Ayé je l'ai vu! Un robot aux commandes d’un vaisseau en forme de guitare parcourt l’univers en quête de musique rock’n’roll, se guidant par les émissions de télé qu’il reçoit. Il commence par capter un clip d’une planète inconnue : et hop, on commence avec When the rain begins to fall (qui dénote un peu du reste du film, visiblement réalisé par une autre équipe). A la fin du clip, il passe son chemin car il peut trouver mieux ailleurs (sympa pour Jermaine Jackson !

) et met le cap sur la Terre. Il sort alors ses compagnons de bord de leur sommeil cryogénique… en les sortant du frigo, où ils hibernaient sous forme miniaturisée dans des éprouvettes (de simples figurines en plastique). Une fois réchauffés et revenus à leur taille normale, nos amis nous balancent une chanson à la Devo, en jouant de leur synthé-tableau de bord. En se téléportant via une cabine téléphonique, ils débarquent sur Terre à Speelburgh (

), petite bourgade coincée au bord d’un lac radioactif et très acide, qui fait fondre les planches à voile et dont on peut voir sortir régulièrement un gros tentacule rouge à taches bleues. Nos six aliens en costumes mauves à épaulettes, accompagnés de leur robot camouflé en borne d’incendie, vont y découvrir un groupe de rockabilly mené par Frankie (Craig Sheffer, le Boone de Nightbreed). Le leader des aliens, qui se nomme ABCD, en pincera vite pour la petite amie de Frankie (Pia Zadora), ça tombe bien car celle-ci, tout comme avec Jermaine dans le clip du début, aime beaucoup papillonner. Il s’en suivra un magnifique battle musical entre les deux groupes à la fête du lycée : rockabilly d’un côté, new wave de l’autre…
Entre ça et Buckaroo Banzai, ça balançait du lourd en 1984

! Le film offre des moments musicaux savoureux, à la réalisation bien rythmée et chorégraphiée, avec fringues et décors pile-poil dans l’esthétique arty-fluo de l’époque (on n’est pas loin de Sayadian par moments). Et entre les deux, le ton est très campy avec gags potaches des fois drôles (comme le test de respirabilité de l’air) et des fois pas (les pitreries lourdingues au fast food). Le seul souci c’est que le film démarre très fort mais s’essouffle dans la deuxième moitié, où les numéros musicaux se font plus rares et moins intéressants, le leitmotiv de départ étant complétement abandonné et l’intrigue piétinant pas mal (le maniaque de service incarné par Michael Berryman passe une grande partie du temps à réparer sa tronçonneuse), pour finir péniblement sur une scène d’action assez ratée où le tentacule géant envahit le lycée. On finit par une reprise de la chanson phare, et hop c’est bouclé. Bref, un ovni potache et décousu mais qui garde en lui le charme fou d’une époque révolue.
Le DVD allemand offre un son stéréo suffisamment correct pour apprécier les musiques et une image 4/3 plus qu’honorable. Je ne sais pas si c'est le format d'origine mais je n'ai pas noté de problème de cadrage particulier. Le DVD bonus contient 40 minutes de clips des chansons tirées de la BO mais pas forcément des extraits du film (comme le très bon Openhearted de Real Life). Du tout bon, cette édition !