch très sucré de "Robots". La spirale de gags délirants se déroulant dans le futur oscille entre le très drôle (le dinosaure) et le franchement laborieux. Bref, la tentative est audacieuse, mais le résultat laisse sur une impression partagée. On attend de voir la suite, donc...
Pour info, "Bienvenue chez les Robinson" est diffusé dans certaines salles en projection numérique en relief "Disney 3D". Là encore, on sent la volonté de marcher dans les pas de Walt, qui a souvent été un expérimentateur de techniques avants-gardistes (son multicanal, technicolor, scope, etc.). Voici les salles qui le passaient en relief cette semaine :
- Gaumont Marignan
- Gaumont Aquaboulevard
- Pathé quai d'ivry
- Le Paris à Forbach
- Ciné pôle sud à Basse Goulaine
- Le Duplex à Roubaix
- L'olympia à Cannes
Restent à savoir quelles salles le passeront encore en relief à partir de demain. Attention, les 3 salles relief parisiennes ne proposaient (en comptant Pathé Ivry...) QUE la VF, même en soirée. Par ailleurs, certains cinémas (dont les UGC) ont choisi de retirer l'avant-programme "Building Boats". Il était néanmoins conservé au MK2 bibliothèque où je l'ai vu...
Pour info, "Bienvenue Chez les Robinson" a fait une carrière américaine tout juste correcte (100 millions de dollars à peu près), mais a reçu un accueil critique un peu plus positif que les derniers longs métrages d'animation Disney...