fantomas 2 a écrit :Et la version suédoise de SINGOALLA (1949) vient de sortir, ou est sur le point de sortir, en DVD en Suède. Egalement dirigée par Christian-Jaque, cette version est inédite en France, car le réalisateur en a tourné trois versions simultanées, en français, suédois, et anglais, avec des distributions en partie différentes. Viveca Lindfors incarne Singoalla dans les trois versions, mais Alf Kjellin remplace Michel Auclair dans la version suédoise. Alf Kjellin joue également dans la version anglaise, mais sous le nom de Christopher Kent qui était alors son pseudonyme pour des films américains! c'est d'autant plus drôle qu'il devint par la suite réalisateur aux USA, et sous son vrai nom... "Singoalla" est un film magnifique, à la lisière du fantastique, avec des scènes dignes d'Edgar Poe. La version française avec Michel Auclair était sortie en VHS, je ne crois pas qu'elle soit sortie en DVD, dommage. Si vous avez aimé SORTILEGES du même Christian-Jaque, voici un film à ne pas rater, mais je ne pense pas que le DVD suédois ait le moindre sous-titrage, hélas...
Singoalla - Christian Jaque (1949)
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Singoalla - Christian Jaque (1949)
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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Re: Singoalla - Christian Jaque (1949)

et le DVD qui sort le 4 décembre 2013 chez Studio S, en suédois sous-titré suédois.

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Singoalla (Christian-Jaque, 1949).
Bien qu'il soit passé à la télévision voici déjà pas mal de temps, et également distribué en VHS, le film de Christian-Jaque, "Singoalla" (1949), reste inconnu de beaucoup de cinéphiles et c'est tout à fait dommage. Il s'agit en effet d'un des meilleurs films du réalisateur, tout comme (dans la même veine fantastico-poétique), "Sortilèges" ou "L'assassinat du Père Noël".
Tiré d'un roman de Viktor Rydberg et superbement adapté pour le grand écran par Pierre Véry, "Singoalla" est une oeuvre qui allie le mysticisme scandinave avec une histoire flirtant sans cesse avec le fantastique, avec des thèmes comme la malédiction ancestrale frappant une famille seigneuriale, dont l'héritier mâle, à chaque génération, meurt de façon tragique quelque temps après son mariage, la peur des fléaux qui frappaient l'humanité en ces temps reculés, la méfiance envers les bohémiens considérés comme suppôts du Diable, etc.
L'intérêt de cette oeuvre magistrale et trop méconnue est aussi le fait que, tout comme le magnifique "Marianne de ma jeunesse" de Julien Duvivier, ou comme "Garou-Garou le passe-muraille" de Jean Boyer, ou encore "Barbe-Bleue" du même Christian-Jaque, ou encore - si l'on veut remonter plus loin - le "Dracula" de la Universal, le film a été réalisé en plusieurs versions simultanées dans des langues différentes. Ici, pas moins de trois versions, toutes réalisées par le même Christian-Jaque, en français, suédois et anglais.
Si Viveca Lindfors, qui parlait parfaitement ces trois langages, incarne Singoalla dans toutes ces versions, son partenaire principal est incarné par Michel Auclair dans la française, et Alf Kjellin (qui devint plus tard réalisateur de téléfilms renommé aux USA) tient le même rôle, celui du chevalier Erland, dans les versions suédoise et anglaise. Beaucoup d'interprètes de la version suédoise se retrouvent d'ailleurs dans la version anglaise, mais sont remplacés par des acteurs français dans "notre" version. Il existe de subtiles différences entre les trois versions. Ainsi, un rôle important, celui du chapelain, est tenu par Louis Seigner dans la version en français, ce qui donne au personnage une allure bonhomme, par exemple dans la scène où il plaide pour que la châtelaine ait une attitude plus charitable envers un jeune bohémien qui demande l'asile; dans la version suédoise, l'acteur choisi, Georg Funkquist, a une attitude certes chrétienne, mais qui marque davantage la différence de classe entre le jeune vagabond et lui. Je n'ai pas vu la version anglaise, dans laquelle le même rôle est encore tenu par un autre acteur. Ces différences ne sont évidemment pas dûes au seul changement d'interprète, elle sont le reflet des nuances de perception entre différentes cultures, même si l'action, dans les trois versions, se déroule évidemment en Suède.
"Singoalla" bénéficie d'une superbe photographie de Christian Matras ("La grande illusion", "La ronde", "Fanfan-la-Tulipe"...) qui joue sans cesse sur le clair-obscur, et le film évoque souvent le climat des oeuvres d'Edgar Poe par sa seule imagerie. La musique de Hugo Alfvén est elle aussi remarquable.
Le film fut, comme on pouvait s'y attendre, totalement massacré aux USA par la Monogram qui le distribua. Il fut affublé d'un titre ridicule, "Gypsy Fury" et réduit à 63 mins sur les... 105 (!) originales. On peut supposer qu'il fut mieux respecté en Grande-Bretagne, où il reçut par contre un titre magnifique, "The Wind Is my Lover".
Cette mention de la version anglaise (que je n'ai pas vue dans son intégralité) amène à une autre constatation sur la différence des cultures, cette fois en ce qui concerne le public américain auquel cette version était en majorité destinée. Attention spoiler: "Singoalla", dans ses versions française et suédoise, est évidemment une tragédie. Il en va tout autrement pour la version anglaise.
En effet, le disque suédois (qui n'a malheureusement pas de sous-titres autres que suédois) propose en bonus les 11 dernières minutes de la version anglaise, et cette version se clôt sur l'habituelle "happy end" réclamée par les spectateurs d'outre-Atlantique, du moins à cette époque. Je précise qu'il ne s'agit nullement d'un tripatouillage, remontage ou autre, mais d'un choix délibéré de la part des producteurs et du réalisateur de proposer une fin totalement différente pour cette version. Evidemment, quand on est habitué à la version française, et que l'on vient de découvrir la version suédoise (le DVD est superbe), cette nouvelle fin déconcerte quelque peu !
Reste qu'il s'agit d'une oeuvre à part entière, et que cette version anglaise mériterait, elle aussi, d'être disponible (dans son métrage d'origine évidemment) en DVD ou Blu-Ray.
De même que la version française, évidemment, qui a été restaurée à Bois-D'Arcy. Rappelons que "Singoalla" fut une coproduction entre la France et la Suède, et que si les extérieurs furent bien tournés dans ce dernier pays, c'est en revanche aux Studios de Boulogne que les intérieurs furent réalisés.
Les captures ci-dessous concernent la version française (à gauche) et la suédoise. On peut noter les changements d'acteurs ici et là (il y en a d'autres bien sûr, mais je n'allais pas tous les énumérer...). N'oubliez pas que les captures de la version française viennent d'une VHS, ce qui explique la différence de qualité de ces captures. Bien entendu, le film est somptueux dans ses trois versions.
Voila. En espérant que ce post vous aura donné envie de découvrir le film...



Tiré d'un roman de Viktor Rydberg et superbement adapté pour le grand écran par Pierre Véry, "Singoalla" est une oeuvre qui allie le mysticisme scandinave avec une histoire flirtant sans cesse avec le fantastique, avec des thèmes comme la malédiction ancestrale frappant une famille seigneuriale, dont l'héritier mâle, à chaque génération, meurt de façon tragique quelque temps après son mariage, la peur des fléaux qui frappaient l'humanité en ces temps reculés, la méfiance envers les bohémiens considérés comme suppôts du Diable, etc.
L'intérêt de cette oeuvre magistrale et trop méconnue est aussi le fait que, tout comme le magnifique "Marianne de ma jeunesse" de Julien Duvivier, ou comme "Garou-Garou le passe-muraille" de Jean Boyer, ou encore "Barbe-Bleue" du même Christian-Jaque, ou encore - si l'on veut remonter plus loin - le "Dracula" de la Universal, le film a été réalisé en plusieurs versions simultanées dans des langues différentes. Ici, pas moins de trois versions, toutes réalisées par le même Christian-Jaque, en français, suédois et anglais.
Si Viveca Lindfors, qui parlait parfaitement ces trois langages, incarne Singoalla dans toutes ces versions, son partenaire principal est incarné par Michel Auclair dans la française, et Alf Kjellin (qui devint plus tard réalisateur de téléfilms renommé aux USA) tient le même rôle, celui du chevalier Erland, dans les versions suédoise et anglaise. Beaucoup d'interprètes de la version suédoise se retrouvent d'ailleurs dans la version anglaise, mais sont remplacés par des acteurs français dans "notre" version. Il existe de subtiles différences entre les trois versions. Ainsi, un rôle important, celui du chapelain, est tenu par Louis Seigner dans la version en français, ce qui donne au personnage une allure bonhomme, par exemple dans la scène où il plaide pour que la châtelaine ait une attitude plus charitable envers un jeune bohémien qui demande l'asile; dans la version suédoise, l'acteur choisi, Georg Funkquist, a une attitude certes chrétienne, mais qui marque davantage la différence de classe entre le jeune vagabond et lui. Je n'ai pas vu la version anglaise, dans laquelle le même rôle est encore tenu par un autre acteur. Ces différences ne sont évidemment pas dûes au seul changement d'interprète, elle sont le reflet des nuances de perception entre différentes cultures, même si l'action, dans les trois versions, se déroule évidemment en Suède.
"Singoalla" bénéficie d'une superbe photographie de Christian Matras ("La grande illusion", "La ronde", "Fanfan-la-Tulipe"...) qui joue sans cesse sur le clair-obscur, et le film évoque souvent le climat des oeuvres d'Edgar Poe par sa seule imagerie. La musique de Hugo Alfvén est elle aussi remarquable.
Le film fut, comme on pouvait s'y attendre, totalement massacré aux USA par la Monogram qui le distribua. Il fut affublé d'un titre ridicule, "Gypsy Fury" et réduit à 63 mins sur les... 105 (!) originales. On peut supposer qu'il fut mieux respecté en Grande-Bretagne, où il reçut par contre un titre magnifique, "The Wind Is my Lover".
Cette mention de la version anglaise (que je n'ai pas vue dans son intégralité) amène à une autre constatation sur la différence des cultures, cette fois en ce qui concerne le public américain auquel cette version était en majorité destinée. Attention spoiler: "Singoalla", dans ses versions française et suédoise, est évidemment une tragédie. Il en va tout autrement pour la version anglaise.
En effet, le disque suédois (qui n'a malheureusement pas de sous-titres autres que suédois) propose en bonus les 11 dernières minutes de la version anglaise, et cette version se clôt sur l'habituelle "happy end" réclamée par les spectateurs d'outre-Atlantique, du moins à cette époque. Je précise qu'il ne s'agit nullement d'un tripatouillage, remontage ou autre, mais d'un choix délibéré de la part des producteurs et du réalisateur de proposer une fin totalement différente pour cette version. Evidemment, quand on est habitué à la version française, et que l'on vient de découvrir la version suédoise (le DVD est superbe), cette nouvelle fin déconcerte quelque peu !
Reste qu'il s'agit d'une oeuvre à part entière, et que cette version anglaise mériterait, elle aussi, d'être disponible (dans son métrage d'origine évidemment) en DVD ou Blu-Ray.
De même que la version française, évidemment, qui a été restaurée à Bois-D'Arcy. Rappelons que "Singoalla" fut une coproduction entre la France et la Suède, et que si les extérieurs furent bien tournés dans ce dernier pays, c'est en revanche aux Studios de Boulogne que les intérieurs furent réalisés.
Les captures ci-dessous concernent la version française (à gauche) et la suédoise. On peut noter les changements d'acteurs ici et là (il y en a d'autres bien sûr, mais je n'allais pas tous les énumérer...). N'oubliez pas que les captures de la version française viennent d'une VHS, ce qui explique la différence de qualité de ces captures. Bien entendu, le film est somptueux dans ses trois versions.
Voila. En espérant que ce post vous aura donné envie de découvrir le film...



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Re: Singoalla (Christian-Jaque, 1949).
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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Re: Singoalla (Christian-Jaque, 1949).
C'est vrai, désolé. Y a-t-il un moyen de rattacher ce post au précédent topic, puisqu'ici il s'agit avant tout d'une comparaison entre les versions, qui complète donc le précédent post...
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Re: Singoalla (Christian-Jaque, 1949).
On s'en occupe 

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