
Simon, un ascète des premiers siècles du christianisme, s'isole au sommet d'un pilier. Le Diable le tente...
"Simon du désert" est le dernier film de Luis Bunuel tourné au Mexique, pays où le réalisateur espagnol a fait une grande part de sa carrière après guerre. Toutefois, depuis les années 50, il a remis un pied en Europe, surtout en France. "Simon du désert" s'inspire du phénomène des ermites stylites pour décrire un ascète pieux jusqu'au ridicule, doué de pouvoirs miraculeux, mais aussi niais. Nous sommes dans du Bunuel en liberté, moqueur, ricanant du sacré, dans un cinéma pétillant d'idées absurdes. Ici, difficile de ne pas penser par moment à certaines images des Jodorowski à venir... Toutefois, faute d'argent, le film dut être bouclé à toute vitesse et ne dure qu'une quarantaine de minutes alors qu'il était prévu pour être un vrai long métrage. La fin, qui est presque un rebondissement à la "Quatrième dimension", tombe de manière abrupte et laisse un peu déçu par rapport à ce que "Simon du désert" aurait pu être, entre les mains de ce Bunuel alors au sommet de son art cinématographique (chronologiquement entre "L'ange exterminateur" et "Belle de jour"). Simon est incarné par l'acteur mexicain Claudio Brook, fameuse silhouette du cinéma fantastique et international, dont la carrière croisera aussi bien Moctezuma, Bardot, de Funès, Santo, Coplan, Guillermo Del Toro, Jean Gabin... A voir !
Vu sur ciné + replay, bonne copie 1.33 4/3 VOSTF. Existe en dvd en France, en coffret avec le chef d'oeuvre "L'ange exterminateur".