All the President's Men / Les Hommes du Président (1976) Alan J. Pakula

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Algor
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Re: All the President's Men (1976) Alan j Pakula

Message par Algor »

Travail de journalistes acharnés, et consciencieux...car surveillés de près par le patron Ben Bradley (Jason Robards) qui ne laissera pas passer une seule connerie.

Donc, oui, beaucoup de bavardages et de notes sur des petits bouts de papier. Pas un film d'action, mais un suspense dans le développement d'une enquête qui mènera à la démission d'un président. Rien que ça. 8)
Un film référence pas facile à saisir dans tous ses contournements et qui pourrait demander plus d'un visionnement. Non, ce n'est pas le Capitaine America ici...même si Redford y trouva un second rôle récemment. :mrgreen:
Pakula qui fut aussi l'auteur d'un autre, disons, "classique" du genre politique/suspense: The Parallax View (À cause d'un assassinat).

La version cinéma cinéma sortie sur un des premiers DVD (ou VHS) est plus courte que celle du blu-ray. Un détail à connaître, si on souhaite le voir en VF à trous sur cette version "uncut"; la VOstf étant alors préférable.
bluesoul
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Re: All the President's Men / Les Hommes du Président (1976) Alan J. Pakula

Message par bluesoul »

Revu a l'instant via la NHK nationale (bouquet BS, pas de pubs! 8)) )

Pas vu depuis au moins les annees 80s.

Ma curiosite m'a pousse a jeter un oeil sur imdb.com ou le nombre de notes stagne a 90,000 ce qui me parait peu pour un film au final assez connu et semble etre LA reference en matiere de films sur le journalisme. Par example: Network (1976) sorti la meme annee et couvrant le media televisuel (en fait LA reference dans cette categorie-la) ramasse quand a lui 120,000 notations. Un peu bizarre...

Voir AtPM en 2019 est une experience en soi.

Je me rappellais avoir beaucoup apprecie le film a l'epoque sans en garder de reel souvenir au final (bon ca fait bien 30-35 ans aussi, mais ca m'etonnait quand meme). A le revoir, je comprends mieux pourquoi.

AtPM est un film ardu et COMPLETEMENT anti-cinema des annees 90/2000/2010/etc tant tout est de-glamourise que ca en devient limite "austere"...

De nos jours, les journalistes demontent des complots mondiaux en deux coups de cuilleres a pot avec lesquelles on leur sert les informations sur un plateau d'argent, le tout en courant entre les balles et les explosions, cadeaux d'une armees d'hommes en noirs a la bottes des puissants/du pouvoir/des cartels/etc [rayez la mention inutiles].

Dans AtPM, 'ben RIEN DE TOUT CA, PEAU D'ZOB, QUE DALLE, NADA, ZILTCH, NANDEMONEE, NICHTS. Bref, rien mais alors RIEN de RIEN.

Les informations sont grattees a coups de memos, de notes sur des calepins ou des bouts de serviettes. Les informations en elle-memes sont des non-dits (qui paradoxalement en disent TRES long), des bribes d''informations, elle-memes menant a d'autres miettes eparpillees de-ci, de-la, arrachees a coups de tractations, de perseverance (et aussi de manipulations(!) ). (Je soupconne en fait des raisons juridiques d'etre la cause des tergiversations allambiquees pour donner/recevoir les informations, mais j'en suis pas sur...).

Les tenants et les aboutissants sont toujours TRES flous et au final, le duo Redford/Hoffman n'est meme...pas...tres...sympathique. Le duo de journalistes semble bizarrement "fonctionnel", surtout apres un depart un peu cahotant. Mais au fur et a mesure, leur perseverance devient leur blason redempteur aupres du public.

La menace qui pese sur le duo de journalistes (et sur leurs informateurs/les temoins qu'ils essayent de faire parler) est elle aussi a l'opposee de ce qu'on fait de nos jours; rien de visible (i.e. ombres, personnages louches, flingues, fusillades, etc), juste une impression lourde, une menace sourde, une tension diffuse qui passe au travers des manierismes et des dialogues des temoins et qui finissent par faire flipper aussi les journalistes (et le public).

Quelque part les journalistes servent tant de protagonistes principaux que de vecteurs pour le spectateur avec la difference que pour le spectateur le decryptage des elements/indices reste quand meme TRES ardu :oops: Notons aussi que le film apres une montee sur plus de deux heures se permet un epilogue (qui zappe toute la deuxieme moitie du bouquin sur lequel il est base(!) ) pour nous donner le resultat final de l'enquete, ce qui frole la frustration. On aimerait presque un remak sous forme de mini-serie de 4 a 6 heures ou quelque chose du genre.

Cote atmosphere, on est loin de la certaine hysterie de Network (1976) et (a mon sens) plus pres d'un regard entomologique facon Un Flic (1972) ou l'on regarde des personnages evoluant dans leur univers comme a travers un microscope. En resulte une oeuvre, certes lente mais fascinante (meme si parfois deconcertante).

Un film qui merite son status d'etre LE film sur le journalisme ecrit.

All the President's Men: 5/5 (MUST)
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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