[reboot] Robocop - Jose Padilha (2014) (avis p.7 et +)

[Cosmodog]

C'est mauvais, c'est clair... Exit la violence, l'humour corrosif et la satire sévère du chef d'oeuvre de Verhoeven (le film que j'ai le plus vu, qui tournait en boucle quand j'étais ado - au moins 40 fois, je connais tous les dialogues par coeur !). Tant qu'Aronofski était attaché au projet, on pouvait espérer une relecture interressante. José Padilha, why not, bien que je sois pas trop fan de "Troupe d'élite". Les BA avaient quasi dissipé les derniers espoirs...

Le premier problème tient à l'écriture, on sent les remaniements multiples, ce qui aboutit à un scénar bardé de trous et très mal équilibré. Le film est étonnament plutôt chiche niveau action et s'étend en palabres inutiles. Les robots ne servent à rien, c'est très mal exploité (la fumeuse "loi Dreyfuss").

Spoiler : :

Et puis voir comme Robocop les dégomme à la chaine les rendent tout à fait inoffensifs !

Le début du film fait un peu illusion, avec une scène d'ouverture calibrée mais un poil osée

Spoiler : :

un ED 209 abat un gamin en pleine rue

et la conception de Robocop qui part dans de nouvelles directions avec des images marquantes.

Spoiler : :

la tête et le poumon seils vestiges humains / la base secrète en Asie

Le reste ne vaut malheureusement pas grand chose. Une mort proprette de Murphy, loin du calvaire de l'original, et un contrepied total puisqu'il garde son identité d'Alex Murphy, là où l'original jouait habilement sur ce thème de l'humanité perdue... Pour le reste, le méchant n'a aucun charisme, Robocop passe trop de temps à discuter avec sa famille dans d'interminables scènes gnangnan, et surtout beaucoup trop de discussions entre cadres de l'OCP + une TV omniprésente dans des scènes très faibles, le tout jouant le ton satirique de manière bien trop fade pour y trouver le moindre intérêt. On finit donc par s'emmerder tandis que le scénario part un peu dans tous les sens en abusant de grosses ficelles et d'incohérences

Spoiler : :

Impossibilité de s'en prendre à un membre d'OCP - le code rouge (idem "directive 4" de l'original) et pourtant Robocop descend Michael Keaton !!

Seul Gary Oldman tire son épingle de jeu dans ce blockbuster à peine divertissant.

[Superwonderscope]

1 075 entrées aux premières séances parisiennes sur 14 salles.

1. Ça augure un score région parisienne/province fort- les vacances aidant et le côté ado-friendly devrait lui assurer un certain succès public
2. Ça fait beaucoup moins que le Robocop version 1988 qui était à 2 700 entrées au même moment.

[Drac]

1er jour France

Robocop : 60 594 (423)
Jack et la Mécanique du coeur : 51 568 (380)
L'ïle des Miam-nimaux : Tempête de boulettes géantes 2 : 49 831 (534)
American Bluff : 33 620 (357)
Mea Culpa : 32 611 (327)
Un Beau Dimanche : 21 353 (190)
Les Rayures du zèbre : 5 813 (141)

Le premier avait fait combien ?

[Dragonball]

L'annonce d'un projet de remake de Robocop avec comme d'habitude fait hurler la moitié d'internet, et les premières images issues ud tournages n'augurait en effet rien de bon, même si, et on s'en rend d'autant plus compte aujourd'hui, quelques images balancé hors de tout contexte n'ont jamais rien prouvé !

L'apparition de la B.A avait cependant commencer à changer la donne, celle ci augurant d'un film d'action potentiellement bien sympa !

Et bien au final, ce Remake de Robocop s'avère non seulement être un excellent film, mais également une excellente surprise, un film intelligent, assez ambitieux même, dans sa volonté de s'affranchir du film de Verhoeven tout en y restant assez attaché.

Bref, loin d'être une pale copie de l'orignal, le film de Jose Padilha s'avère au contraire en être son parfait complètement, préférant explorer des thématiques assez vite expédiées chez Paulo plutôt que de jouer la carte de la surenchère d'action, tout en adaptant le propos à l'époque actuelle.

Exite donc la satire de l’Amérique ultra libérale des années Reagan pour au profit de celle des années Bush et Obama, l’Amérique ultra sécuritaire misant tout sur la technologie (Superbe séquence d'intro en Iran, laissant pensé, vu que le film se déroule dans un futur proche, que les USA ont fini par envahir le pays). Exit aussi les médias US gentiment brocardé par Verhoeven dans le premier Robocop ou les journalistes succipait plutôt la sympathie et place aux pourritures de fox News, symbolisé ici par un Samuel L Jackson en grande forme.

Mais là ou le film marque vraiment des points, c'est dans sa volonté de traiter de manière détaillé toute la genèse de Robocop et les conséquences de celle sur ses proches, là ou cette problématiques était quasiment squeezer chez Verhoeven . (Il me semble qu'il était même dit assez clairement qu'il foutait la trouille à son ex femme en zonant dans son quartier !) laissant à Lewis le côté "humain" du récit.

Évidement, ce choix n'est pas sans conséquences sur le rythme du film. Si le film s'avère très sympa à suivre, l'action se fait par contre assez rare, à part lors du final ou ça dérouille heureusement quand même un peu !

Et si on retrouve ici des industriels particulièrement retord comme dans l'orignal, les "méchants" s'avèrent par contre assez fade. Mais c'est cependant une chose au final une chose assez logique, le film de Jose Padilha jouant la carte du sérieux et du premier degré (Mise à part lors des intervention de Samuel L Jackson , qui ne fait des caisses !) que le film de Verhoeven et son coté comique book débridée.
Pas de voyous complètement tarés ici donc, et encore moins de type se liquéfiant sur place !

Il me semble au passage assez étrange de gueuler contre le fait que le fil soit PG 13, comme si on attendait uniquement du film que des mecs se fasse criblé de balles !

Voilà, pour résumé, une des pires craintes de 2013 s'avère dors et déjà être une des meilleurs surprise de ce début d'années.

[Romain]

Il me semble au passage assez étrange de gueuler contre le fait que le fil soit PG 13, comme si on attendait uniquement du film que des mecs se fasse criblé de balles !

C'est quand même ce que j'attends d'un film comme Robocop!

[Dragonball]

A l'époque ou l'original est sortie, cette violence faisait mouche (Et surtout était compensée par le côté très BD du film !), surtout que Robocop, C'est un film fantastique, pas un film d'horreur !

Mais aujourd'hui, après tant de surenchère dans le films d'horreur et les films fantastiques, à quoi bon essayer de battre l’orignal sur ce terrain ?

[Romain]

Mais aujourd'hui, après tant de surenchère dans le films d'horreur et les films fantastiques, à quoi bon essayer de battre l’orignal sur ce terrain ?

Oui, ben le robocop soft, j'ai déjà donné...

[Manolito]

Ce remake avait été annoncé comme pg13 il y a longtemps, avant même le tournage il me semble.

Je rejoins Dragon sur certaines choses. Ce Robocop n'essaie pas de se confronter à l'original, il se veut moins satirique, moins humour noir, moins ultraviolent. Il se penche plus vers le côté humain de la situation : comment surmonte-t-on les traumatismes de Murphy (traumatisme de sa mort, de sa métamorphose, d'être transformé en ordinateur humain...) ? Le personnage du médecin qui le crée est aussi une nouveauté intéressante. On est dans une SF plus sérieuse et réaliste quelque part. Il y a aussi l'intérêt de plonger Robo dans l'univers sécuritaire d'aujourd'hui, avec les drones, la vidéosurveillance, le regard négatif sur la violence policière...

Bref, c'est quand même un nouveau "Robocop" avec un point de vue et des idées !

Cela dit, il a aussi des faiblesses : le contexte social est peu décrit, Détroit ne paraît pas une ville en ruine et blindé de chômeurs comme dans l'original. Cela donne un portrait de la criminalité et de la pègre très flou. Les personnages secondaires sont moins marquants, la mise en scène moins forte, les scènes d'action paraissent un peu quelconques. Et la fin devient brouillonne... Cela dit, une relecture honorable, ambitieuse, même si pas complètement réussie.

[Karen]

SPOILERS UN PEU


Je rejoins fortement Dragonball et Manolito, tant sur le positif que le négatif.

Une belle surprise, surtout cette première partie, qui, par son intensité et ses idées handicape malheureusement la suite, qui s'avère manquer de fureur en comparaison, et de réelle montée en puissance. Problèmes d'écriture? Montage? Production houleuse?

En effet, la première moitié regorge de scènes fortes (la scène de la guitare, l'apprentissage du personnage, sa sortie et sa course dans les champs, la découverte de son corps...) et de belles idées de mise en scène ( la scène du rêve, le plan séquence dans l'usine, la scène de la webcam, le personnage debout face à son fils...), le tout dans une ambiance froide, crédible, posant des questions éthiques intéressantes (on est vraiment dans un Robocop très Asimov pour le coup), sans mettre de côté une certaine ironie quand même assez piquante par moments. Et puis le personnage existe, même si son background est très mince, on s'identifie facilement je trouve.

Mais donc paradoxalement cette longue exposition dessert le film, et nuit au rythme global (était-ce nécessaire de montrer son long entrainement/dézinguement de 60 robots?) et la deuxième partie s'avère moins palpitante et un peu confuse, la fin arrivant bien vite malgré les deux heures de métrage.

Spoiler : :

Quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi d'un coup le personnage de Julien Lepers veut se débarasser de Robocop? Parce qu'il expose la corruption de manière trop radicale?

Déja envie de le revoir (Julien Lepers devant un triptyque de Bacon!), et j'espère très fort un Director's Cut.

[Romain]

Mais quelle horreur!!! Ce Robocop est désastreux de A à Z! Heureusement, on aura bien rigolé pendant la séance avec Haribo! Ah, la vue du Murphy en morceaux...
Non mais franchement le mec qui joue de la guitare avec des bottleneck au bout des doigts!
Le pire c'est que c'est tout simplement impossible de croire que la population puisse accepter de voir des robots dans ses rues tant ça ne s'impose pas!
Le Detroit du futur a quand même l'air vachement calme... Avec ces quartiers pavillonnaires, ces rues bien propres, je suis même pas sûr qu'il faudrait augmenter le nombre de fonctionnaires de police!
Et puis à quoi bon un flic Robot? Le mec est obligé de se reposer tous les soirs pour recharger ses batteries et prendre sa dose de lipides. Et qu'est-ce qu'il fait mieux qu'un agent normal? Rien, il meurt si on lui tire une balle de calibre 50 dans la tête et il est équipé d'un ordinateur qui lui permet de checker la base de donnée de la ville...
En gros, donnez un PC à vos policiers, une moto tunning (avec néons bleus/rouges) et un TAZER! Oui, car ROBOCOP a un TAZER!!!
De loin, ce qui se fait de pire au cinéma...
Même le thème musical fait Cheap dans ce téléfilm aussi laid qu'un épisode de NCIS.

JE DETESTE!

[Lord Taki]

Et pourquoi on lui coupe pas la main ? Pourquoi il connaît son nom et voit sa famille ?
Je demande parce que je ne le verrai jamais.

[Manolito]

Ici Robocop est un être humain idenditifié et lourdement "réparé", mais bien désigné comme un être humain car justement la population américaine ne veut pas de robots/drones policiers dans les rues...

[Romain]

Et pourquoi on lui coupe pas la main ?

ça, c'est le détail à la con! Le mec, il reste plus rien... Ah si, ça main droite est en assez bon état... "Gardez ça, docteur, ça fera toujours des économies!"
Non, mais à ce niveau de réparation, change tout le bras!
"-Les gars, le mollet est pas mal!
-virez-le, personne ne le verra sur l'affiche"

Bon, admettons que c'est mieux que Murphy ait encore un peu d'humain en lui... Quand tu vois à quel point Keaton est soucieux du look de Robocop, à sa place je dirai:
"Mais foutez lui un gant, les copains, ça fait négligé!"

[Fatalis rex]

Et pourquoi on lui coupe pas la main ?

ça, c'est le détail à la con! Le mec, il reste plus rien... Ah si, ça main gauche est en assez bon état... "Gardez ça, docteur, ça fera toujours des économies!"
Non, mais à ce niveau de réparation, change tout le bras!
"-Les gars, le mollet est pas mal!
-virez-le, personne ne le verra sur l'affiche"

Bon, admettons que c'est mieux que Murphy ait encore un peu d'humain en lui... Quand tu vois à quel point Keaton est soucieux du look de Robocop, à sa place je dirai:
"Mais foutez lui un gant, les copains, ça fait négligé!"

D'ailleurs c'est drôle, dans le film original le scientifique fait remarquer qu'un bras peut être sauvé, et le mec d'OCP lui dit non, changez tout. Exactement l'inverse.

[Cosmodog]

D'ailleurs c'est drôle, dans le film original le scientifique fait remarquer qu'un bras peut être sauvé, et le mec d'OCP lui dit non, changez tout. Exactement l'inverse.

Je me suis justement dit que c'était ça la raison, marquer la différence avec l'original.