
En 1942, Reinhard Heydrich, qui gouvernent brutalement la Tchécoslovaquie pour le compte du régime hitlérien, est assassiné par un résistant à Prague. Les Nazis multiplient rafles et exécutions sommaires pour forcer la population à dénoncer le coupable...
Comme Hitchcock, Fritz Lang signe plusieurs films de propagande anti-nazie dès les début des années 40. Exilé à Hollywood, Lang a ainsi tourné sur ce thème "Le ministère de la peur", "Cape et poignard" et "Chasse à l'homme". Mais ces 3 films sont essentiellement des oeuvres d'espionnage à l'intérêt variable.
"Les bourreaux meurent aussi" est un film plus audacieux, personnel, qui va plus loin. Pour son écriture, basée sur un fait divers authentique de la seconde guerre mondiale, Lang s'associe avec un autre grand artiste qui, comme lui, a fui l'Allemagne: le dramaturge Bertolt Brecht.
Avec l'auteur de "L'opéra de quat'sous", le cinéaste de "M le maudit" signe un film basé sur la notion de résistance collective de tout un peuple contre l'occupation nazie. La Résistance devient, comme la pègre dans "M le maudit", un état dans l'état, une organisation souterraine tentaculaire. Il en résulte sa capacité à mettre en place des complots très puissants, tournant en ridicule les nazis et les collaborateurs.
Cependant, l'atrocité nazie, en particulier les massacres d'otages civils et les tortures de la Gestapo, confrontent les résistants, et le peuple de la ville dans son ensemble, à une noire terreur et à de déchirants dilemmes moraux.
"Les bourreaux meurent aussi" est un film captivant, à la construction compliquée et originale, une des très belles réussites de la carrière américaine de Fritz Lang.
Avec, dans un très court rôle, Dwight Frye, le mythique acteur des films d'horreur Universal !
Vu au Grand Action, dans une très bonne copie 1.37 numérique, dans la grande salle. Même si l'écran est relativement petit (10m de base), cette salle propose quand même des projections d'un niveau toujours excellent !