En 1946, après la capitulation du Japon, l'armée de libération du peuple a beaucoup de mal à faire régner l'ordre en Chine en raison de l'émergence de bandes de brigands très bien organisés. Une trentaine de soldats vont ainsi affronter l'armée personnelle d'un millier d'hommes de Hawk, vieux militaire d'une soixantaine d'années qui tient la région d'une main de fer, à l'abri dans sa forteresse en haut de la montagne du tigre.
Comme la grande majorité de ses films, Tsui Hark fait du neuf avec du vieux. Cette fois, il s'intéresse à une histoire vraie, relatée par la suite dans un roman puis adapté sous forme d'opéra approuvé par le régime avant d'être adapté au cinéma durant les années 70 en Chine Populaire. D'ailleurs, le cinéaste inclut quelques extraits de la précédente adaptations cinématographiques dans sa nouvelle version. Mais le film débute de façon très inattendue sans que l'on ne comprenne vraiment la raison avant d'atteindre le générique final. Cela semble d'ailleurs un peu fou à l'arrivée puisque l'une des séquences les plus spectaculaire du film ne se trouve pas à l'intérieur du déroulement normal de l'intrigue mais bel est bien après le début du générique final !

Cela permet de sortir de la salle sur une très bonne impression en renouant avec les extravagances du cinéma d'action des années 90. Tant pis pour ceux qui se seront rués vers la sortie en abandonnant leur siège trop tôt ! Mais si le film renvoie, dans son épilogue, à un cinéma à l'action un peu folle, le reste du métrage se montre, quant à lui, beaucoup plus classique. Peut être même un peu trop si l'on va voir le film en espérant retrouver quelque chose de plus virevoltant. Film de guerre très classique, jouant souvent sur le pathos un peu exagéré et usant de ficelles assez grosses (les gentils sont malins, les vilains sont idiots !). On pense à un moment à un petit remake des SEPT SAMOURAIS ou des SEPT MERCENAIRES avec son village défendu par une poignée d'hommes aidés par des villageois persécutés par les bandits. Mais il s'agit d'une petite partie du film, le reste s'écartant quelque peu de cette mécanique en exposant le côté des brigands et les ruses d'un éclaireur de l'armée chinoise. Parfois un peu long, s'appesantissant sur des détails ou des événements pas vraiment utiles (le combat avec le tigre, sympathique mais n'ayant pas de réelle incidence sur l'histoire). C'est tout de même un film taillé pour le grand écran avec une image actuelle et, dans le même temps, captant un aspect un peu suranné avec de magnifiques images captant des visages aux joues rougies par le froid. Cela tranche pas mal avec le tout venant américain même si, soyons honnête, nous sommes bien loin d'un DETECTIVE DEE 2 ou encore des meilleurs films de Tsui Hark, beaucoup plus anciens. Et, donc, restez jusqu'à la fin pour découvrir une fin surprenante et visuellement étonnante liée à une fête de fin d'année avant une dernière fantaisie d'un Tsui Hark qui a toujours le don de surprendre, d'une manière ou d'une autre...
Je n'ai pas vu le film en 3D, le film étant diffusé en 2D à l'UGC des Halles, mais comme pour DRAGON GATE 3D et DETECTIVE DEE 2, Tsui Hark continue sa façon bien à lui d'exploiter le relief. C'est assez évident même en découvrant le film en version plate. Sans arrêt, il joue avec les superpositions de plans, rares sont ceux qui n'ont pas un objet, un élément de décor ou une succession de personnages pour forcer la profondeur de champ. Donc, le film gagne sûrement à être vu en 3D surtout qu'il n'est pas ultra découpé comme les grosses machineries hollywoodiennes !
Curieusement, la salle était pleine un samedi à 14h40, une petite salle mais quand même !