Va : Kidnap Syndicate
VF : Colère Noire
L'enfant d'un riche homme d'affaire (James Mason) se fait enlever. Voulant aider son copain, le fils d'un mécanicien (Luc Merenda) se fait enlever en même temps. L'homme d'affaire Refusant de payer la somme demandée, les kidnappeurs assassinent le fils du mécano. Celui-ci initie sa vengeance.
Un bien curieux poiziesco, certainement un des meilleurs qu'il 'ait été donné de voir. Avec des éléments relativement habituels (auto défense, policiers incapables, violence urbaine 70's italienne), Di leo donne une oeuvre assez froide, méthodique, linéaire. Très loin des débordements grotesques et vulgaires à la Lenzi. On a vraiment affaire à un personnage aux motivations écrites, jamais téléphonées. Merenda donne à merveille dans ce quidam transformé en anti-héros (la fin donne bien la différence entre les tueurs ayant exécuté son fils et lu-même). En quelque sorte, l'ancêtre du prolo vengeur qu'a endossé Jason Statham depuis.
Je regrette Vittorio caprioli en commissaire, qui dénote totalement là-dedans : il est au bord de verser dans une comédie à la Martino à chaque ligne de dialogue. Difficilement compréhensible compte tenu du ton très noir de l'ensemble.
Il y a un semblant de corruption à tous les étages (une sorte d'habitude chez Di leo, déjà visible dans Il poliziotto e Marcio ou Nick Hazard), là représenté par les tripatouillages comptables de James Mason, ou cette organisation criminelle se faisant de l'argent sur les enlèvements de riches entrepreneurs. Un miroir là aussi dépassionné de l'Italie des 70's, vu le discours tenu par les têtes pensantes réunies à la fin. C'est juste du business, mort ou pas mort. Avec des petits intervenants sans liaison : une parabole de la mafia, quoi.
Luc Merenda fait un rôle extrêmement physique, enchaînant de spectaculaires cascades à moto le long du film; Ce n'est pas tant un film d'action, mais ces scènes sont ébouriffantes. Rien de gratuit non plus comme chez Merli ou Lenzi, mais des ingrédients dûment scénarisés à raison.
James Mason intervient plus comme second rôle de riche industriel sans grande conviction mais animé de volonté de tromper le fisc.
Une relative bonne surprise, tendue et plus noire qu'attendue. Très recommandé.
Vu sur le Blu Ray Raro Video de 2013, dans la Box Di Leo (à pas cher sur amazon en ce moment). Ce n'est pas du 1.85:1, mais quelque chose qui s'approche curieusement lus du 1.90:1 Très bizarre. La copie est superbe, détaillée, lumière nickel. Pas mal de débris bleutés dans la séquence de bagarre dans la grange, ceci dit.
DYS HD MA 2.0 italien avec st anglais : limpide, aux dialogues parfaitement audibles. la musique de Bacalov (nommé Bacalof au générique!) reste fonctionnelle, mais avec le thème principal pop rock qui revient toutes les 5 minutes que ça en devient saoulant.
en bonus, un reportage de 25 mn datant de 2005 (SD, 4/3) réalisé pour Nocturno avec Merenda et Dagmar Lassandar offrant une vision intéressante du travail avec Di Leo.