Rudolf est un chaton vivant avec une famille au Japon et est tres attache a leur fille, Rie-chan. Son envie d'aventure lui jouera un mechant tour lorsqu'il quittera la securite de son foyer pour se retrouver involontairement a des centaines de kilometres de sa petite bourgade a...Tokyo. Complemente perdu, il rencontrera le Boss-neko (Tough neighbourhood cat) du quartier ou il a atteri: Ippai attena, qui le prendra sous son aile, deviendra son ami, son mentor et son professeur. Mais, Rudolf veut absolument rentrer chez lui et retrouver sa jeune maitresse, alors qu'il ne connait meme pas le nom de sa ville...
RtI est base sur deux des 4 recits pour enfants ecrit par Hiroshi Saitou entre 1987 et 2012. Le texte fut adapte pour la TV sous forme "illustree" dans le cadre d'une serie a destination des tres jeunes enfants par la chaine nationale NHK en 1991.
Cette nouvelle mouture sera par contre cette fois en full CG et sort dans l'archipel en 2D et 3D. Au poste de realisateurs, l'on trouvera Yuyama, connu surtout pour l'animation plus traditionnelle (notamment sur la franchise Pokemon) et Sakakibara qui semble s'etre plutot specialise sur les CG (notamment Final Fantasy (2001) ).
Si l'histoire de l'animation au Japon remonte a la premiere moitie du XXeme siecle, celle des CGs dans l'archipel est beaucoup plus recente.
Ainsi, les reticences furent fortes face a l'animation assistee par ordinateur et l'on notera par example que les deux derniers studios a l'adopter furent l'outsider notoire qu'etait le Studio Ghibli et...les studios d'animation de la gigantesque Toei!
Encore de nos jours, les productions nationales en full CGs restent plutot rares dans la production nationale et connaissent des destinees plus ou moins larges quant a leurs resultats au box-office.
L'on trouvera parmi les productions du genre au Japon: Doraemon: Stand by Me (2014), Friends Mononoke Shima no Naki [ Friends: Naki of Monster Island ] (2011), Space Pirate Captain Harlock (2013), Toufu Kozou [Toufu Boy] (2011), Hottarake no Shima: Haruka to Mahou no Kagami [ Hottarake Island: Haru and the Magical Mirror] (2009), Saint Seiya: Legend of Sanctuary (2014), Yonayona Pengin [ Yona Yona Penguin ] (2009) (une co-prod avec la France).
Si l'on cherche un peu au hasard dans les productions d'animation sur imdb.com, l'on decouvrira que bien d'autres productions en CGs se montent en Amerique Latine, Europe ou Asie, mais semblent se cantonner aux marches regionaux, car restant sans doute dans l'ombre du trio international: Pixar, Disney, Dreamworks, sans compter la frilosite des distributeurs etrangers et les specificites locales/regionales qui pourraient handicapper leurs chances a l'etranger.
Pour en revenir a RtI, la meilleure description pourrait tenir en deux mots: "profil bas".
L'on remarquera d'abord que le doublage a ete confie a des acteurs (haiyu) et actrices (joyu) et non a des "doubleurs" (seiyu) comme generalement le cas dans le cadre des productions animees nationales. Ce seront ainsi Inoue Mao et Suzuki Ryouhei qui doubleront les deux personnages principaux.
Que des acteurs doublent des personnages d'animation reste plutot rare dans l'archipel et seul Miyazaki etait plutot coutumier du fait. Tant comme dans un Ghibli que dans RtI, ca deconcerte un peu au depart, car les acteurs "jouant" la scene limitent ainsi l'exuberance habituelle des doublage nippons.
Ca etonne un peu au debut, mais on s'y habitue tres vite, car au final, si quelques personnes (tels; Butch et Devil) se montrent plus "expansifs" dans leurs reactions et jeu, la retenue de Rudolf et Ippai attena jouent en leur faveur et en fait des personnages plus nuances et cadrant plus avec l'environnement tres realiste du metrage.
Ca desarconne donc un peu au debut, mais est plutot bien vu a mon sens.
Le character-design des personnages ne marque guere au premier regard.
Ainsi, Rudolf parait meme etrangement proportionne avec son enorme tete, son corps trop petit et ses minuscules pattes. Une fois arrive a Tokyo, le spectateur comprend mieux le pourquoi de la chose lorsque notre hero se retrouve parmi la foule et se doit d'eviter les (coups de) pieds des passants, les roues des bicyclettes (a velo, les japonais roulent comme des

Ippai attena de son cote, ressemble moins a un tigre ayant retreci au lavage qu'a une descente de lit usee et tigree. Il a vecu, a (parfois) souffert et a survecu et ca se voit.
Butch, tout maigrichon et sec est hyperactif et pourrait passer ses journees a manger des steaks qu'il n'en prendrait pas un gramme a force d'etre toujours a 100 a l'heure.
Devil, meme si ressemblant beaucoup au "Butch" canin des cartoon de Tom and Jerry finit par etre un "mechant" plus teinte de gris que de noir. A ce titre, Ippai attena se verra egalement eclaire de facon subtilement differente au fur et a mesure du metrage.
Les personnages humains font penser a des caricatures dans leurs designs, mais restent tres expressifs et tous les personnages parviennent immediatement a s'attirer la sympathie du spectateur.
La realisation est quant a elle; alerte, mobile et donne l'impression d'etre toujours en mouvement sans lasser ou saouler, tout en pouvant se montrer contemplative de son environnement.
Ce qui frappe techniquement parlant, est le niveau de details dans les decors, c'est assez hallucinant pour une production qui doit avoir ete budgetee avec le budget PQ d'un Pixar!
Pour donner un referentiel, UP! (2009) de Pixar avait coute 175 Mio USD, Harlock avait coute 30 Mio USD (pas des Yens, hein!), Doraemon Stand by Me 4 Mio USD(!) et Rudolf to Ippai attena devrait se situer dans les memes eau que Doraemon!
Bien sur, les ambitions et univers sont differents et RtI ne possede pas un univers base sur un facteur WOW tel Harlock avec profusion de details techniques qui en bouche un coin, mais se permet un grand luxe de details qui cultiveront une atmosphere resolument japonaise.
Votre humble serviteur n'a vu que la version 2D, mais l'impression qui en ressortait etait qu'une 3D subtilement utilisee pourrait facilement rendre les parcours et peregrinations des heros TRES immersives entre Shoutengai (Arcades commercantes) et Jutakuchi (zones residentielles) nippones, le tout couple a des decors, paysages, panoramas citadins (opposes a p.ex. un Miyazaki plutot rural) TRES japonais, offrant ainsi une chance de "voyager" au Japon pour le prix d'une place de cine!
La realisation semble aussi limiter les effets de manchettes visant a en mettre "plein la vue" en 3D. Quelques scenes d'action, strictement limite au deroulement de l'intrigue evitant au recit d'avancer par a-coups en mettant plein la vue.
Il est par contre difficile de dire si le film a ete pense en 3D ou si celle-ci a ete rajoute en post-prod, car si le but et de creer une "immersion", l'argument pour ce qui est essentiellement une production destine au marche local serait plutot mince pour un public japonais qui n'a qu'a se sortir de la salle pour voir la meme chose "en vrai".
A ce niveau-la, et meme si les films japonais visent en general (bien sur) toujours la regions Asie-Pacifique, le film et son atmosphere citadine sont tellement "japonais" dans ses visuels qu'il parait difficile de concevoir une sortie au-dela de la region. Il faudrait des efforts (marketing) du cote des producteurs, un distributeurs etranger interesse et un budget marketing que le comite de production n'a certainement pas prevu.
Au meme titre, l'on peut citer la diffusion aux USA (sur une chaine satellite de Disney) de la serie Doraemon qui a du etre "adaptee" (au sens "de-japonisee"!), comme par example dans les scenes de repas ou l'infographie a efface les baguettes et les a remplace par des couteaux et fourchettes...Alors, un film d'animation avec des temples bouddhiques, des ideogrammes chinois (qui jouent un role preponderant dans la narration et le recit), des appartements avec du tatamis au sol, ZERO chances que ca passe sur un grand ecran. Une sortie DTV, par contre, qui sait...?
Le recit de son cote, est un melange avec d'un cote des peripeties plutot "standards" (le ponctif archi-rebattu du personnage perdu qui cherche a rentrer chez lui et qui rencontrera des amis, des adversaires et difficultes, etc), le tout neanmoins contrebalance par des idees et twists bien trouves et auquel on notera l'ajout aux classiques elements de resolution tels: le courage, la determination, l'amitie, la chance...la valeur de l'education et du savoir, amene notamment dans un premier temps de facon legere et subtile. J'avouerai aussi qu'un des twists m'a quand meme mis la larme a l'oeil! Comme quoi.

A qui s'adresse Rudolf to Ippai attena? A ceux qui ont un coeur d'enfant (bibi sans doute



Bref, un chouette film qui tout en connaissant ses limites, parvient alegrement a les depasser et offrir un tres bon et sympatique moment de detente. Que demande le peuple?
Rudolf to Ippai attena: 4.0 / 5
Le site du film avec des trailers:
http://www.rudolf-ippaiattena.com/
Comme je suppose que la plupart des films que je mentionne ne sont que peu ou prou connus, le rajoute quelques trailers:
Doraemon - Stand by Me
Friends - Mononoke no Shima no Naki
Yona Yona Pengin
Houkago Mindnighters (After School Midnighters)
(Pas sur que ca vise les gosses ca, par contre!

Saint Seiya Legend of Sanctuary
Hottarake no Shima - Haruka to Mahou no Kagami
Toufu Kozou