Déjà, la copie présentée dans la Box Bond 50 est superbe! Les couleurs sont éclatantes (le costume rougeoyant de perles de Solitaire sur sa chaise, le séquence vaudou finale, la parade du début...) et le son pétarade comme il faut. pas de saturation, bon équilibre dialogues/bruitages/musique... très agréable à l'oreille.
J'ai trouvé le scénario beaucoup plus fluide et équilibré entre les séquences d'action, de dialogues, et d'installation de l'histoire. Moore se met dans un costume inattendu : il est séducteur, élégant & classe (tout le contraire de Connery), mais sait castagner quant il faut. il exécute certaines de ses cascades (la bagarre dans Harlem, le speedboat...). il y a quelques légers gags plus ou moins bienvenus, avec des punchline qui font leur effet. En fait, il m'a paru se glisser dans la peau du personnage avec plus de facilité que dans mon souvenir! Et surtout, il se défend vraiment bien en imprimant un style différent.
Sinon, cette histoire de trafic de drogue est commune aux années 70 et à la blaxploitation, auquel le film tente à sa manière de raccrocher. Les champs de pavot explosés ressemblent à la scène d'ouverture de Cleopatra Jones (qui a copié qui, les films ayant été probablement tournés en même temps ou effet du hasard?) avec un trsè joli boulot de Derek Meddings d'ailleurs... c'est par ailleurs une des choses qui m'a un peu fait tiquer, voire dérangé. Yaphet Kotto (plutôt bon!) s'entoure uniquement de noirs pour ses opérations. de Harlem aux caraïbes, chacun semble raccroché à son cartel. du chauffeur de taxi à l'agent travaillant pour le FBI (Rosie/Gloria Hendry). Pour faire la balance et probablement ne pas se faire traiter de raciste, le scénario ménage deux seconds rôles (au FBI) de blacks du bon côté de la loi. Il n’empêche que cette disposition scénaristique du peuple noir United qui trouve dans la drogue le seul moyen de faire plier "les autres" me parait curieux voire contestable sur le fond

Idem pour cette bonne idée de base pour Solitaire/ Jane Seymour (jolie mais en effet très potiche). A savoir le pouvoir de lire l'avenir dans le tarot. Ça et le vaudou (voir l'image finale du film) apportent un aspect imaginaire différent dans l'univers Bond et le plonge dans le fantastique. Le fait que ce soit lié à
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Je trouve par contre qu'Hamilton se débrouille beaucoup mieux que dans DAF. C'est toujours pro, bien cadré mais surtout bénéficie d'un scénario qui permet l'utilisation de décors (extérieurs ou ken Adam) de manière régulière. La poursuite en bateau est haletante et comporte juste des temps morts dus à l'intrusion de personnages incongrus (le shériff lourdaud Pepper, assez insupportable). Elle dure un chouia trop longtemps, mais Hamilton donne le maximum du cadre offert. Ceci posé, le fait que cela ne soit pas en Scope diminue l'impact de certaines scènes larges (le final, notamment). Dommage.
L'histoire est aussi servie par des seconds rôles plus intéressants que du précédent Bond. Surtout, ils ont un impact dans le scénario (pas de Bambi & Thumper à l'horizon);
Au final, à ma grande surprise, ça m'a fait assez plaisir de le revoir. J'y ai découvert des détails plus diversifiés, une histoire conventionnelle de drogue mais avec des éléments originaux (les mises à mort du début, le coup de la parade funéraire, l'arrivée du Baron salei à la fin). Peut-être un peu trop long en effet, mais un Bond d'une bonne tenue!
Une question que je me suis toujours posée (peut-etre réponse dans les bonus du BD?): pourquoi avoir abandonné le format anamorphique et les tournages en Panavision 2.35:1 pour du 1.85:1 sphérique sur celui-ci et le suivant?