1:54 - Yan England (2016)

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Superwonderscope
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1:54 - Yan England (2016)

Message par Superwonderscope »

Dans un lycée québécois, Tim (Antoine-Olivier Pilon) est un jeune élève et athlète brillant. Ami avec Francis (Robert Naylor), il voit cependant l'humiliation quotidienne de ce dernier par ses camarades. Francis, harcelé pour être gay, finit par se jeter dans le vide devant lui. Tim devient à son tour la cible de ses camarades, et se réfugie dans la course pour se dépasser. Il va devoir battre l'un des harceleurs (Lou-Pascal Tremblay) pour la seule place aux championnats nationaux.

Sorti timidement en salles il y a deux semaines, un film assez rugueux et honnête sur la pression que se mettent certains lycéens victimes de harcèlement et d'homophobie au quotidien. Effet de groupe, violences, loi du silence... Antoine-Olivier Pilon est parfait dans le rôle de l'adolescent brillant mais torturé, incapable de surmonter ses peurs et qui se met une pression effrayante afin de tenter de dépasser ses adversaires.

1:54 est le temps qu'il doit atteindre sur 800m afin justement de participer aux championnats. Son adversaire principal va tout mettre en oeuvre pour le faire chuter. Une mécanique assez infernale, à base d'humiliations répétées, de tentative d'agression, de chantage : toute la violence physique et psychologique mise à pied d'oeuvre. Système scolaire impuissant, le père idem : non pas par absence, mais par incompréhension des phénomènes de domination et , justement d'effet de groupe. de gamins qui ne se rendent pas forcément compte de la gravité des éléments.
Le suicide du jeune homme en début de métrage ne les affectent en rien (en gros, c'est un pédé en moins donc rien de grave). En fait, surtout, rien ne prépare le spectateur au climax
Spoiler : :
Tim, brillant chimiste, va préparer une bombe pour tuer ses harceleurs
. D'autant que Tim refuse en partie sa personnalité et sa sexualité, ce qui ne fait qu'aggraver les éléments. manque de parole, manque de dialogue et adhésion au système dominant/dominé que les relations d'écoles imposent quasi naturellement.

Le film est toujours juste, même dans ses maladresses. Un peu difficile à regarder pour certains (dont moi, ayant été victime de cet ostracisme pendant un an), avec une sorte de sublimation du passage à l'acte. Combien de fois ai-je rêvé de faire à mes opposants ce que Tim prépare.

Pas de comédie à la con, pas d'humour lourdingue, pas de pathos facile. La corde sensible n'est pas touchée, mais avec un lien ténu entre vie et mort qui donne à ce drame une tonalité à part.

Le distributeur (ARP) n'a pas vraiment su vendre le film : l'affiche est repoussante, ne révèle en rien le sujet principal du film et le film se prend un échec immérité : 21 207 spectateurs en deux semaine pour la France. Très dommage pour un film certes imparfait mais courageux et refusant de se sacrifier aux modes ambiantes.

1H46
1.85:1
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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