Sa sincérité et son naturel, et sa totale liberté je crois, voilà ce qui fait sa particularité. Franco, est un type qui filme comme il respire et on a la sensation que le regard est constant et que l'oeuvre se crée en direct. Son regard d'obsédé fait qu'il est attiré par les attributs féminins et qu'il envoie un gros morceau de zoom à l'endroit adoré très souvent. Bref, il filme comme une brute, se laisse aller à ses fantasmes. Il est toujours brouillon (sauf pour des productions plus importantes, comme Justine ou Les lettres d'une nonne.. qui sont particulièrement soignées) et c'est ça qui lui donne un ton particulier.CHIEN_FOU a écrit : j'essaie de comprendre ce qui fait que j'aime ses films.
Je fais partie des défenseurs d'Une Vierge... que je trouve parmi les meilleurs Franco, justement, cette espèce d'écriture automatique du cinéma qui donne à son oeuvre une allure de poésie décomposée et déstructurée. Son autre influence est la musicalité du jazz qui crée souvent l'impression de variations, de durées interminables. Je suis d'accord que la séance Brett Nichols se roulant par terre est très longue. Mais en dehors de ça on a des scènes hallucinantes dans le délire, comme celle Brett Nichols parlant en latin pendant le pseudo enterrement en se faisant les ongles, ou la scène du notaire qui franchement auraient pu trouver leur place dans un Bunuel. C'est du cinéma volubile qui se lache sans complexe.Et pour ma part j'adore ce mélange de dialogues littéraires improbables et de cinéma-bis.
Voilà, c'est bourré de maladresses, mais c'est proche de l'expérimental, il se moque des règles et il se jette la tête la première dedans.