Au revoir là-haut - Albert Dupontel (2017)

[Machet]

Bien aimé l'adaptation du roman de Pierre Lemaitre par Albert Dupontel. Il s’améliore de film en film je trouve. La réalisation est moins tape à l’oeil que d'habitude, ce que j’ai apprécié. Ça reste essentiellement virtuose bien sûr, mais à la manière d’un Zemeckis. Prod soignée (20 millions d’euros - clairement à l'écran), c’est drôle (le casting est aux petits oignons) et même émouvant. Un peu trop de musique au début, puis ensuite ça s’équilibre. Dupontel est très bien en simili-Chaplin. C'est rare les films populaires de cette qualité en France. J'ai hâte de voir le making of.

Je n'ai pas lu le livre, mais on est bien dans un film de Dupontel. Tous les ingrédients de son cinéma sont là et reconnaissables.

[majorsenta]

J'ai moi aussi bien aimé...en fait beaucoup aimé.
J'avais été déçu par Enfermé Dehors et Le Vilain.
On sent vraiment qu'Albert Dupontel prend du plaisir à filmer, à tenter des trucs...
Les transitions entre ses séquences sont travaillées, réussies.
Il trouve des trucs...fait des plans impossibles...s'amuse avec les films qu'il a aimés.
On voit des citations des Sentiers de la Gloire, de Judex.
Je le trouve plus habile et vraiment à l'aise quand il n'a plus besoin du langage...la partie avec le personnage d'Edoaurd Pericourt qui ne peut plus parler ou plutot qui ne parle plus qu'avec des grognements...obligé d'avoirt recours à des trucs pour se faire comprendre.
Le sourire qui se transforme en moue faché ...c'est très physique, visuelle.
C'est plein de petits trucs qui rende le film agréable, intéressant.
J'ai peut être un peu décroché à un moment...sa façon de filmer montre tout ce qu'il peut faire mais j'ai eu l'impression que c'etait au détriment de ses personnages.
Il manque pour moi une scène avec Pericourt qui expliquerait un peu son geste final.
Mais encore une fois, on prend un tel plaisir, il y a un point de vue...que ce n'est pas important.
On retrouve un peu tous ses acteurs fétiches : Philippe Uzan, Michel Vuillermoz..

Je suis sorti content d'avoir payer ma place de cinéma.

[Manolito]

Bon, je suis partagé sur cet "Au revoir là-haut", qui souffre de certains défauts du cinéma de Dupontel : déjà en tant qu'acteur, il est ici sacrément pénible, envahissant alors qu'il ne devrait être qu'un personnage plutôt secondaire dans le métrage, souffrant d'une élocution pas toujours claire. Et puis son style de mise en scène qui veut à tout prix faire "cinéma" de partout, au risque de multiplier les moments virtuoses qui ne servent à rien, à part à sortir le spectateur du film (typiquement le fameux plan d'ouverture avec le chien), des travellings tout le temps même quand ils ne servent à rien, des objectifs courtes focales tout le temps, quitte à perdre les personnages dans le cadre. C'est lourd... Moins lourd que dans "Enfermés dehors", mais lourd quand même.

La direction d'acteur est lourde aussi, avec zéro subtilité ou ambiguité sur les personnages (Niels Astrup s'en sort quand même bien)...

Après le film a des qualités, il retranscrit assez bien le roman d'origine dans un format quand même très compact (au risque d'expédier certaines choses comme l'enquête du fonctionnaire incorruptible, ou la fin). La direction artistique et l'emploi du numérique donnent quant à eux un spectacle fastueux, réussissent la peinture d'une époque grouillant de détails. J'ai l'air de charger "Au revoir là-haut", mais c'est quand même un film honorable, avec des défauts, un manque de subtilité au vu du sujet (on est quand même très en dessous de "La chambre des officiers" par exemple), mais aussi une belle volonté de faire un grand film populaire de chez nous...

Vu sur mycanal/canal + copie HD 2.35 VF stéréo PCM

[Machet]

J’avais plutôt bien apprécié au cinéma, mais les mois passant, comme pour tous les films de Dupontel, je n’ai aucune envie de le revoir. Je ne sais pas pourquoi, peut-être pour cette mise en scène tape à l’oeil (bien que virtuose ici) et ce traitement comiquo-caricatural. Ça ne retire rien aux nombreuses qualités. Mais ça alourdit le tout... me coupant l’envie de le revoir.