
Plus ou moins inspiré de Senso de Camillo Boito (que Visconti adapta en 1954), Brass transporte l'histoire à l'aube de fin du fascisme. parfait pour sa représentation de la décadence ambiante.
Un virage plus sérieux pour Brass qui s'éloigne de ses comédies érotiques à la Miranda.
Un certain budget permettant de beaux décors, costumes en pagaille... mais on est bien en territoire Brass. C'est un drame érotique, tendance la Clé (qui reprend d'ailleurs la forme du couple Finlay/Sandrelli à la différence d'âge certaine, le théatre des années 40 et Venise), agrémenté des obsessions régulières de Brass. Avalanche de croupes féminines, de seins généreux, foufounes en pagaille et avec une scène d'orgie avec quelques plans hardcore.
Il s'agit peut être du dernier vrai bon film de Brass. Après, ce fut quand même assez vide.
Ici, on sent un attachement aux détails historiques, aux implications historico-politiques. Sa mise en scène, très précise, aux cadrages parfois curieux mais toujours travaillés, donne des plans architecturaux. Le jeu sur les miroirs (déjà très présent dans Paprika, auquel le film fait aussi penser sur le style visuel), qui répète à l'infini les corps ou prolonge une pièce là aussi vers l'infini. Rien n'est laissé au hasard. Y compris sur la séquence de tournage d'un film end honneur à la nouvelle politique du Duce qui avait compris aussi que le cinéma était une arme des plus fortes.
Raconte sous forme de flash-back depuis un voyage en voiture avec Livia qui se souvient de s passion. Filmé en noir et blanc pour les scènes se déroulant en mars 1945, et en couleurs pour les souvenirs. Là aussi, Brass découpe ingénieusement la narration, révélant un autre contrepoint final en noir et blanc.
Une passion sexuelle fantasme dans des décors parfois volontairement naïfs. il utilise relativement peu Venise (son côté "joli pour touriste") mais s'attache plus aux longues ruelles abandonnées pour le théâtre des mises à morts et autres rencontres furtives.
Un peu trop long quand même. la scène d'orgie est INTERMINABLE et la répétions de certains éléments font un peu chier. 128mn. Mais de beaux instants, et visuellement hyper soigné, aux lumières savamment étudiées.
Et une très belle partition de Morricone, n'étant à la base pas très fan des combos des années 2000, il eu l'oreille maligne ici.
vu sur le DVD italien Z2 Eagle Pictures.
128mn
1.66:1 (d'ailleurs, lé générique final indique clairement le format, ce qui est une première pour moi) et 16/9e
version italienne sans sous-titres DD 5.1 (le film a été tourné en Dolby Digital), doté d'un jeu vraiment habile sur l'ensemble des canaux.
a noter qu'il existe un DVD français.
making of de 24mn (italien), qui montre le côté "mouse" des décors et la complexité des plans, avec interviews des protagonistes et de Brass himself, qui joue le rôle du cinéaste , par ailleurs, dans le film.