Six mois après le bombardement de Pearl Harbour par les japonais, l'amiral Yamamoto lance un nouveau raid surprise sur une base américaine, cette fois-ci sur les îles de Midway localisées dans le Pacifique Nord. Mais les services de renseignement américains parviennent à intercepter des informations permettant d'anticiper la défense. La bataille de Midway sera la première grosse défaite japonaise maritime de la seconde guerre mondiale...
"La bataille de Midway" tente de renouer avec les grands films de guerre hollywoodiens des années 60, les grosses fresques du genre "Le jour le plus long", "Anzio" et autres "La bataille des Ardennes", avec en particulier l'usage d'un casting blindé de stars, ici vieillissantes, il faut bien le dire : Charlton Heston, Henry Fonda, Hal Holbrook, Toshiro Mifune... Certains grands noms mis en avant au générique n'apparaissent que pour quelques répliques (Robert Mitchum, Cliff Robertson, James Coburn), voire de la figuration quasi-muette (Richard Wagner) !
Le point de vue, trente ans après les évènements, fait preuve de recul par rapport à des films de guerre plus anciens, plus patriotiques. Ici, nous avons une analyse concrète des faits historiques, des rebondissements, décisions, coups de bluff, coups de chance et coups de malchance, qui font une victoire militaire. Seul le vol final de Charlton Heston sacrifie à la gloriole hollywoodienne. L'introduction d'une romance entre le fils du héros et une japonaise internée dans un camps à Hawaï lance un coup de projecteur sur un aspect sombre de la guerre côté américain. Cette intrigue est toutefois insérée de façon forcée.
Et surtout, "La bataille de Midway" souffre d'une exécution médiocre, donne l'impression d'avoir été fait à l'économie. Les scènes d'action aériennes ou maritimes viennent très majoritairement d'autres films de guerre américains et japonais (dont "La bataille d'Angleterre" et "Tora ! Tora ! Tora !") et, dans une moindre mesure, d'actualités filmées. Jack Smight n'a pas les épaules pour un tel projet et se contente d'une mise en scène bien plate. "La bataille de Midway" mise sur l'explication de la stratégie et de la tactique de la bataille, mais à force de mélanger des images de plusieurs sources dans un certain désordre, quitte à nous repasser plusieurs fois les mêmes plans, il donne une impression de confusion.
Si les années 70 ont eu leurs grands films de guerre sur la seconde guerre mondiale ("Patton" ou "Un pont trop loin"), "La bataille de Midway" trahit l'essoufflement d'un genre et d'une façon de le mettre en scène. Même si on se laisse emporter par certaines séquences d'action aérienne tourbillonnantes, surtout vers la fin, l'amateur de films de guerre ressort mitigé. Pas très bien accueilli par la critique à sa sortie, "La bataille de Midway" a quand même eu un beau succès public aux USA.

Vu sur le dvd français de 2003, copie 2.35 correcte, même si il y a des réserves (compression sensible dans certaines scènes, poussières fréquentes même dans les scènes tournées orginellement pour ce film, résolution bonne sans plus) et, avec en en français et en anglais, des remixes stéréos convenables, assez discrets.
Cela dit, "La bataille de Midway" est un des quatre films (tous Universal) produits en Sensurround, c'est-à-dire en mono avec ajout d'un canal exclusivement dédié au grave. Les éditions américaines en dvd et bluray inclut cette piste sensurround 1.1, mais nous devons nous en passer en Europe.