
Trois immigrés sri-lankais sans lien se font passer pour une famille afin d'obtenir des papiers trafiqués. Ils sont accueillis en France bien qu'ils veulent partir vers l'Angleterre. En attendant que leur demande soit traitée, ils sont placés dans une cité de région parisienne minée par les trafics de drogue...
Sorti aujourd'hui de la Palme d'Or 2015 avec le "Dheepan" de Jacques Audiard, un film au sujet fort et un pari très original. Audiard fait interpréter le métrage par d'authentiques tamouls parlant essentiellement dans leur langue. Le début de "Dheepan" fonctionne bien en ce sens, sachant donner vie à ses personnages, les rendre attachants mais pas irréprochables.
Si Audiard réussit la partie intimiste de son film et une mise en place très probante de son trio de migrants, il tend hélas à déraper en partant dans sa description de sa cité-la-plus-pourrie-du-monde, peinture schématique, pas très crédible, appuyant jusqu'à la caricature certains aspects (la violence, les trafics) et en gommant complètement certains autres (les difficultés sociales, la cohabitation des différentes strates d'immigration, de culture et de religion). Le film change de braquet et, par exemple, laisse complètement tomber des choses intéressantes, comme le parcours de la fillette.
Résultat, on n'y croit pas trop, et on n'y croit encore moins avec un final sous forte influence
Spoiler : :