Plisken a écrit :Pask'à 3h47 y'a chasse et pêche... t'es fou
J'ai jamais compris si c'était un running gag où si ça passe vraiment encore ce genre de truc.
edit : à part ça, je l'adore ce film, ouep. Comme un petit fou. Des allures de conte, tout cela est à la fois d'une profonde tristesse et d'une grande cruauté. Et le beau Noriega est juste parfait, pas évident mine de rien d'être aussi beau et d'inspirer la crainte. J'ai déjà essayé perso et nan rien à faire, les gens me trouvent toujours sympa et me tapent dans le dos.
Wishmaster, tout comme "The Relic", n'est pas le film du siècle.
L'échine du diable arrive en bluray chez les anglais dans un coffret Del Toro, accompagné de Cronos (qui sort aussi en zone A chez Criterion) et Le labyrinthe de Pan :
J'ai l'édition anglaise de Cronos, mais la qualité d'image est très sombre et quand je fais des réglages de lumière je n'obtiens qu'une palette saturée; je voulais savoir si la copie française de chez SevenSept est différente ?? Ou est-ce la tonalité originale et voulue ??
L'Echine du Diable apparait comme le prototype du cinéma de Guillermo del Toro où le fantastique se pare de poésie pour dépeindre un arrière-plan historique plombant. Le film a la bonne diée d'introduire rapidement ses éléments surnaturels pour les rendre d'autant plus acceptables dans la construction de ce huis-clos en orphelinat, avec un spectre qui semble aussi effrayé qu'effrayant. Pour autant, le spectateur est régulièrement renvoyé à ses peurs enfantines, que ce soit l'abandon, la survie en collectivité ou le monstre sous le lit : la direction artistique et la mise en scène de l'architecture sont efficaces, sans artifices disgracieux (les FX sont légers mais suffisants). J'ai bien aimé l'emploi du soupir dans toutes ses facettes, qu'il soit orgasme, peur, voix spectrale ou ultime râle.
La réflexion sur la thématique du fantôme est bien menée et trouve écho dans ce décorum d'orphelinat de fils de gauchistes promis à une fin funeste en cas de victoire du camp franquiste ; ces enfants qui n'auraient pas dû naitre à l'instar des fœtus atteints de spina bifida, donnant titre au film, qu'affectionne le Dr Casares (indiscutable look-a-like du Comte Dooku) ; et cette bombe non-explosée et plantée au milieu de la cour, symbole de la fonction avortée mais aussi de la menace sourde. Les idéaux paraissent également frapper du même mal, ils s'effacent déjà jusqu'à la perte de tout repère moral (Jacinto en est l'incarnation). Les jeunes acteurs sont très bien dans leur composition de l'enfance martyrisée, indéniables moteurs à l'émotion que dégage le film, jusqu'à sa conclusion des plus déprimantes.
L'Echine du Diable se plait à développer son récit de manière posée, fuyant toute facilité de mise en scène (les accrocs du jumpscare n'y trouveront certainement pas leur compte) et liant par son caractère étouffant la petite histoire fantastique et la grande histoire politique à la violence plus sombre encore. Une sincérité bien équilibrée et éloignée de la gentrification actuelle du cinéma de genre.