Un ingénieur (George Segal) et sa femme au foyer (Jane Fonda) se retrouvent sans le sou après qu'il se soit fait virer de son entreprise. Acculés avec leurs dettes, il finissent par se tourner vers des braquages.
Curieuse comédie grinçante, une satire du consumérisme à l'américaine... qui préfigure curieusement la faillite de la classe moyenne américaine avec l'endettement qui mena aux diverses crises financières de ces dernières années. Assez visionnaire, donc, mais surtout totalement amoral et politiquement incorrect.
George Segal possède un rôle taillé sur mesure, tandis que jane Fonda reste curieusement en retrait, mais accélérer en fin de film. Le premier quart d'heure fait comédie pas drôle sur fond de licenciement, déconfiture sociale. Pour changer de braquet et virer par instants à du slapstick: jane Fonda en mannequin amateur qui provoque un désastre tient plus de Blake edwards qu'autre chose.
Les apprentis braqueurs sont pathétiques...en fait, toute la classe moyenne US en prend pour son grade. et ce sont curieusement les personnes en dessous de leur statut social qui s'en tirent le mieux. Excellente scène où Segal se voit aidé par des immigrés clandestins mexicains au bureau pour l'emploi, et se fait prendre pour un clandestin.
Un transsexuel licencié pour son état se voit défendu par l'employé du Poler Emploi local quand Segal se fout de sa gueule. excessivement étonnant pour 1976

Corruption des puissants, étranglement des classes ouvrières qui recourent à des stratagèmes pour s'en sortir, classe moyenne prise en étau recourant aux mêmes stratégies que leurs patrons pour s'en sortir... le mélange est assez curieux. parfois bancal, car les actions et gags/saynetes pas forcément en rapport avec les personnages et leurs motivations. Le fils du couple disparait de la narration comme par enchantement, entre autres.
En tous cas, un film inhabituel, au tempo quelque peu acide par instants. Kotcheff n'est pas forcément toujours à son aise, mais le rythme suit bien.
Il existe visiblement une version TV plus longue
A noter ue référence que quelques uns de notre trempe remarqueront : Segal travaille dans l'aérospatiale. En arrivant à son parking, on voit clairement qu'un des emplacements réservés est noté "D. Trumbull". et une fanfare, un peu plus loin dans le film, entonne "Ainsi parlait Zarathoustra" avec un satellite qui pivote sur lui même... un bel hommage!
Un remake a eu lieu avec Jim Carrey en 2005 : caca.