Gros retard dans mes impressions (merci le boulot!

).
En fait, depuis la mi-serie (mettons quelque part entre l'episode 5 et 7), ce que fiend41 avait releve est effectivement devenu un boulet, moins de par la relation entre les deux personnages principaux initiaux (Rentarou et Enjuu) que de par l'ajout (artificiel) d'une deuxieme cursed children qui finit...par avoir la meme attitude envers Rentarou, ce qui commence a faire beaucoup.
Rajoutons a cela, ce que bibi appellera le "facteur light novel" ou les adaptations ne font non seulement pas que reprendre les "defauts" de l'oeuvre originale, mais aussi de les magnifier.
Les "light novels", ne sont pas seulement qu'un avateur nippon de la "bibliotheque verte", mais rentre dans un modele economique de type multimedia. Le but ultime de l'ecrit etant l'adaptation, le media vise etant l'animation plus que le "live". Les deux sont donc lies, le premier visant le deuxieme se prepare a le seduire, tandis que le deuxieme, et tout en le respectant, le passera neanmoins a la moulinette de ses propres tics et codes.
Le probleme etant, que les tics et codes en questions, sont deja en presence dans l'oeuvre originale, d'ou flagrant double-emploi a la base, et le risque de surcharge a l'arrivee.
Un autre probleme etant la vision (etriquee) que certains producteurs
de l'adaptation animee auront risque, elle aussi, d'etre magnifiee par une vision similaire de l'editeur. Le deuxieme cherchant a satisfaire le premier, les deux cherchant a satisfaire un public qu'ils jugent tous deux (a juste titre ou non) conservateur et peu enclin a des visions novatrices, selon les principe sacro-saint du "pourquoi changer ce qui marche?"
Bref, l'ecrit vise les geeks ("otakus" en sabir local), l'anime aussi...et au final, ceux-ci apprecient qu'on les brosse dans le sens du poil. Les autres spectateurs, par contre, pourraient bien etre decontenances a la longue...
Revenons a BB.
Le cote light-novel se traduit ainsi (comme d'autres adaptations) par une dramatique ou pathos pas toujours bien geree (p.ex. phrases ampoulees et lourdes ou doubleurs jouant sur toutes les variations de tremolos dans la voix, scenes moins dramatiques que...kitsches).
L'on a ainsi des scenes de morts VRAIMENT bavardes ou plus precisement une scene-cle avec un avatar de Chtulhu qui se prepare a fondre sur Tokyo, et qui finira par se faire battre d'une facon plutot ridicule que vraiment sacrificielle.
L'idee des cursed children est tres bonne, mais au final amenee comme si due a une sceance de brain-storming du type:
Il nous faut quelque chose de dramatique?
Euh, des femmes?
Non! Plus dramatique que ca!
Des enfants?
Oui, ca c'est bien!
Pourquoi pas des gamines?
Oui, genial! Des gamines!
Bref, l'idee est bonne, mais le raisonnement lourdingue.
Les ficelles ne sont pas neuves, bien sur. Deja dans les annees 80s, Saint Seiya ou Hokuto no Ken jouaient dessus, mais cherchaient a conquerir un public le plus large possible de lecteurs, l'animation en etait encore a creer ses codes et cherchaient a conquerir une base de spectateurs la plus large possible.
De nos jours, editeur et diffuseur ciblent un public etroit, celui qui, si le produit leur plait, paieront (cher) pour l'avoir a la maison.
Dans les annee 80s, SS et HnK passaient en prime-time, de nos jours les "Shinya Anime"
ou "animes nocturnes" passent a 25:00, 26:00 ou 27:00 (1 heure, 2 heure ou 3 heure du mat'). D'ou; public (vraiment) limite et determine...
Quelque part, on a l'impression que tous les intervenants regardent leur monde a travers le petit bout de la lorgnette.
Pour en revenir a BB, donc, la serie est sombre et passablement desesperee et propose un monde interessant, reminiscent de Kaze no Tani no Nausicaa ou la nature ou une version "corrompue" de celle-ci serait en train de preparer la chute de la race humaine. Du tout bon, donc, mais malheureusement phagocyte par des mises en scene literaires ou d'animation qui soutiennent mal le propos. L'on notera des facilites crasses, de la dramatique a l'emporte-piece et du pathos a bon marche.
La serie est-elle irregardable si l'on n'est pas "geek" soi-meme? Non.
La serie est-elle "bonne"? Mouais, mais elle est surtout "bancale" et passe a cote de son potentiel inherent.
Est-elle recommandee? Disons qu'elle se laisse voire, moins pour ce qu'elle est, que pour ce qu'elle pourrait (aurait du) etre.
Une petite serie sympa, mais au final pas aussi marquante que ne le laissait suggerer son premier (et TRES reussi) episode. Dommage.
Black Bullet: Kuro no Juudan: 3.5 / 5 pour la moyenne, et 3.25 pour les moments vraiment too much.
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.