En 1931, le réalisateur russe Sergei Eisenstein se rend au Mexique pour tourner un long métrage sur l'histoire de ce pays, avec un financement hollywoodien. Il s'éprend de son secrétaire, un jeune professeur mexicain...
Le décor change un peu pour Greenaway, puisqu'il s'éloigne des époques européennes classiques pour tourner un récit se déroulant relativement récemment et sur le continent américain. Certes, mais le film est quand même centré sur un artiste européen et sur le Mexique, pays dont les racines historiques et culturelles sont bien plus profondes que celles des USA ! Russe expatrié, Eisenstein est malheureux à Hollywood, mais s'épanouit dans cette contrée encore imprégnée de son ferment indien.
Outre la petite leçon d'histoire du cinéma, il s'agit surtout de l'histoire de l'éveil d'Eisenstein, puceau tardif, à sa sensualité (homosexuelle) au cours de son voyage au Mexique. Il n'y a pratiquement aucune allusion au tournage du film (inachevé) "Que viva Mexico !", le réalisateur du "Cuirassé Potemkine" restant le plus souvent dans sa chambre d'hôtel. Le métrage est assez explicite et je suis même surpris qu'il ne soit qu'avec avertissement ! Décidément, la censure en France est plutôt cool, pourvu que ça dure...
"Que viva Eisenstein" n'est pas parfait, il souffre de certains défauts du cinéma de Greenaway (pédanterie, inspiration qui tourne un peu en rond, quelques scènes soulantes : la visite des producteurs).
Finalement, on sort touché plus par l'homme que par le cinéaste. Cela fait longtemps qu'on n'a pas vu un "grand" Greenaway, mais il continue son petit chemin personnel et "Que viva Eisenstein !" apporte une petite brique cohérente et satisfaisante à son grand ensemble...
Sorti au cinéma en France cette semaine...