Tell me that you love me, Junie Moon - Otto Preminger (1970)

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Superwonderscope
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Tell me that you love me, Junie Moon - Otto Preminger (1970)

Message par Superwonderscope »

Junie Moon (Liza Minelli) a été défigurée à l'acide par une rencontre d'un samedi soir. Arthur (Ken Howard) est un épileptique à un stade sévère. Warren (Robert moore) parapléplique et homosexuel. Ils décident tous les 3 de sortir de leur hopital et malgré leur manque de ressources, souhaitent trouver un endroit où vivre ensemble. Leurs particularités vont quelque peu compliquer la tâche.

Preminger sortait de l'échec sanglant de Skidoo et d'une série d'autres - populaires & critiques. Pour (se) prouver qu'il était toujours en phase avec son époque, il décide de porter à l'écran le roman de Marjorie Kellogg, alors très en vogue.

Décrits par certains comme une comédie, j'étais assez curieux de voir ce que Preminger allait en faire. Pas vraiment au final, il s'agit plus de tranches de vie décalées, dont certaines se veulent drôles. Mais contrebalancées par les états fragiles de chacun des personnages. Junie Moon, via une Liza Minelli toute en finesse et doté d 'un maquillage assez réaliste (elaboré par l'homme qui fit celui de Judy garland dans Le Magicien d'oz), apparait la plus complexe.

Le trio affronte une pelletée de bigots (dénonciation téléphonique, voyeurs, etc.) et rencontre un poissonnier (James Coco, épatant) qui malgré des doutes,s e révèle leur meilleur ami. Une belle galerie de personnages atypique dont Kay Thompson, leur propriétaire un brin fofolle, recluse dans sa maison-palace, brandissant une croix du 9e siècle pour tenter de faire marcher Warren! A noter aussi un très bon Fred Williamson dans le rôle d'une garçon de plage ambigu (hyper éloigné de ce qu'il fit après)- dont Preminger n'a d'ailleurs pas le courage d'aller au bout des ambiguités.

Visuellement, ça n'est pas très beau. des éclairages semi-ratés gachent certaines scènes (celle du cimetière, avec Liza Minelli à moité nue). Mais les cauchemars épileptiques d'Arthur sont ingénieux : lui en couleur, au milieu d'un groupe d'enfant maquillés en gris/noir et blanc, tourné en format scope non anamorphosé. Cela donne un certain malaise/rire aux scènes tentant (maladroitement) d'expliquer le trauma du jeune homme. Preminger ne sait d'ailleurs pas très bien quoi faire de ce personnage attachant et il l'expédie sans grande raison
Spoiler : :
sur le chemin d'une crise qui entraine sa mort
.

Un peu à l'image du film, oscillant entre comédie de moeurs sur les aléas des accidentés de la vie, d'une communauté riche en émotions et capable de survivre dans un environnement hostile... pour au bout du compte des 113mn ne pas vraiment apporter de fin satisfaisante.

Comme d'habitude, Preminger possède toujours un souci avec l'homosexualité. Du stade de "sale petit secret" qui mène à un suicide dans Tempete à Washington, on en arrive ici à "cette aflliction paralysante", vite guérie par une jeune femme noire littéraire qui règle en deux cous de rein le "souci" de Robert Moore (réalisateur d'un Cadavre au dessert, entre autres)

Il est notable que le tournage ne se passa pas très bien. Preminger, très autoritaire et colérique, hurlait sur l'ensemble de l'équipe, ridiculisa James Coco, entre autres. Liza Minelli se remettait très difficilement de la mort de sa mère (pour quiconque ne sait pas : Judy Garland) et se trouvait dans un état fragile.Elle a dénoncé le comportement tyrannique du metteur en scène. l'ensemble des acteurs gardèrent un très mauvais souvenir de l'expérience. Et le film se pris une veste lors de sa sortie.

Disponible en Blu ray dans une édition somme toute assez moyenne. Des sauts de son, baisses de niveaux se font sentir ça et la. La qualité visuelle ne m'a pas parue optimale, de qualité asse grossière par moments. Certains plans (comme celui de la pièce quasi-cathédralesque) manquent de contrastes...
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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