Dans un village très isolé au bout d'un grand lac russe, le seul lien avec le reste du monde est un facteur qui amène la nourriture et les nouvelles du monde extérieur...
Cet été est sorti sur Paris le dernier long métrage de fiction tourné par le vétéran russe Andrei Konchalovsky. Le réalisateur de "Runaway Train" et "Maria's Lovers" signe ici un film d'auteur qui se veut le portrait pittoresque d'un facteur dans une zone très isolé de Russie.
Derrière l'ambiance rigolarde et populaire, le métrage ménage des moments à la limite du fantastique (moments planants à la Werner Herzog, ponctués par la musique d'Eduard Artemev, le complice de Tarkovski ; visite de l'antre d'une sorcière invisible...) et aussi de lyrisme évoquant un rapport à la Terre Mère et aux souffrances de l'âme très russe. Il évoque encore l'angoisse face au changement du monde, à la désertification rurale, l'internationalisation de la culture et des modes de vie entraînant une acculturation et un nivellement vers le bas.
Malgré d'authentiques moments de splendeur visuelle et un esprit amusant et sympathique, j'ai quand même un peu décroché. Malgré la forte personnalité derrière le métrage, "Les nuits blanches du facteur" ne m'a pas paru qu'un petit film d'auteurs parmi d'autres, ne s'imposant pas particulièrement.
Lion d'Argent à Venise...