Alors ce cinquième épisode de la saison...
Quelle journée mes amis!
Après une visite matinale sur mon chantier histoire de vérifier que les artisans chargés de remettre en état mon bien immobilier Amityville-Like n'étaient pas en train de se tourner les pouces, je dû monter sur Thionville dans le but de projeter Aux Yeux des vivants à quelques journalistes du coin, à ma supérieur et à l'illustrateur Grégory Lê (qui crevait d'envie de revoir son travail à l'écran) ... Une projection à midi à laquelle j'allais assister histoire de pouvoir maitriser un peu mon sujet...
A 12h40, le distributeur de Tanzi Distribution tente de me joindre par téléphone. Je lui raccroche immédiatement au nez. C'est pas le moment de m'embêter, je matte le film, bon sang... Au bout de quelques secondes, je commence à cogiter: "
non, mais attends, on a déjà tout vu ensemble! L'heure d'arrivée, l'hôtel, l'alcool fort... Si il essaie de m'appeler c'est que ça sent le sapin"
Je sors de la salle et compose le numéro de Mr Tanzi... D'une voix tremblotante, il m'annonce que Francis Renaud ne pourra pas venir. Avec une excuse à la con que je ne partagerai pas ici. Tant qu'à me raconter de la merde, vends moi du rêve! Francis Renaud ne pourra pas venir car il s'est blessé en sauvant une famille des flammes juste avant de prendre le train ou Francis a dû défendre une école primaire des attaques d'un dragon... Enfin, débrouille toi Manu mais pas ça!
Catégorique le Romain, je lui dis que son avant-première, il peut se la carrer dans l'oignon si il me trouve pas quelqu'un d'autre... Un figurant, un électricien stagiaire, le mec qui pressera les DVD... "
Qui tu veux, mais je veux que vous soyez 4 à la sortie du train".
Comme par magie, le distributeur d' Henry, Portrait of serial killer (en moins d'une heure) arrive à mobiliser Fabien Jegoudez. Ce qui tombait plutôt bien car son personnage à l'écran m'avait carrément convaincu.
Exposition dans le hall du cinéma montée, on se dirige vers la gare récupérer l'équipe du film à 15h25. Nos moyens sont limités, on a pas le budget ni pour un taxi ni pour une location de berline allemande. Grégory Lê prend la voiture familiale et moi je ferme la marche en Smart Roadster 2 places. Va falloir serrer les fesses en espérant que celui qui partagera mon bolide ne dépasse pas 1m75... L'horreur! Emmanuel Rossi et Fabien Jegoudez avoisinent les 3 mètres et Jean-Pierre Putters est chargé comme un mulet. Le réalisateur Julien Maury, lui, est de taille normale (soit ma taille) et aime visiblement voyager léger (un slip et des chaussettes dans sachet Cash Converters en gros). J'aime cette simplicité.
RDV à l'hôtel pour déposer les affaires et retrouver l'équipe du Républicain Lorrain. Quelques photos pour la une du lendemain et quelques verres en terrasse pour créer du lien. Mais bon, il faut garder en tête qu'à 17h30, tout ce bon monde doit se rendre à la conférence de presse... Oui, je sais, conférence de presse à Thionville, ça fait Too Much mais ça faisait partie des exigences de l'équipe.
Vous ne pouvez pas imaginer tout ce que le cinéma a dû réaliser pendant la semaine pour bricoler une "conférence de presse" qui puisse faire illusion auprès des parisiens. Mentir sur la liste des invités, travailler au corps les correspondants, harceler les télévisions locales, mobiliser des figurants armés de faux micros... Quoi qu'il en soit, ça a fonctionné et pour le petit provincial que je suis, je trouve que ça avait de la tronche.
19h30, Jean-Pierre Putters se lance dans sa séance de dédicaces. Le public est nombreux, exigeant et insatiable. De mon côté, je commence à sentir pointer la fatigue. Dans une heure, le film est supposé débuter, j'ai rien préparé et je ne sais absolument pas comment je vais pouvoir animer le Q & A qui suivra la projection... Et je me bats au téléphone pour motiver des spectateurs mécontents de ne pas pouvoir profiter de la présence de Francis Renaud et Béatrice Dalle.
Après le trailer de l'épisode VI et une courte présentation de votre serviteur (ah vivement avril que je puisse refaire des monologues de 8 minutes), l'équipe arrive en salle devant près de 150 personnes (on notera quand même l'absence de la crew de Montois et celle de Sarreguemines) . Une salle presque blindée comme on en aimerait à chaque dernier vendredi du mois... Quelques mots, de nombreux applaudissements et Aux Yeux des vivants déboule sur l'écran!
En gros, l'équipe a désormais moins d' 1h30 pour manger histoire de reprendre des forces avant l'interrogatoire musclé que je compte bien tenir.
C'est au restaurant que j'ai définitivement compris que Julien Maury était de la race des seigneurs... Ne vous retournez pas, la malédiction de la veuve noire, Halloween 3, la trilogie Jaws, Rec! Mais le truc important, c'est que le bonhomme ne se décompose pas quand tu lui fais part de tes réserves. Il est lucide, il semble sincère et pour ne rien gâcher il endosse avec une facilité déconcertante la tenue du mec sympa. Bon, il est en promo, c'est sûr, mais il a vraiment un côté mec sympa.
C'est légèrement en retard que l'équipe arrive sur scène (quelques spectateurs ont, comme à leur habitude, rejoint le lobby pour profiter du café gratuit et n'ont plus osé remonter en salle...hein, Brice) prêt à répondre aux questions pertinentes d'un public visiblement sous le charme... Mes questions seront nettement moins confortables mais je suis bien obligé de faire honneur à ma sale réputation.
40 minutes d'entretien passionnantes puis une vingtaine à boire du café et à demander des autographes et les Die-Hard Fans (et même l'équipe d'Aux yeux) rejoignent une dernière fois la salle pour le crocodile du brave Hooper amputé d'une bobine. Dommage que c'était la plus excitante du lot.
Finalement la soirée se terminera pour moi peu avant 2h du matin. L'after au 7ème Bar me motive autant qu'un cancer au pancréas et puis de toutes façons je suis crevé... Le lendemain, j'ai prévu de retourner sur mon chantier histoire de vérifier si les artisans n'ont pas trop glandé...
