
Réalité de Quentin Dupieux (2015)
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Réalité de Quentin Dupieux (2015)
Ah ouais quand même

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Re: Réalité de Quentin Dupieux (2015)
on va se faire chier à Gerardmer ...
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Re: Réalité de Quentin Dupieux (2015)
C'est... comment dire... bien du Quentin Dupieux.
L'image un peu surexposée c'est sa marque de fabrique, entre autres choses...
Il a aussi trouvé une bonne catch phrase qui rendrait bien sur l'affiche du film juste en dessous du titre :
"Kubrick, mes couilles".
L'image un peu surexposée c'est sa marque de fabrique, entre autres choses...
Il a aussi trouvé une bonne catch phrase qui rendrait bien sur l'affiche du film juste en dessous du titre :
"Kubrick, mes couilles".
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Re: Réalité de Quentin Dupieux (2015)
la critique de Sophie Schweitzer (dont je me situe aux antipodes)
http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=9510
http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=9510
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Re: Réalité de Quentin Dupieux (2015)
Vu hier soir en avant-première (après avoir fait 20km dans un froid pas possible en vélo .. et 20 km retour. Bref)
"Réalité" est un film absurde. Mais au sens premier du terme. Que ce soit dans son scénario et sa mise en scène. Inutile de vous décrire le scénario, il n'y a pas de progression narrative, mais seulement une trame de départ.
"Jason, cameraman sur des plateaux TV ennyant, décide de se lancer dans la réalisation de son premier film "Waves". Film d'horreur de série Z, le producteur lui donne un délai de 48 heures pour trouver le meilleur gémissement lors d'une scène de son film, pour ensuite signer le contact de production."
D'une durée très courte de 1h27 - que l'on ne voit strictement pas passé - le film de Dupieux est clairement dans la veine de ses précédents films. Univers surréaliste, minimalisme et expérimentations sont de mises. Avec un casting à la fois U.S et Francais, comprenant le génial Alain Chabat et Jonathan Lambert (qui n'en fait pas des tonnes, et son personnage colle bien à la mentalité de l'acteur).
Le fait de retrouver Chabat dans ce genre de film permet déjà de sortir des sentier battu. Habitué à la comédie, c'est alors que l'on redécouvre l'acteur dans ce métrage oscillant avec la comédie et l'expérimental. De nombreuses scènes portent à rires (la scène du bureau, totalement dérangeante et volontairement crispante par rapport aux gimmicks de Lambert ou encore celle de l'arrivé de Chabat dans l'asile).
Rêve ou réalité ? Fiction ou vie réelle ? Le film joue sur les deux tableaux, à n'en faire plus qu'un. Lorsque que l'on croit qu'un personnage (le réalisateur misant beaucoup sur les personnages secondaires) rêve, un élément vient alors démontrer que nous sommes bien dans la réalité, rendant le scénario encore plus confus et brouillant. De même pour la mise en abyme qui se veut infinie, tournant sur elle même, tel un chien se mordant la queue. Quand on croit pouvoir tenir une solution, il y a toujours un nouvel élément ou sujet venant disloquer cette éventualité. Il est alors impossible de comprendre à la première vision le film. Même peut-être à la seconde ou tiers.
La photographie est simplement magnifique, propre, sans superflu,; très minimaliste et peu chargé en détail. On se concentre alors uniquement sur les personnages, avec peu de changements de décors. Situations et environnements récurrents, on évolue dans des terres connues car vu au moins une fois, puis répéter comme une boucle.
La bande-son est unique. Au vu de la discographie de Dupieux, nous sommes totalement dans son trip de répétition (pire que Philips Glass) au point d'avoir une boucle de une mesure répété durant tout le film. On ne peut, objectivement, donner un avis sur la qualité de la musique, tant celle-ci est alors utilisé comme leitmotiv.
Mais pour le spectateurs aimant le genre, il y a des tas de références dans le film. Que ce soit sur les films antérieurs à Dupieux (Rubber revient ici sur le programme du cinéma en tant que Rubber 2) ou même à l'univers du cinéma d'horreur en règle général : "Vidéodrome" avec le concept des T.Vs et de la cassette vidéo, le nom du protagoniste est Jason - inutile de s'étaler d'avantage - le scénario peut s'apparenter à celui de Berbarian Sound Studio dans la recherche de plans sonores pour un film de série B/Z - remplaçant le studio italien par la Californie. C'est alors que l'on peut peut-être se demander si tout cela n'est pas un film sur la dépression et le burn out, imposée par la pression des productions sur les différents protagonistes (Chabat évidemment, mais aussi l'animateur se grattant sans arrêt).
Dupieux a t-il voulu faire son "Antre de la folie" à la sauce franco-américain ? remplaçant les ténèbres par des décors sur-exposés ? C'est très dur d'y trouver un sens en tant que spectateurs, mais simplement, d'y voir une expérience, sans trop chercher à comprendre. En résulte un film innovant, qui risque de déplaire fortement à la majorité du public, mais très intéressant sur le concept même de ce que doit être un film.
Note : 5/6
"Réalité" est un film absurde. Mais au sens premier du terme. Que ce soit dans son scénario et sa mise en scène. Inutile de vous décrire le scénario, il n'y a pas de progression narrative, mais seulement une trame de départ.
"Jason, cameraman sur des plateaux TV ennyant, décide de se lancer dans la réalisation de son premier film "Waves". Film d'horreur de série Z, le producteur lui donne un délai de 48 heures pour trouver le meilleur gémissement lors d'une scène de son film, pour ensuite signer le contact de production."
D'une durée très courte de 1h27 - que l'on ne voit strictement pas passé - le film de Dupieux est clairement dans la veine de ses précédents films. Univers surréaliste, minimalisme et expérimentations sont de mises. Avec un casting à la fois U.S et Francais, comprenant le génial Alain Chabat et Jonathan Lambert (qui n'en fait pas des tonnes, et son personnage colle bien à la mentalité de l'acteur).
Le fait de retrouver Chabat dans ce genre de film permet déjà de sortir des sentier battu. Habitué à la comédie, c'est alors que l'on redécouvre l'acteur dans ce métrage oscillant avec la comédie et l'expérimental. De nombreuses scènes portent à rires (la scène du bureau, totalement dérangeante et volontairement crispante par rapport aux gimmicks de Lambert ou encore celle de l'arrivé de Chabat dans l'asile).
Rêve ou réalité ? Fiction ou vie réelle ? Le film joue sur les deux tableaux, à n'en faire plus qu'un. Lorsque que l'on croit qu'un personnage (le réalisateur misant beaucoup sur les personnages secondaires) rêve, un élément vient alors démontrer que nous sommes bien dans la réalité, rendant le scénario encore plus confus et brouillant. De même pour la mise en abyme qui se veut infinie, tournant sur elle même, tel un chien se mordant la queue. Quand on croit pouvoir tenir une solution, il y a toujours un nouvel élément ou sujet venant disloquer cette éventualité. Il est alors impossible de comprendre à la première vision le film. Même peut-être à la seconde ou tiers.
La photographie est simplement magnifique, propre, sans superflu,; très minimaliste et peu chargé en détail. On se concentre alors uniquement sur les personnages, avec peu de changements de décors. Situations et environnements récurrents, on évolue dans des terres connues car vu au moins une fois, puis répéter comme une boucle.
La bande-son est unique. Au vu de la discographie de Dupieux, nous sommes totalement dans son trip de répétition (pire que Philips Glass) au point d'avoir une boucle de une mesure répété durant tout le film. On ne peut, objectivement, donner un avis sur la qualité de la musique, tant celle-ci est alors utilisé comme leitmotiv.
Mais pour le spectateurs aimant le genre, il y a des tas de références dans le film. Que ce soit sur les films antérieurs à Dupieux (Rubber revient ici sur le programme du cinéma en tant que Rubber 2) ou même à l'univers du cinéma d'horreur en règle général : "Vidéodrome" avec le concept des T.Vs et de la cassette vidéo, le nom du protagoniste est Jason - inutile de s'étaler d'avantage - le scénario peut s'apparenter à celui de Berbarian Sound Studio dans la recherche de plans sonores pour un film de série B/Z - remplaçant le studio italien par la Californie. C'est alors que l'on peut peut-être se demander si tout cela n'est pas un film sur la dépression et le burn out, imposée par la pression des productions sur les différents protagonistes (Chabat évidemment, mais aussi l'animateur se grattant sans arrêt).
Dupieux a t-il voulu faire son "Antre de la folie" à la sauce franco-américain ? remplaçant les ténèbres par des décors sur-exposés ? C'est très dur d'y trouver un sens en tant que spectateurs, mais simplement, d'y voir une expérience, sans trop chercher à comprendre. En résulte un film innovant, qui risque de déplaire fortement à la majorité du public, mais très intéressant sur le concept même de ce que doit être un film.
Note : 5/6
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Re: Réalité de Quentin Dupieux (2015)
Je suis resté hermétique à ce film. Du tirlipotage branchouille tendance geek gâté qui à force de vouloir jouer sur le Xième degré m'a lâché en pleine route.
Le truc qui me fait aller dans ce sens lors de sa projection au festival de Gérardmer (espace LAC) : dès les premières secondes (les PREMIERES SECONDES, hein, dites vous qu'il n'y a eu aucune image à l'écran!) du générique, il y avait quelques gars qui étaient morts de rire, à l'apparition du nom de la boite de prod. Gné? Dès la première phrase prononcée, même phénomène. fin du générique de début : hilarité. On s'est regardé avec les spectateurs qui étaient à ma gauche et à ma droite, un peu étonnés, médusés. Il y a donc du y avoir des choses qui m'ont échappé quand le mot "Realitism" s'est affiché à l'écran, mais qui n'a pas du échapper aux aficionados.
BreF.
Je trouve la photo moche : c'est vraiment pas du cinéma pour moi. Rendu clinique, métallique, sans grand contraste. Triste.
Omega parle de Chabat qui permet de sortir de sentiers battus... c'est tout le contraire. Ca fait bien rentrer le produit dans le rang des films exploitables et visibles par le plus grand nombre et va permettre peut-être (enfin) à Dupieux d'avoir un succès. Chabat fait du Chabat, un peu tendance les nuls dans son côté prout-pouêt donc ça devrait garantir un minimum de visibilité au film (c'est plus vendeur qu'un Pneu
)
Des plans qui durent sans raison apparente (la scène du gars en jeep qui conduit, conduit, conduit.... un peu comme le plan de Tarkhovski dans Solaris. mais bon la comparaison s'arrête là
)... pourquoi? Pour dire quelque chose, visiblement. Mais quoi? Sait pas. Juste que c'est long.
Le film se veut conceptuel et le reste sur ses (heureusement assez courtes) 87mn. Il y a quelques gags qui font sourire, mais c'est quand même bien maigre, excusez Dupieux.
C'est pas que je me sois ennuyé mais c'est terriblement vain à force d'absurde pour l'absurde. on a compris qu'il souhaite jouer avec la notion de réel, de film-gigogne qui se mord la queue, de cauchemar sans fin, mais bon, ce petit jeu nombriliste pour happy few au bout d'un moment, ça me saoule.
Le truc qui me fait aller dans ce sens lors de sa projection au festival de Gérardmer (espace LAC) : dès les premières secondes (les PREMIERES SECONDES, hein, dites vous qu'il n'y a eu aucune image à l'écran!) du générique, il y avait quelques gars qui étaient morts de rire, à l'apparition du nom de la boite de prod. Gné? Dès la première phrase prononcée, même phénomène. fin du générique de début : hilarité. On s'est regardé avec les spectateurs qui étaient à ma gauche et à ma droite, un peu étonnés, médusés. Il y a donc du y avoir des choses qui m'ont échappé quand le mot "Realitism" s'est affiché à l'écran, mais qui n'a pas du échapper aux aficionados.
BreF.
Je trouve la photo moche : c'est vraiment pas du cinéma pour moi. Rendu clinique, métallique, sans grand contraste. Triste.
Omega parle de Chabat qui permet de sortir de sentiers battus... c'est tout le contraire. Ca fait bien rentrer le produit dans le rang des films exploitables et visibles par le plus grand nombre et va permettre peut-être (enfin) à Dupieux d'avoir un succès. Chabat fait du Chabat, un peu tendance les nuls dans son côté prout-pouêt donc ça devrait garantir un minimum de visibilité au film (c'est plus vendeur qu'un Pneu

Des plans qui durent sans raison apparente (la scène du gars en jeep qui conduit, conduit, conduit.... un peu comme le plan de Tarkhovski dans Solaris. mais bon la comparaison s'arrête là

Le film se veut conceptuel et le reste sur ses (heureusement assez courtes) 87mn. Il y a quelques gags qui font sourire, mais c'est quand même bien maigre, excusez Dupieux.
C'est pas que je me sois ennuyé mais c'est terriblement vain à force d'absurde pour l'absurde. on a compris qu'il souhaite jouer avec la notion de réel, de film-gigogne qui se mord la queue, de cauchemar sans fin, mais bon, ce petit jeu nombriliste pour happy few au bout d'un moment, ça me saoule.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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Re: Réalité de Quentin Dupieux (2015)
Il fallait la repérer mais elle est bonneSuperwonderscope a écrit :excusez Dupieux.

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- Localisation : Pyun City
Re: Réalité de Quentin Dupieux (2015)
Merci 

Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Re: Réalité de Quentin Dupieux (2015)
Comme tu le soulignes, Chabat reste lui-même, mais ce n'est pas tant dans son rôle qui s'éloigne des sentiers, mais dans le genre lui-même. Il est l'argument commercial d'un film anti-commercial (ou plutôt, très difficile d'accès) qui reste de marcher grâce justement à une comm' intéréssante et plutôt bien préparée.
Un effet de surprise pour le spectateur en somme .. Le bouche à oreille négatif peut par contre, jouer le rôle inverse aussi.
Tout est compliqué autour de ce film, comme le film lui-même
Un effet de surprise pour le spectateur en somme .. Le bouche à oreille négatif peut par contre, jouer le rôle inverse aussi.
Tout est compliqué autour de ce film, comme le film lui-même

Re: Réalité de Quentin Dupieux (2015)
Je n'aime aucun des films de Dupieux, mais alors aucun. Et malgré tout je suis toujours un petit peu enthousiaste à l'idée d'en voir un nouveau, ne serait que pour le trip zarbi et les deux, trois idées tordues dont je vais me rappeler (le coup des rats pour planquer la dope dans Wrong Cops par ex.). Cela dit que je me tape aussi des grosses merdes hollywoodiennes à la Hunger Games, quitte en m'endormir dessus et me les passer en 3 fois. Donc mon avis vaut ce qu'il vaut, peanuts.
Re: Réalité de Quentin Dupieux (2015)
Je suis toujours un peu déçu depuis Wrong (voir agacé pour Wrong Cops) car je trouve que c'est un peu trop la même chose, mais force est de constater que 'Réalité' est son film que j'ai préféré depuis Rubber. Grâce à des personnages attachants, passionnés et drôles. Et un vrai retour à l'inquiétant aussi. Chacun en retirera ce qu'il veut, c'est ce que j'aime chez Dupieux. Pour moi c'est vraiment le côté 'passionné' que j'ai ressenti, par les histoires de quatre personnages. Chabat et son gémissement parfait, la petite fille et la cassette, Jonathan Lambert et ses films et le présentateur et ses boutons invisibles. Et le directeur aussi peut être. Chacun est à fond dans son truc et tout se mélange. Quand j'y repense je trouve ça beau.
Re: Réalité de Quentin Dupieux (2015)
Vu ce matin. Chabat fait marrer cinq minutes avec ses cris d'agonie improbables, le reste ne m'a pas décroché un sourire.
Quant au délire méta...J'ai même pas cherché à comprendre. 
Quant au délire méta...
Spoiler : :

Re: Réalité de Quentin Dupieux (2015)
Vu sur le Blu-Ray français (qualité au top mais un peu chiche en bonus).
C’est vraiment le film le plus abouti de Dupieux, on retrouve ici des éléments de ses films précédents (surtout Rubber et Wrong) mais il pousse les choses beaucoup plus loin dans la mise en abime et l’absurde, tout en étant à la fois plus accessible (Chabat oblige !). Bref, chef d’œuvre ! (si si
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C’est vraiment le film le plus abouti de Dupieux, on retrouve ici des éléments de ses films précédents (surtout Rubber et Wrong) mais il pousse les choses beaucoup plus loin dans la mise en abime et l’absurde, tout en étant à la fois plus accessible (Chabat oblige !). Bref, chef d’œuvre ! (si si
