Des journalistes de la télévision filment à la sauvette un incident très suspect dans une centrale nucléaire. Leur émission refuse de passer le document et les propriétaires de la centrale minimisent l'évènement. Jack Godell, superviseur en chef de la sécurité du site repère quant à lui que le système de refroidissement de la centrale souffre d'un défaut de conception...

Lors de sa production, "Le syndrome chinois" pouvait être considéré comme un film d'anticipation, quand bien même il y avait déjà eu des accidents dans des centrales nucléaires civiles auparavant. Toutefois, dans la foulée de sa sortie a lieu la catastrophe de Three Miles Island qui suit un enchaînement d'évènements comparable à celui mis en scène dans le film : une panne critique du système de refroidissement entraîna la fusion totale du coeur de la centrale nucléaire, pour la première fois dans l'histoire des centrales nucléaires civiles (la seconde fois sera Tchernobyl en 1986).
Si la mise en scène de James Bridges n'est pas révolutionnaire, il signe un thriller "qui dénonce" bien affuté, rythmé, porté par la conviction de ses trois acteurs principaux (Michael Douglas, Jane Fonda et surtout Jack Lemmon en superviseur de la sécurité de la centrale). On part sur une structure rappelant un peu "Révélation" (des journalistes et un indicateur dans l'entreprise veulent faire éclater une vérité dérangeante pour de gros intérêts financiers). La progression fonctionne, le rythme et les actions parallèles ne laissent jamais l'intérêt se relâcher, tandis que le dénouement enchaîne quelques morceaux de suspens efficaces.
S'il n'a pas la personnalité d'un Lumet, la virtuosité d'un Mann ou un Kubrick, Bridges signe tout de même un film assez passionnant ne serait-ce que parce qu'il est - étrangement - un des très rares films grands publics à parler de façon aussi directe et documentaire sur les dangers réels du nucléaire civil, un "choix de civilisation" crucial de nos sociétés occidentales, dont les périls et les enjeux sont exposés de façon tout à fait solide dans cette rencontre entre le cinéma d'investigation et le film catastrophe.
Vu sur le dvd français sorti en 2000. La copie 1.85 16/9 a bien tenu le coup avec les années, nous avons une définition correcte, une propreté irréprochable, un transfert naturel et plaisant. On repère du edge enhancement, en quantité relativement discrète, mais assez fréquemment quand même. La compression est sensible avec des fourmillements visibles, sans que cela soit terriblement gênant. Pour un dvd de cette époque, c'est un travail très correct. La bande son anglaise est proposé en mono d'origine. Avec STF et VF.
En bonus, une bande annonce d'époque en vostf (1.33 4/3) et des filmographies sélectives de Michael Douglas, Jane Fonda et Jack Lemmon.

Aux USA, "Le syndrome chinois" est d'abord sorti en 2000 dans une édition comparable au dvd français ; puis ressorti en 2004 dans une édition spéciale, incluant un nouveau documentaire d'une heure.
