Dracula et ses femmes vampires - TV (1974) – Dan Curtis

Science-Fiction, Horreur, Epouvante, Merveilleux, Heroic Fantasy et tout le toutim du Fantastique !

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
bluesoul
Messages : 5103
Enregistré le : sam. sept. 27, 2008 4:09 pm
Localisation : Tokyo dans les annees 70s, baby! Yeah!

Dracula et ses femmes vampires - TV (1974) – Dan Curtis

Message par bluesoul »

Dracula, venu du fin fond de l’Europe superstitieuse, decide de s’implanter en Angleterre et de faire sienne une jeune femme qui lui rappelled trait pour trait la femme qu’il a aime il y a longtemps. Un scientifique se dressera sur son chemin pour arreter la menace qu’il represente…

Le telefilm Dracula realise pour la chaine CBS, representera pour Dan curtis, producteur-realisateur sur le metrage, l’occasion de revenir a ce qui avait lance sa carriere en 1966.

En 1966, Curtis lanca une serie qui de par son concept (radical pour l’epoque) le liera a jamais au fantastique; Dark Shadows TV (1966), genre dans lequel il oeuvrera quasiment jusqu’a sa mort en 2006.

DS etait en effet le mariage “contre-nature” de deux genres totalement antinomique; le soap-opera et le fantastique / epouvante.

Pour memoire, les “soap-opera” sont ces series-fleuves (generalement romantiques) ou au fur et a mesure des multiples saisons (et croissant nombre d’episodes—pouvant facilement depasser le millier quant meme— :shock: ) les relations entre protagonistes deviennent labyrinthiques et les developpements defiant parfois toute logique :mrgreen: . (Le telephage se rememorera ainsi la mort de Bobby Ewing dans Dallas (1978) qui se revelera n’avoir ete qu’un cauchemar—surtout pour Patrick Duffy qui n’aura jamais pu relancer sa carriere en-dehors de la serie :D —ou encore l’enlevement d’une des protagonistes de Dynasty (1981) par des extra-terrestres—ovni inclus :shock: ).

DS totalise ainsi 1220 episodes et plus, repartis sur cinq annees et aura fait le bonheur de generations (rediffusions obliges) d’eleves d’ecoles primaires, colleges et lycees americains en proposant a ses spectateurs; vampires, necromanciens, zombies et autres sorcieres, mais aussi voyages dans le temps (passé et future) et meme un cycle “lovecraftien”. 8))

Au passage, DS proposera un alternative novatrice au mythe du vampire, sorte de “troisieme voie”, ou le vampire—tres humanise—souffrirait de son etat et chercherait a s’en guerir, par opposition a la bête feroce generalement represente sous des auripaux “humains” (Christopher Lee) ou le predateur sexuel (Frank Langella).

Pour son adaptation du mythe cree par Bram Stoker, Curtis puise dans sa propre vision de la creature et recycle ainsi certaines idees de sa serie (un vampire “solitaire” en quete de sa “promise” reincarnee, le tout sublime par les expressions souffreteuses d’un Jack Palance entre le menacant et le pathetique).

A l’arrivee, le metrage est plutot mal percu par les amateurs (fans de Curtis inclus). La raison principale evoquee, etant Palance dans le role-titre, l’acteur n’ayant physiquement que peu de ressemblance avec le monstre dont la memoire du public a ete formatee par les performances de Lee ou Lugosi avant lui.

En fait, physiquement, Palance rappelle Lon Chaney Jr. dans le meme role (Son of Dracula (1943) ), mais la ou le bat blesse avec la version de Curtis, est surtout la realisation de ce dernier avec le scenario de Richard Matheson (quand meme) qui semble peiner a—pour le premier—renouveller le traitement du sujet, et—pour le deuxieme—a adapter le roman quand meme assez volumineux.

Beneficiant d’un budget apparemment assez consequent pour sa production, Curtis tourne ainsi en Angleterre et en Yougoslavie, mais bizarrement, le resultat parait tres souvent etonnament “cheap” a l’ecran. Ainsi, le delabrement de certains decors est invisible a l’ecran, tout comme d’ailleurs le cote grand bourgeois d’autres decors…Certains evenements, plus que suggeres, sont literallement escamottes du recit (le naufrage du Demeter se resumant a un Dracula debout sur une plage et une allusion plus tard dans le recit).

La narration semble aussi “zapper” ou accelerer certains evenements ou ralentir longuement sur d’autres, creant un rythme tres chaotique ou parfois, le spectateur doit attendre les explications (dialogues) des protagonistes pour raccocher les wagons et se (re-)situer dans le recit…

Au final, seul le dernier quart du film trouve son equilibre dans l’affrontement final, bouclant la boucle en Transylvanie et mettant un point final a la malediction du monstre.

Mattheson (The Stranger within TV (1974), Dead of Night TV (1977), Stir of Echoes (1999) ), ayant fait des miracles sur les adaptations de notamment Poe pour Roger Corman (House of Usher (1960), The Pit and the Pendulum (1961) The Raven (1963) ), ayant developpe l’univers de l’ecrivain, semble nettement moins a l’aise lorsqu’il s’agit de “puiser” dans un recit tres developpe pour en reprendre l’essentiel, mais pas l’integral.

Si Jack Palance (The Professionals (1966), Chato’s Land (1972), Alone in the Dark (1982) ) dans le role-vedette semble un choix eminement incongru, il ne se debrouille au final pas si mal avec la mise en scene voulue par le realisateur, proposant ainsi une creature brutale et pathetique, entre la vie et la mort, mais indubitablement loin de toute “humanite”.

Nigel Davenport (Peeping Tom (1960), Man of the World TV (1963), No Blade of Grass (1970) ), dans le role de Van Helsing, voit quant a lui son personnage plutot mal amene et au final exploite par Curtis, meme si sa performance est plus que satisfesante.

Un telefilm, qui malgre etre du a la “camera” d’un maitre dans le genre, est malheureusement tres bancal dans son traitement technique (et narratif), d’ou emerge juste cette idee d’un vampire “maudit” dans ses sentiments et ronge dans sa solitude. Interessant, mais tres leger quand meme…

Dracula: 3.0 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
Superwonderscope
DeVilDead Team
Messages : 21525
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 9:09 am
Localisation : Pyun City

Re: Dracula TV (1974) – Dan Curtis

Message par Superwonderscope »

en avant-première, la critique du Blu Ray français qui sort le 4 février (avec un DVD en séparé) :

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=8574
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
arioch
Site Admin
Messages : 12543
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 2:17 am

Re: Dracula TV (1974) – Dan Curtis

Message par arioch »

Le Blu-ray et le DVD sont vendus séparément.
"Fuck The World", Rambo
comte vonkrolock
Messages : 10220
Enregistré le : mer. févr. 28, 2007 6:32 pm
Localisation : Dans les Carpathes Lyonnaises

Re: Dracula TV (1974) – Dan Curtis

Message par comte vonkrolock »

J'avais bien accroché au film House of the Dark Shadows de Dan Curtis à travers la sortie du BR chez Warner dernièrement (du en grande partie à la sortie du remake/reboot de Tim Burton).
Image
C'est bancale certes, le rythme est décousu, on croirait un film TV. Mais malgré tous ça, il y a ce style, cette ambiance unique des seventies qui fait qu'ont appréciera ce spectacle désuet pour ce qu'il est une petite série B Fantastique loin d'être ennuyeuse.
J'attend donc au vu de la très bonne critique technique, ce métrage dont je n'avais vu seulement quelques extraits à la TV à une époque ou tous cela était encore le saint Graal du genre :D Tu voyait Dracula dans le titre et tout était dis.... Brrrr.... J'en est encore quelques frissons :mrgreen:
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. :D
Snake Plisken Escape from NY
Manolito
Site Admin
Messages : 21654
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 2:17 am

Re: Dracula et ses femmes vampires - TV (1974) – Dan Curtis

Message par Manolito »

Je rejoins assez l'avis de Christophe sur ce "Dracula et ses femmes vampires". Le générique fait saliver (Dan Curtis + Richard Matheson + Jack Palance (pourquoi pas...) + le hammérien Simon Ward...), les moyens sont assez importants pour ce qui est à la base un téléfilm (plus que pour un Dracula de la Hammer même, serait-on tenté de dire). Mais le résultat laisse partagé.

La narration est assez soignée, les nombreux extérieurs et décors naturels apportent un certain cachet, les péripéties sont variées, l'approche s'écarte des classiques Universal et Hammer...

Mais la mise en scène n'est pas toujours inspirée, le spectateur peut s'ennuyer par moment. Il y a quelques moments forts (le dénouement en particulier), mais aussi des moments d'ennui, des instants de terreur trop anodins pour accrocher le spectateur. Les flashbacks censées rendre Dracula plus sympathique sont mal exploités. Bref, une variante intéressante sur le Dracula de Bram Stoker, mais pas non plus un indispensable du genre...

Image

Vu sur ciné + replay, copie 1.77 16/9 (format discutable pou un titre qui reste à l'origine un téléfilm 1.37, mais bon, ce n'est pas spécialement gênant au visionnage), bande son mono VM anglaise pcm 2.0, STF...
Répondre