Mad Max (1979) de George Miller

[arioch]

Le premier MAD MAX faisait la couverture de l'Ecran Fantastique à l'époque avec son affiche française magnifique. Le film est d'ailleurs sortis deux fois en salles dans les années 80. La première fois en version coupée et la seconde fois en version intégrale dans les roues de sa suite. Et MAD MAX 2 est sorti sous le titre MAD MAX 2 : LE DEFI en France, oui, mais le "2" était bel et bien en gros sur l'affiche !

[hitcher]

deux fois à Rosny 2 durant la même période.

Moi aussi j'ai vu Mad Max 2 deux fois au cinéma Artel de Rosny2
J'ai découvert le 1 en VHS, mais je sais plus si c'est avant le 2 ou pas.
Ca n'a pas d'importance...

[dario carpenter]

Passés ces détails, c'est quand même pas la perle extraordinaire... c'est même assez mal écrit à partir du milieu du film, voire complètement idiot. Pourtant toute la première partie est passionnante. Un Bronson on wheels (il manque plus que le poisson rouge violé). La manière dont c'est amené est quand même assez minable : franchement, la vieille au fusil qui force les motards à rentrer dans le cagibi, c'est totalement risible. même si c'est voulu, c'est très très con. Sans parler de la mort de la femme et son gosse sur la route... avec évidemment une panne au moment opportun. N'importe quoi.

Hormis ces scories, un Gibson totalement inexpressif, il ya des images saisissantes, un scope magique et une brutalité évidente dans la mise en image. C'est ce qui ressort et perdure quelques 36 ans après.

Je ne l'avais pas revu depuis un petit moment et si je partage tes réserves sur certains aspects du scénario (les méchants sont peu intéressants) je suis quand même assez bluffé à la revoyure en Blu Ray par l'énergie de la réalisation, du montage, de l'impact visuel (quel Scope!)...il y a un coté hallucinatoire par moments et la partie "vacances" avec son inquiétude latente m'a rappelé curieusement "long week end" et "next of kin" (la scène de la plage, dans le bois)...j'espère que le nouveau "Mad Max" retrouvera cette sècheresse, cette concision et ce malaise (les derniers plans..)...mais j'ai un doute.

[Gronf]

Suis-je le seul aujourd'hui à ne pas faire la fine bouche quand je revois Mad Max ? Ce que j'en ai pensé quand j'ai revu le film récemment : http://lamaisondegaspard.blogspot.fr/20 ... iller.html

[Cosmodog]

Suis-je le seul aujourd'hui à ne pas faire la fine bouche quand je revois Mad Max ? Ce que j'en ai pensé quand j'ai revu le film récemment : http://lamaisondegaspard.blogspot.fr/20 ... iller.html

Non, film culte pour moi que je regardais une fois par an minimum à une certaine époque.
Revu en BR il y a quelques semaines, j'adore toujours l'énergie degagee par ce film et cette violence omniprésente.

[bluesoul]

Entierement d'accord avec l'appreciation de Gronf.

C'est peut-etre une impression perso, mais dans les annees 80s, j'ai l'impression qu'on est passe d'une representation seche et apre de la violence a une version stylise ou paradoxalement la violence est beaucoup plus presente (p.ex. cruelle, impitoyable et omnipresente), mais stylisee, donc rendue "acceptable" pour le public qui parvient a se distancier des images.

A un niveau experience perso, j'avais note que mes parents (je sais, comme referentiel dans le bis, ca fait bizarre, mais attendez ) etaient fondamentalement allergiques a Schwarzie (Terminator) et Sly (Rambo II) et consors, jusqu'au moment ou le concept de "violence" a ete remplacee par de l'"action", genre Mel Gibson (Leathal Weapon) ou Bruce Willis (Die Hard). Le choc aura meme ete rude, comparez un Cobra (1986) et un Leathal Weapon (1987) .

Meme de nos jours, Mad Max ne passerait jamais l'appreciation "familiale", meme si parallelement j'aurais tendance a considerer que les actes de violences sont moins nombreux (mais plus intenses) que dans un PG-13 lambda...

Quelque part, je reste sur qu'un Die Hard realise fin des annees 70s / debut des annees 80s ne passerait pas non plus...

D'ou l'impression qu'on est passe de quelque chose de "brut", qui presente des asperites et peut donc mechamment rester dans la gorge d'un quidam, a quelque chose de "lisse" qui passe toutes les barrieres ou presque....

A ce jeu-la, Mad Max reste un incontournable de la "violence" mechante et in-your-face (pan-dans-ta-gueule! )

Bref, mechamment culte pour bibi et meritant amplement son "Bluesoul Label of quality" Way to go, Rockatansky!

[Gronf]

Il y a aussi cet article que j'ai lu récemment qui qualifie le premier Mad Max de film dépassé (entre autres propos assez consternants)

http://www.leblogducinema.com/critiques ... ant-57717/

Et celui-là aussi avec lequel je ne suis pas d'accord non plus

http://www.leblogducinema.com/critiques ... lte-57731/

[bluesoul]

Ca vaut ce que ca vaut.

Le bonhomme semble aimer le bis. Bon point pour lui.
Apres, c'est comme les gouts et les couleurs, hein? Ca se discute.

Ouaip, il y a des trucs qui "clochent" peut-etre dans le film, mais l'energie que degage le film (et sa suite), font qu'il y a un "apres" et un "avant". Si on a decouvert trop longtemps "apres" (cad qu'on est d'abord passe par les "suites" et "declinaisons", voir l'original est generalement decevant , mais une petite remise dans le contexte aide a la comprehension).

A mon sens, ce qu'il reste au film, c'est son atmosphere de deliquescence (quand tout fout le camp, autant donner un sauf-conduit aux plus dangereux, pourquoi pas?), sa folie furieuse (ces cascades, BORD.L! ) et sa tole froissee (garantie sans GCs Pendant pres de 30 ans et jursqu'a la reponse donnee par SerieZ je flippais a la sequence de la moto dans la nuque ).

Vu dans une salle sur grand ecran debut des annees 80s, et tout bonnement s-c-o-t-c-h-e a mon siege avec un palpitant qui tournait a donf! (au passage, comme Arioch, j'ai grille l'interdit de l'epoque, grace a une carte d'etudiant truquee--mon talent de faussaire! )

On aime. On aime pas. Mais on ne peut nier l'influence. On ne peut nier l'"avant" et l'"apres" du film. Son impact. Son importance.

Bref, pour bibi, MM et MM2: RULEZ! (MM3, ca se discute, et pas qu'un peu )

[Cosmodog]

J'ai découvert MAD MAX 2 en premier. Adoré, subjugué (j'avais 12 ans environ). Enregistré à la TV. Vu, vu et revu.

J'ai vu le premier MAD MAX longtemps après, et de premier abord déçu. Univers différent, moins d'action à grande échelle, plus dur... et pourtant petit à petit je me suis mis a aimer puis adorer ce film. Je trouve qu'il dégage un sentiment de violence diffuse, de perversion, plus noir et ambigu que dans le second, plus orienté comic book quelque part(j'ai jamais été fan du troisième). Le monde de MAD MAX se barre en couille, il est au bord du gouffre. Il est plus anxyogène que celui du 2, ou l'irréparable est survenu (la chute du monde civilisé). Et puis j'aime beaucoup le personnage du chirurgien, plus flippant que Humugus et l'iroquois du second. Et son jeune paumé en perdition, qui donne un ton différent au film. La scène où le chirurgien le rassure (pensant qu'il est un traite) en lui refaisant son neud de cravatte puis lui enfournant un fusil de chasse dans la bouche tout en avançant dans la mer face au soleil couchant symbolise bien la violence et le malaise du monde dépeint.

Bref, on est pas obligé d'avoir vu MAD MAX avant MAD MAX 2 pour l'aimer. Et c'est un film dont j'aime la VF, pourtant grossière. "Je suis l'Aiiiiiiigle de la route !!", la voix particulière du chirurgien et du jeune psycho paumé ajoute à l'ambiance.

[Lord Taki]

Oui enfin article, c'est pas plutôt un commentaire sous forme de blog ces trucs?

[Karen]

Revu il y a peu, chaque vision jusque là ayant donné de plus en plus d'importance au film. Maintenant pour moi plus de doute possible: chef d'œuvre absolu! Le fait d'avoir vu des dizaines de fois le 2 avant avait toujours joué contre l'original, il m'aura fallu bien du temps pour assimiler son 'adn'. Le film ne vieillit pas et est plus percutant que jamais. Tout le monde est un psychopathe potentiel, les flics deviendront des fous et les faibles comme Johnny the boy n'auront jamais leur place dans ce monde. Glaçant.

[MadXav]

Il y a aussi cet article que j'ai lu récemment qui qualifie le premier Mad Max de film dépassé (entre autres propos assez consternants)
http://www.leblogducinema.com/critiques ... ant-57717/

Ce qui est surtout assez rude, c'est que sur un blog qui s'appelle "leblogducinema", on trouve des gens viennent tout juste de découvrir MAD MAX. Qui n'ont pas le recul suffisant pour comprendre / voir à quel point le film de Miller est exceptionnel dans ses séquences d'action, mais surtout à quel point son intérêt va bien au-delà des quelques cascades. Sidérant.
Bref, je citerai l'inspecteur Harry qui disait "Les avis, c'est comme les trous du cul, tout le monde en a un".

J'ai revu le film pour la 20ième fois la semaine dernière. Je l'ai fait découvrir à ma copine qui a été assez secouée et étonnée. Nous avons vu les deux opus suivant les jours d'après et pour elle, c'est clairement l'opus le plus intéressant, le plus dérangeant. Je lui donne raison mais il m'a fallu plus longtemps et plus de visionnage pour le comprendre, notamment parce que comme beaucoup, j'ai tout d'abord découvert le second volet dont je suis tombé amoureux. Avec le temps, les qualité du premier prennent finalement le pas sur la rage du second. L'aspect incroyablement visionnaire du premier MAD MAX ne fait que croître et chaque nouveau visionnage et un pur plaisir !

[fiend41]

j'avais cité y'a longtemps un autre film australien "Stone" qui en plus inclut l'acteur qui incarne Toecutter. il pourrait se situer presque dans la logique et presque avant la "timeline" de Mad max 1... d'ailleurs depuis qq temps le film est cité ainsi..

[dario carpenter]

Souvenirs...Michel Ciment découvre "Mad Max" (Janvier 1982):

"Vu MAD MAX aux Champs-Elysées. Séance de l'après-midi. Salle pleine à craquer. Essentiellement composée d'hommes. Atmosphère très semblable à celle d'un cinéma porno. Silence, concentration, voyeurisme. On attend sa ration de coups comme ailleurs de culs. A la fin, pas mal de sifflets:
les coupures sont visibles; la censure a joué, la presse l'a dit. Le public reste en état de manque: pas assez de sang, pas assez de mutilations."

Celle de Télérama (signée Pierre Murat je crois) était pas mal aussi, faut que je la retrouve dans mes archives!

[Manolito]

Revu, sur le bluray Warner français, un disque HD de très bonne tenue ; on ne devine ses origines modestes que sur quelques plans manipulés (fondus, accélérés) ou d'intérieur. Très belle copie HD. La piste australienne est dolby digital 5.1, elle est très potable, mais la piste doublée "américaine" a seule l'honneur du dts master non compressé...

Et film revu à la hausse. Je percevais avant "Mad Max" comme un film de vengeance linéaire, classique, bien fait, mais n'ayant pas encore les moyens de nous offrir la débauche de tôle froissée de "Mad Max 2". C'est pourtant, avec les années, une réussite assez flagrante.

"Mad Max" doit au western, c'est sûr. Au western italien avec sa bande de motards dépravés et son sadisme consommé. Mais aussi et surtout au western américain classique, d'abord et de toute évidence par sa manière de conditionner son projet de cinéma entièrement autour de son paysage, personnage clé du film, déterminant la forme totalement singulière de "Mad Max", ce paysage plat, ces rubans de route s'étirant jusqu'à l'horizon, n'offrant aucun obstacle à des bolides lancés à pleine vitesse.

Et puis aussi par Max son personnage, l'as du volant mortel qui, comme certains as de la gâchette du western hollywoodien, répugne, est dégouté par la violence qu'on l'encourage à pratiquer. Si le Shane de "L'homme des vallées perdues" se résigne à revenir à la violence pour rétablir la justice, Max reprend le volant pour accomplir sa vengeance. Et comme il le craignait, Max y perd son âme en pratiquant sur le jeune motard (a priori le plus innocent, puisqu'on ne le voit commettre aucun acte cruel volontairement durant le film) le même supplice sadique dont son ami a été la victime. Max devient alors le Night Rider, la même chose que ce qu'il a détruit, une coquille vide conduisant dans la nuit, qui termine le film en fermant les yeux, comme pour oublier tout ce qu'il vient de commettre, son voyage au bout du mal dont on ne revient pas. "Mad Max" est vraiment tout sauf une apologie de l'oeil pour oeil, la folie de Max n'a rien de fun, elle est un gouffre dans lequel il se perd...

Quelque part, "Mad Max" est le film du cycle qui donne le plus de place à Max, à sa psychologie, homme qu'on retrouvera détruit, presque un animal en simple programme de survie par la suite.

La forme est une réussite extraordinaire, premier film de surdoué, avec bien peu de plans laissant la place à des approximations. Tout est parfaitement cadré, planté, enchaîné. Impressionnant ! Bref redécouvert avec enthousiasme !