
[a.k.a Nimitz, retour vers l'enfer ]
Le porte-avions USS Nimitz se retrouve en plein milieu du Pacifique au coeur d'une tempête électromagnétique. Peu après, l'équipage capte sur les fréquences radios des enregistrements datant de la Seconde Guerre Mondiale, dans lesquels les emetteurs parlent de l'armée allemande en URSS. Plus étrange, des avions de reconnaissance ramènent des clichés de Pearl Harbor mais intact... (source allocine)
Revu grace a la tele nipponne ce film, 'ben, que je n'avais plus vu depuis les annees 80s je dirais.
Mon opinion n'a guere changee depusi d'ailleirs, voire mon appreciation a peut-etre meme chute depuis.

On se trouve avec--sur le papier--un film de voyage temporel avec pleins de promesses: drame, changement radical de l'histoire, action guerriere de type "aerienne" et au final...'ben rien, le film decidant de faire "plouf" apres une centaine de minutes ou, dans le fond, il ne s'est pas passe grand'chose ou presque.

Le film se situe donc dans la sous-categorie "personnel militaire (equipe)" des films a voyage dans le temps. Exit donc les voyageurs seuls ou en petit groupe qui n'ont a peu de chose pres que leur astuce pour se debrouiller et changer (ou non) le cours de l'histoire (avec un grand "H"...ou pas).
Dans cette sous-categorie, la donne est differente. L'equipe est (parfois) plus importante, mais surtout elle est TRES bien equipee (i.e. armes, materiel et entrainement) pour avoir une "reelle" chance de survie et d'assoir ses ambitions.
Dans cette sous-categorie, l'on a donc le present The Final Countdown (1980) du cote americain, mais egalement Sengoku Jieitai (1980) [ Warring States Self Defense Force, a.k.a. G.I. Samurai ou Les Guerriers de l'Apocalypse

Toujours du cote japonais, l'on a aussi Konpeki no Kantai OVA (1992), une serie destinee au marche de la video ou un amiral japonais se reveil dans son propre (et jeune) corps, mais en 1943 et se decide de changer l'histoire ou Zipang TV (2004) qui reprend le pitch de TFC (1980), mais avec un porte-avions...japonais qui arrive avant la bataille de Midway de 1942.
Ce qui est assez marrant a la vue des titres ci-dessus, est que les productions japonaises embrassent a fond les possibilites du pitch de depart et se laisse aller au "what if", que ceci inclue combats et autres changements historiques, tandis que le film americain l'evite soigneusement.
Si l'idee d'evitement est "logique" (i.e. eviter de deglinguer la ligne d'evenements dans le temps), elle est franchement mal utilisee dans TFC ou dans un premier temps, l'equipage (enfin, Kirk Douglas dans le role du capitaine du navire) resiste...pour ensuite envoyer ses appareils contre les "zeros" nippons...et d'avoir l'affrontement qui va en decouler etre "annulle" en dernier minute (logique dans le recit, mais neanmoins une deuxieme frustration pour le spectateur qui se dit qu'on l'a gentiment balade pendant tout le film en lui fesant mirroiter une serieuse gueguerre aerienne.
Comment meubler pendant ce temps?
Le casting, entre Kirk Douglas, James Farentino, Martin Sheen et Charles Durning est nickel. La realisation de Don Toylor est plus que pro et beneficie des lieux de tournage fournis par l'aeronavale US, en l'occurence l'USS Nimitz(!).

Les SFX sont...sympas, meme si pour ce qui etait cense etre un bockbuster de l'epoque, se limite a un effet de type "tunnel" en discotheque

Plus sympa, est l'utilisation de "zeros" japonais pour des sequences de vols.
A part ca? 'Ben, l'on a surtout l'impression de voir une visite guidee du Nimitz, avec demonstration de l'efficacite de l'equipage et du materiel a disposition (l'equipage ayant participe au tournage). Ceci etant renforce par le fait que la Navy a utilise les affiches du film dans ses agences de recrutement apres la sortie du film, cqfd.
J'avais personnellement souvenir d'un film qui decevait (i.e. promesses pas tenues) et jouait la carte des "public relations" pour la Navy, mais a la revoyure trouve le film totalement anecdotique et peu emballant.
A vrai dire, le film semble etre le pendant, voire "remake", americain du, deja pas emballant, Le Ciel sur la Tete (1965) francais qui mettait en vedette...le Clemenceau national

Bizarrement, je m'etonne un peu qu'on nous ait pas servi un remake de type Michael Bay en mode SF et avec un maximum d'action guerriere et beaucoup de patriotisme a la cle. Esperons qu'un tel projet continue de rester lettre morte.

Bref, un film qui rate, non pas une fois, mais deux fois(!) le coche, alors que le pitch reste des plus interessants.
The Final Countdown: 3.25 / 5 (a reserver aux seuls samedi-apremistes en pleine crise d'ennui existentielle...?).