

Bette davis joue le rôle d'une jeune femme égoïste qui vole le mari (Dennis Morgan) de sa soeur (Olivia de Havilland) le soir de leur mariage. Elle s'enfuit avec, encaisse le chèque de son oncle promis pour son mariage à elle supposé être avec George Brent. Elle finit par épouser sa nouvelle conquête mais celui-ci, rendu malade par l'égoïsme forcené de la davis, se suicide. Elle revient dans le giron familial et tente de repiquer son ancienne conquête.
Parmi les 88 films sortis par la Warner en 1942, il y a ce que Bette Davis considérait comme "le plus mauvais film de la Terre". Bon, c'est un peu beaucoup pousser. Mais c'est vrai que Huston l'a dirigée de manière très poussée, presque caricaturale.
Elle incarne une jeune femme libérée, égoïste, jalouse, volage, totale salope sur les bords. bref, Bette Davis en mode Full Force contre une Olivia de Havilland en mode oie blanche. C'est un "woman's picture" comme les années 30 et 40 en produisaient par dizaines.
ici, l'affrontement fait des étincelles et le scénario mélange des choses étonnantes : meurtre, inceste, adultère et surtout, des élans de réaliste sociale avec des noirs comme protagoniste. Ca, c'est beaucoup plus étonnant.
En effet, l'un des jeunes second rôle (Ernest Anderson) est une jeune black qui souhaite s'élever socialement via des études de droit. Et il y arrive, jusqu'à être accusé de meurtre par une Bette Davis particulièrement ignoble. Très rare dans un film des années 40, surtout réalisé au moment de l'attaque de Pearl Harbour et donc, pas forcément ce que les spectateurs attendaient de voir comme quelque chose de progressiste.
La mise en scène de Houston est malgré tout exemplaire - voir le premier plan séquence qui donne à voir toute la présentation de l'intrigue sans aucun dialogue, juste en laissant aller la caméra (dolly + grue) le long des entrepôts de la soéciét du père de bette davis jusqu'à la maison en décontraction. en l'espace de deux minutes, le spectateur aura tout compris de la scénographie et du moteur de la narration. Du grand art.
Le reste est une attaque en règle des morales imposées par le code Hays et le film tente par tous les moyens de repousser les limites de la décence. Ca n'e fait pas un grand film pour autant, mais c'est assez addictif via les numéros d'acteurs. mais ca reste un mélodrame bourgeois, zébré de belles répliques saignantes made in davis.
A noter que Davis fit appel à Olivia de havilland pour reprendre le rôle de Joan Crawford dans Chut...Chut Chère Charlotte 22 ans plus tard.
vu sur le DVDWarner, avec stf et vo anglaise, Z1, avec un commentaire hyper instructif et quelques bonus d'époque.
98mn
1.37:1