Durant la Révolution Culturelle, un jeune citadin chinois est envoyé dans les profondeurs de la Mongolie pour apprendre à lire et à écrire à des nomades. Ceux-ci lui apprennent les rythmes de la nature dans la steppe et l'importance de la cohabitation entre les hommes et les loups...
Après "Or noir", Jean-Jacques Annaud le globe-trotter continue son bonhomme de chemin avec ce film co-produit par la France et la Chine Continentale, adaptation d'un best-seller chinois (controversé, car critique sur la Révolution Culturelle écrasant les particularismes locaux) et tourné en mandarin et en mongol. "Le dernier loup" a connu un certain succès en Chine, et ne s'est pas mal défendu en France (plus d'un million d'entrées quand même...).
C'est le troisième film animalier d'Annaud et on pourrait craindre une resucée de "L'ours" ou du passable "Deux frères". On peut aussi s'inquiéter d'un sujet qui rappelle trop "Loup" de Nicolas Vanier. Cependant, l'écriture est ici plus ambitieuse, plus élaborée que du cinéma familal animalier courant. Annaud vise quand même un grand cinéma d'aventures ambitieux(il se rapproche pas mal de "Danse avec les loups" en fait), qui n'hésite pas devant les éclairs de violence et de morbidité (les chevaux dans le lac de glace, les moutons piégés...), un propos, des convictions. Ainsi, l'irréversibilité de la destruction de la nature est un point fort du métrage, qui lui donne un ton grave, crépusculaire dans son final. Et la musique de James Horner fait mouche, en particulier dans le final lyrique et pathétique.
Difficile quand même de faire abstraction de quelques fautes de goût (les dessins dans les nuages en numérique horrible) et d'effets spéciaux, nombreux dans la première partie du métrage, vraiment mauvais. Heureusement, "Le dernier loup" a d'autres arguments pour lui que sa technologie...
Le cinéma de Jean-Jacques Annaud reste ici égal à lui-même, un peu déconnecté de son époque peut-être, mais fidèle à son ambition de grand spectacle populaire visant la qualité, et avec sa personnalité.
Vu sur ciné+ replay, 2.35 16/9 HD, VM chinoise STF stéréo.
