Manque dans ma cinéphilie, je viens de réparer cet oubli et le moins qu'on puisse dire, c'est que ce Zazie dans le Metro est un sacré film
. Dès les premières minutes, on sent qu'on va assister à quelque chose proche de l'hallu totale. La jeune Zazie, du haut de ses 10 ans, jure comme charretier... c'est juste pas possible. Même aujourd'hui, j'ai comme l'impression qu'il y aurait des hordes d'associations familiales qui hurleraient au loup! Anti-conformiste, rentre-dedans avec un chouai de nihilisme et Jacques Dufilho par dessus le marché 
... Louis Malle avait décidé de tout jeter sur l'écran et de refaire le cinéma.Le film (qui s'appelait à la base "Anti-Film", come l'atteste le scénario vu dans les bonus) utilise tous les codes cinématographiques existants : ralenti, accéléré, passage de l'un à l'autre via un passage à la vitesse normale lors de poursuites sur les toits de Paris... Des rutputres de ton surprenantes, des dialogues parfois surréalistes et surtout, des sujets étonannts dans la bouche d'une môme pour 1960. Voir zazie demander à tout le monde ce qu'est un homosexuel( puisque Noiret, bien que marié, est un travesti dans un cabaret qui attend patiemment sa nouvelle robe pour sa représentation du soir) et personne ne lui répond. Adultes génés, ils préfèrent être à côté de la plaque plutôt que de faire face à une Zazie adepte du "dans ta face".
Sûr que le film a du remuer pas mal les gens et provoquer des réactions déchainées lors de sa sortie!Ca oscille entre la gouaille genre titi parisien, Buster Keaton -le slaptstick en général-, la parabole sociale, le cinéma vérité... un hommage à la Soupe au canard des Marx Brothers, et des poursuites non-sensiques (la scène d'Yvonne Clech en voiture, un grand moment!) qui préfigurent l'hystérie 60's à la Quoi de Neuf Pussycat ou encore certains Blake Edwards. Et les cascades sur la Tour Eiffel donnent le vertige... la mise en scène a cette capacité de provoquer un certain malaise pendant les déclamations de Philippe Noiret qui semble au bord de tomber dans le vide pendant près de 5 minutes. Hallucinant!
Assez provocateur, totalement délirant, avec des décors hors norme -le bistrot à Pigalle est juste
-, et même si le ton général est à la comédie, on sent poindre comme une petite angoisse existentielle qui fait basculer le film durant quelques scènes dans un ailleurs que le cinéma français ne connaissait pas.En même temps, parler de la multitude de détails et sujets abordés tient de la gageure. il faut vraiment voir Zazie dans le Metro pour comprendre à quel point le film était en avance sur temps - et demeure incroyablement moderne 50 ans après!
Le dialogue final est un beau résumé du film...
Ultra-recommandé!
DVD Z2 Arte -
1.66:1 avec 16/9e
bonus : entretien savec J.P Rappeneau (assez intéressant sur le genèse du rpojet et l'écriture, le film au jour le jour), l'assistant real - Entretien d'époque avec raymond Queneau - film annonce
Bravo pour 
