Un policier expert en criminologie (Sydney Poitier) est pris pour le suspect qui a tué un riche investisseur d'une petite ville du Mississipi. Face àun shériff raciste et grossier (Rod Steiger), il rétablit son identité et se voit forcé par son chef d'aider la police locale. Ses déductions s'avèrent juste, au grand dam d'une partie de la population, sudiste bien barrée, dont certains voudraient bien donner au policier noir une leçon finale.
Je ne l'avais pas revu depuis bien longtemps. Via la HD du Blu ray italien, c'est assez renversant sur la qualité technique
une richesse/finess des détails, des teintes de peau naturelles, une mise en lumière (au propre comme au figuré) de incroyable travail de cadrage et de photographie... c'est d'une précision rare, on voit clairement l'énorme travail d'Haskell Wexler. Qui donne probablement à lui seul bien les 2/3 de l'étrange aura du film. C'est d'ailleurs via ce tournage qu'il rencontra Hal Ashby (ils firent le Retour ensemble).On y dénote, hormis les tensions raciales plus que palpables, la réalité des avortements clandestins, un érotisme timide (quoiqu'assez éléphantesque quand on y repense), pour une prod Hollywoodienne, c'était pas trop mal pour l'époque. Même si la Fox allait embaucher Russ Meyer un an après
) et une vision qui tente par tous les moyens de ne pas être trop juge des blancs décrits.Je suis peut etre moins convaincu par le scénario, somme toute assez banal - sauf pour l'affrontement entre Poitier et Steiger. Ce sont surtout les personnages qui font la richesse, pas vraiment l'intrigue passe-partout. Le film est resté dans l'histoire du fait de la mise en avant de Poitier (flic, urbain, meilleure éducation que les rednecks alentours) et du respect qu'il saura engendrer au final.
D'un point de vue sociologique, je dirais qu'il est toujours d'actualité, hélas. Certaines mentalités sudistes n'évoluent pas vraiment aux lectures de certains faits divers récents aux USA. Le film reste relativement primaire, mécanique mais un "divertissement" haut de gamme, remarquablement joué et photographié - et qui passe très bien ses 50 ans d'age!
Le blu est d'excellente qualité, image resplendissante tout comme un son nickel. La partition de Quincy Jones tous les les dialogues tendus transparaissent à merveille.
1h49
1.85:1
et des bonus pas encore vus...
, une nouvelle interview d'Ara Goudsouzian (biographe de Poitier), un document de 2008 sur le film et son héritage actuel, tout comme un documentaire sur Quincy Jones, et un essai...