Évolution - 2015 - Lucile Hadzihalilovic

[Manolito]

Sur une étrange île volcanique, des femmes vivant seules élèvent des petits garçons, qui disparaissent parfois mystérieusement...

Il aura fallu attendre plus de 10 ans pour voir le second long métrage de Lucile Hadzihalilovic après "Innocence", qui m'avait assez enthousiasmé. Et hélas, cette seconde livraison est assez décevante. Il y a beaucoup de symétries avec "Innocence" (les enfants persécutés par un monde d'adultes qui leur paraît indéchiffrable et effrayant), mais le résultat est ici abscons, répétitif et laborieux. Comme dans "Innocence", Hadzihalilovic joue sur des moments jouant avec les limites concernant la pédophilie, c'est encore plus clair ici, mais ça fait limite gratuit. Enfin, bref, du cinéma expérimental joli, mais qui fait sérieusement court-métrage étalé. Vu au PIFFF, sortie prévue dans les salles en mars 2016.

[DPG]

Pas vraiment convaincu non plus. Une belle ambiance, des chouettes images, des enfants justes, et pis c à peu près tout... Pour le reste, un côté intrigant qui se transforme doucement mais surement au fil de la séance en un ennui poli... Je peux comprendre qu'on aime, mais pour ma part, j'ai trouvé le temps bien long....

[bluesoul]

Vu a l'instant en loc' (physique) et...assez decontenance...

Plastiquement tres reussi, meme si une certaine tendance a jouer trop la carte "auteurisante"...

M'enfin, par exemple compare avec Trouble every Day, ici le cote "artsy" marche assez bien. Il y a des compositions, une esthetique, des ensemble reussis!

La ou le metrage marche nettement moins bien est le contenu et le pourquoi-du-comment...

Il y a un cote innocence bafouee our maltraitee, mais ca reste diablement abscond quant a ce qui se passe.

Essentiellement, j'ai l'impression que

Spoiler : :

une societe uniformement feminine(?) "viole" (pas literalement, hein) les enfants males en les transformant en, euh..."ventres a louer" , meme s'il y a un cote creatures "autres", creees spontanement ou artificiellement, mais tout ca reste treeeeeees (trooooooop, en fait ) flou.

Donc, je sais pas, euh, pamphlet feministe inverse(?), pensum sur la perte de l'enfance(?), euh, sur un monde ou le concept de reproduction devient a, euh, geometrie TRES variable?? Vraiment pas tres tres clair.

A vrai dire, si quelqu'un a des eclaircissements, genre un lien vers une interview ou un commentaire de la realisatrice, je suis TRES interesse...

Bizarrement, certaines scenes ou concepts du film ramenent a d'autres productions/medias, parfois TRES inattendus:

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The Shape of Water pour le cote "relationnel" avec le milieu aquatique et l'imagerie de gosses...dans des aquariums/bocaux , Dagon (2001) pour les memes raisons--le film serait-il lovecraftien(???) et aussi un anime a la teloche japonaise cette saison: Yakusoku no Neverland [ The promised Neverland ] V (2019), pour l'univers clos ou

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des gosses sont enfermes avec des "meres" (humaines) pour etre livres a des (monstrueuses) creatures, m'enfin ici, c'est plus clair: on veut leur croquer le cerveau(!)

Bizarrement, le cadre insulaire un tantinet surrealiste m'a egalement fait penser a--dans un autre genre--L'Invention de Morel (1967). Juste le cadre et l'atmosphere (y compris l'angle "artsy"), pas le contenu du film s'entend.

Un film lent (mais pas trop long au final), plastique, un peu froid (pas sur si c'est la faute a la distance de la realisatrice, de certaines couleurs predominantes, d'une atmosphere tres "clinique" ou du franc manque de clarete de l'ensemble(??) ), qui a une reelle "patte", visiblement des choses a communiquer, mais franchement assez peu clair au final. Pas sur non plus si des visionnages ulterieurs apporteront plus de clarete ?

Pour amateurs eclaires/avertis, donc

Evolution: 3.75 / 5 (curieux d'en savoir plus...)