The Alphabet Murders - Frank Tashlin (1965)

[Superwonderscope]

VF : ABC Contre Poirot


Le détective belge Hercule Poirot (Tony Randall) se trouve mêlé à une histoire de meurtres dont les initiales des victimes commencent par A.A, puis B.B et... C.C. L a police londonienne est KO. Et il se trouve abordé par une mystérieuse femme (Anita Ekberg), dont les seules initiales connues sont "A.B.C", qui tente de le tuer tout en lui révélant la clé des meurtres.... et surtout patiente d'un psychiatre (Guy Rolfe).

Nouvelle adaptation d'un roman d'Agatha Christie par la MGM britannique. Même producteur que la série des Miss Marple avec margaret Rutherford qui effectue un cameo, en compagnie de Mr. Stringer, non créditée au générique.. très fun. Le meilleur moment du film, hélas). Ron Goodwin la musique, Desmond Dickerson à la photo... et le choix curieux de :
Frank Tashlin à la réal
Tony Randall dans le rôle de Poirot.

Rashlin possède une verve visuelle immanquable. C'est beaucoup plus cinématographique que George Pollock. caméra audacieuse, plans complexes, vivacité des travellings... malheureusement, au service d'un film qui ne fonctionne absolument pas.

le premier quart d'heure est d'un pénible absolu, n'avançant en rien l'histoire. Mimiques de Randall, le pauvre Robert Morley (déjà dans Meurtre au galop, mais dans un rôle différent) qui se fait enfermer dans tous les placards possibles le long du film) usé comme sidekick débile... des gags qui ne fonctionnent que très peu, un rythme qui malgré les accélérations n'arrive pas à faire décoller le tout. Anita Ekberg n'aide en rien, un peu perdue dans ce fatras, dans un rôle fantomatique où son "jeu" entre à quel point elle ne fut : soit pas dirigée, soit une mauvaise actrice ce jour-là.

C'est clair : la MGM louche vers le français à la mode, à savoir l'Inspecteur Clouseau. On sent que le film tire vers du Blake Edwards, et tente d'un faire un plagiat éhonté. Quitte à oublier le suspense, dont le scénario se contrefout royalement. Puisque sert la soupe à Tony Randall. Tentative avortée de quelque peu américaniser le propos pour le public US. Manqué.

Ca reprend au bout de 30mn et l'intrigue démarre, molle. Quelques scènes réussies, dont une belle cascade sur une grue, mais un final raté... bref, un beau gâchis qui se solda par un échec commercial justifié, tant le film est juste long et nase. Le film fut par ailleurs distribué tardivement en Grande Bretagne, la MGM ne sachant plus très bien quoi faire avec un film dont pas grand monde ne voulait. L'idée de franchise disparut aussitôt.

Vus sur le DVD Warner Archive de qualité "discutable"; Au format 1.78:1, noir et blanc, 90mn et sans st. Un trailer et basta.